Metz | Un pédophile moniteur de colonie de vacances de 47 ans bientôt jugé en cour criminelle départementale

Un moniteur de colo devant la cour criminelle

Le quadragénaire conservait chez lui des images pédopornographiques. Photo d’illustration LE PROGRÈS /Pierre DESTRADE

Après deux ans d’instruction, un ancien moniteur de colo et entraîneur de foot messin vient d’être renvoyé devant la cour criminelle. Il avait organisé sa vie pour être au plus près de jeunes garçons et assouvir ses désirs.

Une vie organisée pour assouvir des pulsions. Cette vie-là est celle d’un Messin de 47 ans, qui a construit son existence pour satisfaire des pulsions criminelles. En devenant moniteur de colonies de vacances, en prenant des responsabilités dans le club de football de Magny aussi, en devenant le mentor de jeunes du quartier enfin, attirés par des bonbons et des cadeaux.

L’homme a brisé des existences. C’est ce que lui ont dit certaines de ses victimes ces derniers mois, lors de confrontations parfois tendues. Le quadragénaire a reconnu quelques gestes déplacés, mais oublié les autres, plus graves. Les adolescents ou jeunes adultes qu’il a eus face à lui, eux, n’ont rien oublié. Ils revoient les images d’un moniteur qui s’immisçait chaque nuit sous leur tente.

Il se glissait contre eux. Pour leur caresser le dos. Certains ont subi d’autres attouchements.

Un pistolet à billes pour se défendre

Plusieurs enfants partis en vacances dans des camps en Italie en 2012, à Mèze et en Espagne en 2014, racontent des agressions sexuelles. Un garçon, plus jeune que les autres, décrit des viols qui l’ont tellement traumatisé qu’il a acheté un pistolet à billes pour se défendre. « Des actes contestés », répond l’avocat du mis en cause, Me Olivier Rondu.

Il a fallu un peu de temps à la justice pour assembler les pièces du puzzle. Le juge d’instruction et les enquêteurs de la brigade des mineurs de la Sûreté départementale de Metz ont découvert au domicile du suspect des vidéos pédopornographiques. Des caleçons, aussi. Suspendu et interdit, en 2014, par la préfecture de la Moselle, d’encadrement de colonies de vacances, le Mosellan ne s’est pas éloigné des enfants pour autant.

Devant la cour criminelle

Metz est devenu son terrain de chasse. Des adolescents lui ont fait confiance et ont eux aussi subi ses pulsions malsaines.

Mis en examen depuis 2017 et finalement placé en détention , l’auteur présumé sera jugé par la cour criminelle départementale. Il sera l’un des premiers à comparaître dans le cadre de cette expérimentation. Pas une idée qui ravit Me Thomas Hellenbrand, avocat de plusieurs parties civiles :

« Dans cette affaire, ces jeunes sont doublement victimes du manque de moyens de la justice : on a mis du temps à rassembler les procédures et on jugera cet homme devant cette cour criminelle. Ces victimes méritaient que cette affaire soit jugée devant une cour d’assises pleine et entière. »

Source : estrepublicain

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