Marin | Gérard Buttin condamné à 8 ans de prison pour de multiples viols sur 2 enfants

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Leur calvaire: Attouchements sexuels, pénétration avec des objets, sodomie
Mercredi 9 décembre, Gérard Buttin, 72 ans, a été condamné par la cour d’assises de Haute-Savoie, à 8 ans de prison pour avoir violé, à plusieurs reprises, deux jeunes filles âgées de 10 et 12 ans dans son bar L’Auberge de Marinel à Marin, entre 2006 et 2009.

« Il était connu pour être tellement sympa et généreux qu’elles ont eu peur qu’on ne les croie pas. »

Voilà pourquoi, selon l’avocat thononais Luc Hintermann, cette affaire n’est sortie au grand jour que récemment alors que les faits remontent à une quinzaine d’années, entre 2006 et 2009 précisément.

A cette époque, Gérard Buttin est âgé d’une petite soixantaine d’années.

Il tient un bar, qui fait aussi petite épicerie à Marin, L’Auberge de Marinel.

A quelques pâtés de maison vivent deux fillettes âgées de 10 et 12 ans.

D’origine modeste, elles jouent souvent devant ce café de village dont le gérant est sympa.

Maître Hintermann explique:

« Il leur donnait des sucreries, était gentil avec ces filles qui n’avaient pas grand-chose. Un jour, il leur propose d’aller confectionner quelques bouquets de fleur pour décorer les tables du restaurant en échange d’une pièce ou deux. Puis il leur propose de faire un peu de ménage à la fermeture »

Chantage abject

Mais un jour, les deux amies – « deux copines inséparables dont la vie n’était pas toujours rose à la maison », souligne maître Philippe Métral, avocat de la seconde jeune femme – se font prendre en train de voler un paquet de cigarettes au bar.

L’avocat poursuit:

« Il leur demande alors de le suivre au sous-sol où il a une sorte de bureau, une petite pièce borgne où il a aménagé un lit et une télévision. Il leur montre alors un film pornographique avant de leur demander de faire pareil »

Il menace les deux gamines de les dénoncer à leurs parents si elles n’obéissent pas à ses demandes.

Ainsi, dans cette petite pièce, durant près d’un an et demi, les deux amies sont violées par Gérard Buttin : attouchements sexuels, pénétration avec des objets, sodomie.

L’horreur de la part d’un homme que l’une d’elle voyait comme « son père de substitution ».

Maître Hintermann explique:

« La psychologue qui a examiné les deux jeunes femmes et qui est intervenue durant le procès d’assises a expliqué que les enfants de leur âge ne sont pas capables de mettre un degré de gravité sur les faits, entre une tarte de leurs parents et un viol »,

Les faits ressurgissent 10 ans plus tard

En 2009, les viols s’arrêtent.

La plus grande des filles rentre au collège et le patron vend son établissement.

Les deux amies se perdent de vue.

Dix ans plus tard, les faits ressurgissent.

Maître Hintermann raconte:

« Dans le cadre d’une dispute familiale, ma cliente l’avoue à ses parents. »

Elle se rend à la gendarmerie d’Evian dans les jours qui suivent pour déposer plainte contre Gérard Buttin.

L’avocat rajoute:

« Elle avait appelé son amie pour lui demander si elle pouvait donner son nom. Elle a accepté. Ça faisait longtemps qu’elle pensait en parler à quelqu’un. »

La seconde vient à son tour raconter les faits ignobles qu’elles ont subis.

Les gendarmes ne mettent pas longtemps à interpeller l’auteur des faits, à Margencel.

L’homme est placé en détention provisoire à la prison de Bonneville.

Cela fait maintenant près de 20 mois.

La vérité éclate

Du 6 au 9 décembre s’est ainsi tenu, devant la cour d’assises de Haute-Savoie à Annecy, le procès d’un homme connu par nombre de Chablaisiens pour avoir été le créateur du Barj’B’Arts, le gérant du bar de la Corniche à Thonon, et le propriétaire de l’Auberge de Marinel à Marin.

Luc Hintermann confie:

« Il a avoué les faits, pas de manière spontanée et avec peu de sincérité »

Gérard Buttin encourait 20 ans de prison pour viol sur mineure de moins de 15 ans ; le Parquet a requis 12 ans avec une peine de sûreté de 6 ans et interdiction de venir en Haute-Savoie.

Le tribunal l’a finalement condamné à 8 ans d’emprisonnement.

L’avocat thononais conclut:

« Nous ne contesterons pas la peine car le plus important pour les deux victimes, c’est qu’il ait enfin dit la vérité devant sa famille et ses amis. Elles ne voulaient pas de huis-clos car elles souhaitaient que tout le monde sache que ce monsieur super sympa et généreux avait obligé des fillettes à pratiquer la fellation et la sodomie »

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