Montbéliard | Un homme de 57 ans condamné à 18 mois avec sursis pour agressions sexuelles

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Pédocriminel En liberté

La victime avait 12 ans à l’époque des premiers faits
photo d'archives - ER -Lionel Vadam
L’homme accueillait parfois l’enfant chez lui afin qu’il puisse rester en contact avec un camarade. En présence du jeune homme, le prévenu a été condamné à 18 mois de prison avec sursis. Il est également inscrit au fichier des délinquants sexuels.

« Je ne lui demande pas pardon car j’ai moi-même du mal à me pardonner ».

Un mouvement et cet homme de 57 ans, tout ce qu’il a de plus banal, se tourne vers le banc où, encadrés par son père et sa belle-mère, est assis Marc (1).

« Tout ce que j’espère est qu’il va bien se construire ».

Très digne, et alors que ses parents peinent, eux, à contenir leur douleur et leur colère, l’adolescent de 15 ans, qui selon ses proches mais aussi le psychologue « va bien », garde son maintien.

De l’alcool et des questions

Il lui a fallu, c’est certain, du courage pour être là.

Mais il y a des mots qu’il faut entendre.

Comme ceux de la reconnaissance des faits par le prévenu.

Comme ceux du tribunal lui assurant que lui n’est pas et n’a jamais été coupable de rien.

Marc a perdu sa maman alors qu’il avait sept mois.

Son père a refait sa vie, déménagé ensuite quand l’enfant avait onze ans dans le Sud.

Pour voir son meilleur ami, resté dans le Pays de Montbéliard, le garçon revient pendant les vacances et loge alors dans une maison appartenant à son grand-père maternel, chez son « oncle de cœur », qui fait partie d’une deuxième famille par alliance.

C’est là, entre avril 2018 et décembre 2019, que le quinquagénaire le rejoint dans son lit et le masturbe.

Les faits se reproduisent six fois selon l’enfant, qui va en parler à des amis avant de se confier à sa belle-mère.

L’homme reconnaît immédiatement les faits, comme « soulagé », note la présidente Berthault, d’avoir été démasqué.

À la barre, le prévenu, qui travaille depuis 34 ans dans la même entreprise, est honteux, ne s’explique pas sa conduite envers cet enfant, sinon – sans que ce soit une excuse – par son alcoolisme qui le transformait « en quelqu’un d’autre ».

Le psychiatre n’a pas trouvé la clé du mystère mais a conclu sur une personnalité pas franchement inquiétante.

La symbolique de l’inceste

Reste que la confiance d’une famille entière – le père parle à la barre, très ému, d’un prévenu qu’il a considéré longtemps comme son frère – a été trahie, que le mal a touché l’adolescent mais aussi ses proches.

« Nous sommes presque sur la symbolique d’une histoire incestueuse », note le substitut du procureur, Christophe Dubois.

Qui requiert 18 mois de prison avec sursis, l’interdiction d’exercer une activité avec les mineurs durant cinq ans, l’interdiction d’être élu durant ce même laps de temps et une amende de 2000 €.

Hormis ce dernier point – M e Surdey, l’avocat du quinquagénaire, avait noté qu’il valait mieux, vu les moyens de ce dernier, que son argent serve à indemniser les victimes – le tribunal a suivi à la lettre ses réquisitions et déclaré l’homme coupable.

Il devra en outre verser 3 000 € à Marc et 1 500 € à chacun de ses parents.

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