Marseille | Mohamed Traiche recrute 2 jeunes filles avec des propositions sexuelles

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Le formateur avait des méthodes très osées
Celui qui se prétendait formateur en immobilier avait successivement convoqué dans son bureau de la rue Montgrand (6e) deux jeunes filles de 16 et 20 ans, auxquelles, avec un sens offensif rare, il allait expliquer qu’il leur faut plus “se décoincer” avec la clientèle.

À 39 ans, Mohamed Traiche n’est pas du genre à tourner autour du pot. Il avait ainsi conçu des jeux sexuels, avec une roue qui imposait des gages.

“Vas-y, je suis ton jouet !”

glissera-t-il à l’une d’elles.

En juin, puis septembre 2020, il a franchi les limites, jusqu’à comparaître hier détenu devant le tribunal correctionnel de Marseille. Il leur avait dit qu’il voulait monter un site de libertinage. Le sexe était partout – vidéo porno, attouchements, masturbation…– dans son schéma professionnel de prétendu recruteur hâbleur.

“Je n’ai forcé personne à quoi que ce soit”,

s’est-il défendu fort maladroitement. Les experts ont décrit un profil pervers.

“Je traversais la période la plus noire de ma vie”,

a-t-il précisé hier à l’audience. Les 2 jeunes filles en ont conçu des troubles psychologiques certains.

“Quand j’étais seule avec un professeur, confiera l’une d’elles, j’étais en panique.”

Sur question ajustée de son avocat, Me Chehid Selmi, le prévenu a fini par se livrer :

“Je reconnais les faits. Je regrette. Depuis, j’ai pris le temps de réfléchir en discutant avec des psychologues”.

“On leur a volé un peu de leur innocence”,

a relevé le procureur Marc Hellier, qui a cité Jacques Prévert :

“Les enfants ont tout, sauf ce qu’on leur enlève”.

D’un côté, a-t-il rappelé, un homme qui reconnaît, mais de l’autre, un individu qui minimise en permanence. Singulier personnage.

“Il n’est victime de rien ni de personne”

Aussi l’accusation a-t-elle réclamé une peine de 5 ans, dont une partie avec sursis, contre le mis en cause. Les avocats des deux victimes, Mes Manon André et David Decharron, ont tenu à dire, au-delà des gesticulations d’audience du prévenu :

“Il n’est victime de rien ni de personne. Il est l’agresseur”.

Le tribunal a finalement condamné l’agresseur sexuel à 4 ans de prison, dont 2 ans assortis d’un sursis probatoire avec une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs pendant dix ans, l’obligation de se soigner et de travailler.

Les victimes ont obtenu 5 000 et 7 000 euros de dommages et intérêts en réparation de leur préjudice moral.

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