Montbéliard | Agressions sexuelles sur mineure : 24 mois de prison avec sursis

Ce septuagénaire, bien qu’il ait reconnu les faits, eut bien du mal, à la barre, à reconnaître la qualification d’agression sexuelle par surprise sur mineure de moins de 15 ans. Il fut l’auteur de plusieurs agressions en trois ans, sur la fille de la compagne de son fils, âgée de 10 ans au moment des premiers faits.

« Non, on ne parle pas de sexualité, je ne suis pas d’accord. »

À la barre, le prévenu exprime face à Cécile Rouvière, la présidente du tribunal de Montbéliard, son incompréhension quant aux faits d’agression sexuelle sur mineure qui lui sont reprochés.

Les faits remontent à 2014. La victime, âgée de 10 ans, passe Noël en famille chez les parents du nouveau compagnon de sa mère, à Mathay. Elle s’éclipse dans une chambre, pour aller chercher un cadeau.

Le prévenu, père du nouveau compagnon, la rejoint et pratique des attouchements, notamment sur son entrejambe. Rapidement, elle en informe sa mère. Son compagnon n’y croit pas, et des changements de version de la victime, ainsi qu’un contexte familial difficile, leur font penser qu’elle ne dit pas la vérité.

« Peut-être allé un peu trop loin »

Le comportement du grand-père de 71 ans à l’époque, est à plusieurs reprises décrit comme ambigu. La victime évoque un homme qui « fait en sorte de me toucher la bouche avec ses lèvres » lorsqu’il lui fait la bise.

Les autres faits remontent à novembre et décembre 2017. Le 16 décembre, la victime se maquille dans la salle de bains, la famille est à l’extérieur de la maison. Sauf le prévenu. Il lui caresse le ventre, touche l’arrière de son soutien-gorge. Elle évoque ensuite une « main dans le collant pour toucher son sexe ».

Cette récidive ainsi que de nouveaux comportements inappropriés du Doubien envers la mère de la victime ont déclenché un dépôt de plainte.

À la barre, le septuagénaire dit être « peut-être allé un peu trop loin », avant de s’excuser. Mais refuse de reconnaître le terme d’agression sexuelle, tout en reconnaissant les faits.

« Mettre la main sur sa cuisse, ce n’est pas sexuel ? » demande Cécile Rouvière.

Réponse : « Non. Mais si vous comprenez ça comme ça… »

« Vision archaïque et patriarcale »

Avocat de la défense, Maître Guichard, a décrit son client comme :

« ne comprenant pas un certain nombre de choses, il a du mal à gérer ce qu’il a pu faire. Mais les faits qui lui sont reprochés, il les a reconnus ».

« Pourra-t-on un jour espérer sortir de cette vision archaïque, patriarcale et irresponsable qui consiste à dire qu’une jeune fille qui a l’air d’une femme doit être considérée comme un potentiel objet sexuel ? » s’est insurgée la vice-procureure Julie Fergane.

Le prévenu est condamné à vingt-quatre mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve de trente-six mois, avec interdiction de se livrer à une activité en contact avec des mineurs, d’entrer en contact avec la victime et tout mineur de moins de 15 ans et inscription au Fichier des délinquants sexuels (Fijais).

Il devra indemniser la victime ainsi que sa mère, représentante légale, à hauteur de 4 800 €.

Source : Est Républicain

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