Meaux | Un gendarme à la retraite et père de famille sexagénaire condamné à du sursis
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 19/12/2024
- 17:32
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Le cadre n’est pas anodin puisque les faits reprochés seraient survenus l’an dernier dans le foyer socio-éducatif d’un collège du nord Seine-et-Marne.
À l’époque, Vladimir (tous les prénoms ont été modifiés) avait 61 ans, l’adolescente seulement 14.
Il était responsable du foyer depuis huit ans, à titre bénévole.
Indéniablement, les élèves l’appréciaient.
Pour preuve, ce petit mot qu’Auriane lui avait laissé en mars 2023, dans lequel elle lui exprimait toute son affection. La collégienne ne le cachait pas, elle considérait cet adulte un peu comme un « second papa ».
Est-ce à la suite de ce message que Vladimir a dérapé ?
Toujours est-il que quelques jours plus tard, alors qu’elle sortait du foyer, le bénévole l’aurait embrassée sur la bouche pour lui dire au revoir. Elle était arrivée en pleurs à son cours d’EPS, son professeur avait aussitôt donné l’alerte
Il ne fallait pas jouer à ce jeu
Lundi, Auriane – qui n’a pas souhaité s’exprimer à l’audience – était assise sur le banc des parties civiles à côté de sa mère. Les deux autres collégiennes, envers lesquelles le sexagénaire aurait eu des gestes déplacés, n’étaient pas présentes.
À la barre du tribunal, Vladimir a reconnu qu’une certaine proximité existait entre lui et certaines élèves, qui se confiaient à lui et lui faisaient la bise. Ils échangeaient même sur les réseaux sociaux :
« Je devenais leur confident, j’étais leur deuxième papa, leur grand frère ».
Un petit jeu s’était mis en place entre lui et une poignée d’entre elles : il se faisait appeler « patron » et elles étaient les secrétaires.
« Je ne suis pas à l’origine de ce jeu », a assuré le père de famille.
« Mais quand bien même, il ne fallait pas jouer à ce jeu », lui a rétorqué la magistrate.
La vie est faite de détails et lorsque la présidente Cécile Lemoine a évoqué ce que les gendarmes ont découvert sur les supports numériques de Vladimir, l’audience s’est corsée.
« On retrouve des photos qui posent question, des consultations de vidéos pornographiques avec des mots-clés, renvoyant sur des adolescentes ou des écolières », a indiqué la présidente, en montrant des captures d’écran à ses assesseurs
Il était devenu le papy de ces élèves
Le sexagénaire avait une explication :
« En 2003, j’ai fait un AVC, j’ai perdu toute possibilité de retrouver une érection, je regardais des films pornos ».
Quid du baiser sur la bouche d’Auriane ? Ce n’est, selon lui, jamais arrivé, même si Vladimir a nuancé :
« Je ne dis pas que c’est une menteuse ».
La substitute du procureur Agathe Batel a requis 8 mois de prison avec sursis probatoire :
« Il a abusé de sa position et a créé un climat malsain. Elles avaient 14 ans, elles cherchaient de l’affection. Les larmes de la victime ne sont pas feintes à l’audience. C’est à raison qu’elles ont senti un malaise ».
Quant à l’avocate de la défense, Me Sophia Rizk, elle a appelé à la plus grande prudence :
« Tout agissement de mon client devient suspect. La moindre chose devient une déviance. Oui, il n’a pas mis la bonne distance mais il était devenu le papy de ces élèves. C’était un lien d’affection ».
Rappelant que son client n’était pas poursuivi pour détention d’images pédopornographiques, elle a plaidé la relaxe pour les agressions sexuelles :
« Ce sont les enfants qui venaient à lui, il ne les envoyait pas promener ».
Le tribunal a condamné le sexagénaire à un an de prison avec sursis probatoire.
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