Mézidon | Un homme de 50 ans condamné à 6 mois de prison ferme pour faits incestueux
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 29/11/2021
- 20:08
Les faits se sont déroulés à une quinzaine d’années d’intervalle.
Entre 1998 et 1999 pour l’aînée, et entre 2013 et 2015 pour la cadette âgée de 20 ans aujourd’hui.
L’affaire commence le 19 septembre 2019 par un signalement du service psychiatrie du CHU de Caen.
Hospitalisée quelques jours auparavant suite à une tentative de suicide par médicaments, une jeune femme âgée de 18 ans confie qu’elle a été victime d’agression sexuelle de la part de son oncle par alliance, quand elle était adolescente.
L’homme était son aîné d’une trentaine d’années.
« Un pervers pédophile qui [la] considérait comme son jouet sexuel et a volé [sa] vie »,
dira-t-elle au médecin après sa tentative de suicide.
L’examen psychologique auquel elle est soumise conclut qu’elle perçoit la réalité sans distorsion, qu’elle n’est pas délirante et ne souffre pas de trouble mental aliénant.
Et que, en tout état de cause, ses déclarations méritent d’être prises en considération.
Entendue par les enquêteurs, la jeune majeure évoque une série de faits qui ont commencé vers 2013 alors qu’elle avait une douzaine d’années.
La première fois, c’est sous forme de jeu que le conjoint de sa tante a caressé ses seins par-dessus son t-shirt.
Plus tard, alors qu’il avait stationné sa voiture pour se reposer sur la route des vacances, il avait posé sa main sur son short et tenté de caresser son entrejambe.
Des faits semblables se reproduiront ensuite au domicile-même de son oncle.
Elle ajoute que l’une de ses tantes a été elle aussi victime des attouchements de l’individu quand elle était en classe de 3ème.
Entendue à son tour par les enquêteurs, celle-ci parle d’un homme fourbe et vulgaire qui n’avait pas de limites.
Non seulement il pouvait tenir des propos déplacés à son égard quand elle était ado, mais il est arrivé qu’il caresse ses seins et ses parties intimes par-dessus ses vêtements.
Elle se méfiait de lui au point de demander à sa sœur de « garder » la porte de la douche depuis qu’il en avait ouvert le loquet depuis l’extérieur.
Selon elle, il n’existait aucune ambiguïté sur ses intentions.
La trentenaire, suivie dans un centre médico-psychologique, est présente à l’audience.
« C’est ma nièce qui m’a demandé de venir témoigner »,
précise-t-elle.
La voix mêlée de sanglots, elle indique qu’elle estimait le mis en cause parce qu’il était le compagnon de sa sœur aînée mais qu’elle n’aimait pas ses réflexions.
La présidente lui demande si elle s’opposait à lui.
« Oui, verbalement. Une fois, je l’ai frappée, se souvient-elle. Je ne sais pas ce qu’il aurait pu me faire. »
Alors que la plaignante fond en larmes à la barre, on entend
« C’est les feux de l’amour ! »,
lancé depuis le banc où se sont installés des proches du prévenu.
« Vous ! Gardez vos réflexions ! »,
tonne la présidente, peu habituée à ce genre d’interjections.
Face aux juges, le quinquagénaire dit contester totalement les faits, précisant qu’il a les preuves.
Concernant l’aînée des plaignantes, il revient sur le modèle de voiture dans laquelle elle l’accuse de s’être livré à des attouchements.
Des dénégations qui n’auront aucun effet sur la décision des juges.
En effet, étant établi qu’à l’époque des faits, il ne vivait pas en couple avec sa sœur, la circonstance aggravante d’agression sexuelle « par personne ayant autorité » ne sera pas retenue.
Ces faits étant prescrits, il bénéficie d’une relaxe.
« Prescription ne signifie pas que les faits n’ont pas été commis »,
précise la procureure Delphine Mienniel.
En revanche, le prévenu est reconnu coupable de la seconde série de faits.
Il est condamné à 18 mois de prison dont 12 avec sursis probatoire pendant 2 ans.
Il a l’obligation de suivre des soins.
Il fera l’objet d’une inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.
Il a l’interdiction d’entrer en contact avec la plaignante à qui il devra verser la somme de 5000 € au titre de préjudice moral et 800 € pour ses frais d’avocat.
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