Lambeth | Un rapport accablant contre les services sociaux dénonce des 100ène d’agressions

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Le rapport souligne que le nombre réel de victimes est très certainement bien supérieur
Depuis les années 1960, des enfants au sein des services sociaux de Lambeth ont subi des mauvais traitements. Au moins 705 anciens pensionnaires ont porté plainte pour des faits de viols et agressions sexuelles.

Viols, agressions sexuelles, racisme, culture du silence : un rapport publié mardi a mis en évidence les mauvais traitements subis pendant des décennies, depuis les années 1960, par des enfants au sein des services sociaux de Lambeth, dans le sud de Londres.

Le conseil local de Lambeth a eu connaissance des plaintes de 705 anciens pensionnaires de trois centres d’accueil pour des faits de viols et agressions sexuelles.

Mais le nombre réel est très certainement bien supérieur, souligne le rapport.

Le texte de 228 pages met en évidence que les services sociaux de Lambeth ont mis des « enfants vulnérables sur le chemin d’adultes connus ou soupçonnés d’être des auteurs de violences sexuelles sur des enfants », qui avaient réussi à intégrer les services sociaux.

« La pire des enquêtes »

Les enfants passaient du temps avec des « tantes sociales » ou des « oncles sociaux », des bénévoles qui avaient accès à eux sans entrave et sans contrôle.

L’un de ces hommes a caché dans les années 1970 qu’il avait été condamné pour agression sexuelle sur enfant mais a néanmoins pu rester en poste quand son passé a été découvert.

Il a été condamné en 1999 pour 34 faits d’agressions sexuelles sur mineurs, y compris sur deux garçons pris en charge par les services sociaux de Lambeth en 1980 et 1983.

Elizabeth McCourt, qui a été agressée sexuellement au foyer de soins Angell Road, a déclaré qu’elle ne pouvait pas pardonner au conseil de Lambeth.

La femme de 56 ans a confié à la BBC qu’elle avait été forcée à se prostituer en raison de la « négligence » du conseil.

Elle déclare:

« Je me sentais sale, j’avais honte et j’avais l’impression de n’avoir personne pour m’écouter. (…)

À cause de ce qui m’est arrivé, je ne peux pas garder un emploi… J’ai un casier judiciaire, donc c’est très difficile pour moi de travailler. »

Selon John O’Brien, secrétaire de l’Enquête indépendante sur les agressions sexuelles sur des enfants (IICSA), il s’agit du pire des 15 rapports jusqu’ici produits par cette instance, qui a notamment enquêté sur les Églises catholique et anglicane et le Parlement britannique.

L’IICSA avait été mise sur pied en 2015 après une série de scandales d’agressions sexuelles sur mineurs mettant en cause des personnages de premier plan, à l’instar du présentateur de la BBC Jimmy Savile.

Des enfants traités « comme s’ils ne valaient rien »

Le rapport met également en exergue l’échec de l’encadrement à agir face aux signalements et le fait que les employés traitaient les enfants « comme s’ils ne valaient rien », faisant preuve d’un « mépris total » à leur égard.

Il recommande également que la police envisage une enquête pénale au sujet de la mort d’un garçon en 1977, qui avait préalablement dénoncé des faits d’agressions sexuelles de la part d’un responsable.

Dans un communiqué, la police de Londres a indiqué qu’elle allait examiner la question et fait son mea culpa.

Le commandant Alex Murray a déclaré:

« Il est clair qu’à différentes reprises nous avons manqué des occasions d’identifier des agresseurs et d’enquêter davantage »

« nous sommes désolés pour les fois où nous avons laissé tomber les enfants confiés à Lambeth ».

Nombre de témoins ont également dénoncé « violence, intimidation et racisme comme faisant partie de leur quotidien ».

Le conseil de Lambeth a présenté ses excuses et accepté la totalité des recommandations du rapport.

 

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