Madagascar | Trafic humain, une fillette succombe à une torture

Une adolescente a perdu la vie suite à une horrible torture.

Elle a été décou­verte dans un état pitoyable à Antananarivo-ville, en novembre.

 

Torture sur torture. 

Une fille de 13 ans a été emmenée d’urgence dans un hôpital d’Antananarivo-ville, en novembre.

Elle a été découverte très fatiguée et presque inconsciente dans la rue de la grande ville.

Elle a succombé à ses peines, quel­ques jours après, selon le rapport de Florence Boivin-Roumestan, présidente de la Fondation canadienne Justice et équité.

« Elle était dans un état physique inimaginable, elle respirait à peine et était sous système respiratoire assisté.

On l’a sortie de l’hôpital, alors que son état ne s’améliorait pas.

Elle a succombé quelques jours après », se remémore-t-elle du fait.

C’était au Café de la gare à Soarano, hier, dans le cadre de la célébration de la journée internationale contre la traite des êtres humains.

Cette experte internationale contre le trafic humain soupçonne que cette fille a été une esclave sexuelle.

« La victime a eu des traces, qui sembleraient être laissées par des chaines, autour de la cheville et du poignet.

Un jour, je lui ai prise dans mes bras pour lui donner confiance.

Elle m’a alors révélé qu’elle a été victime de viol », rajoute-t-elle.

Et un avocat travaillant au sein de cette Fondation d’ajouter que

« cette fille nous a confié qu’elle a été enfermée dans une chambre et qu’elle a été violée à plusieurs reprises ».

En 20 ans de mission en Afrique, Florence Boivin-Roumestan avoue n’avoir jamais vu de cas pareil.

« On n’a jamais vu quelqu’un mourir devant nos yeux comme ça », déplore-t-elle.

 

Problème majeur

La traite des enfants n’est pourtant pas un cas rare à Madagascar et est un problème majeur, comme a voulu préciser Daniel Silva y Poveda, représentant de l’Organisation internationale pour la migration (OIM) à Madagascar dans son discours, hier.

« Les filles représentent deux tiers des enfants victimes de la traite », souligne-t-il.

L’exploitation sexuelle des enfants ou encore les mariages précoces en seraient les formes les plus répandues sur le territoire national.

Le gouvernement américain a octroyé un fonds à hauteur de 750 000 dollars pour lutter contre ce fléau.

Les actions sont mises en œuvre par l’OIM.

« Ce financement renforce la capacité judiciaire pour lutter contre l’impunité des auteurs des crimes, l’assistance aux victimes, la mise en place d’un système structuré qui couvre l’ensemble du territoire national pour faire remonter les cas », explique Daniel Silva y Poveda.

Madagascar a déjà fait des efforts dans cette lutte, selon les partenaires.

La loi sur la lutte contre la traite des êtres humains est déjà en vigueur depuis 2015.

Robert Yamate, l’ambassadeur des États-Unis recommande au gouvernement d’allouer des fonds pour le fonctionnement du bureau national de lutte contre la traite des êtres humains (BNLTEH) et la prise en charge des victimes.

Il lui suggère de renforcer les efforts pour la poursuite et la condamnation des présumés auteurs, d’améliorer la collecte des données sur les efforts d’application de la loi.

Source : L’express Mada

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