Montbéliard | Un ancien policier coupable d’agression sexuelle sur une jeune fille de 14 ans

L’ancien policier aux mains baladeuses n’écopera que de 8 mois de prison avec sursis

Le 8 octobre 2018, suite à l’intervention des membres d’un club équestre, les gendarmes étaient venus interpeller le sexagénaire à l’attitude déplacée. Photo d’illustration.

Par deux fois, le prédateur de 69 ans a eu des gestes déplacés à l’endroit d’une adolescente de 14 ans. L’affaire a été dévoilée grâce à la réactivité de membres d’un club équestre. À la barre, l’ex-fonctionnaire de police louvoie est conscient qu’il a franchit la ligne rouge. De par les anciennes fonctions qu’il occupait, il connaissait la loi et savait pertinemment qu’il commettait une agression sexuelle. 

Sur le banc de la partie civile, la jeune fille est en pleurs. L’évocation des faits mais plus encore l’attitude fuyante du prévenu ravivent douloureusement la blessure.

Les 29 septembre et 8 octobre 2018, le Montbéliardais de 69 ans a eu des gestes déplacés à son égard. Une tape sur les fesses, « comme on claque la croupe d’une jument, hein ? Sauf qu’ici, il est question d’une jeune fille de 14 ans ! », tonne Me Euvrard, l’avocat de la partie civile, filant la métaphore avec le lieu où les faits ont été commis.

Il y a encore, à deux reprises, cette main baladeuse qui s’égare sur la poitrine de la demoiselle. Dont une fois sous son soutien-gorge.

« J’ai voulu lui passer la main sur l’épaule pour la remercier de s’être occupée de ma petite-fille », soutient le sexagénaire pour l’un des deux épisodes.

Pour l’autre, il évoque un problème de la jeune fille avec son téléphone.

« Et comme je n’avais pas mes lunettes, je me suis approché ».

Sauf que les membres d’un club équestre ont vu bien autre chose, alertés par une attitude d’un monsieur manifestement un peu trop tactile. Ils ont aussi prévenu la gendarmerie qui est venue interpeller celui que Me Euvrard qualifie de « pervers pépère ».

Lorsqu’il interroge le prévenu sur sa profession, il répond « réparateur voiture ». L’avocat relance : « Oui mais avant cela ? » A voix basse, l’homme marmonne : « Fonctionnaire de police ». Ce qui, aux yeux du tribunal, donne une autre coloration au dossier.

« Vous savez ce que c’est qu’une agression sexuelle. Vous connaissez la loi », relance la présidente Berthault.

À la barre, la présidente Berthault évoque aussi des mots déplacés de la part de l’ancien policier qui, s’adressant à une jeune fille qu’il connaît à peine, lui demande :

« Tu étais cachée où, mon p’tit amour ? »

Face à l’évocation des faits, l’ancien policier louvoie.

« Je ne pensais pas faire quelque chose de mal », dit-il avant de lâcher une phrase qui démontre qu’il était tout de même conscient qu’il était en train de franchir la ligne rouge : « Je me suis repris en me disant que j’allais faire une bêtise ».

Au ministère public, Julie Fergane stigmatise « une banalisation du passage à l’acte, comme si le corps de l’adolescente était un bien public auquel on ne peut résister ».

Elle dénonce une « attitude pas très courageuse intellectuellement » et parle des conséquences désastreuses sur une jeune fille de 14 ans, en pleine construction, « réduite à l’état d’objet sexuel, objet de pulsion sexuelle ».

Me Surdey, l’avocat de la défense, assure que son client assume et insiste sur sa « droiture » passée.

Le tribunal a suivi les réquisitions : 8 mois de prison avec un sursis encadré, notamment, de l’obligation de se soigner et d’indemniser la victime à hauteur de 5 000 €.

Pour l’adolescente, l’attitude fuyante du prévenu n’aura pas permis d’évacuer le double moment d’égarement. Son visage triste, à l’issue de l’audience, en offrait une cinglante illustration.

 

Source : estrepublicain.fr

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