Loudéac | Il abuse sexuellement de sa nièce de 5 ans, deux ans ferme

C’est une affaire qui aurait pu être jugée aux assises. Entre mai et décembre, un Loudéacien de 25 ans a abusé sexuellement de sa nièce. Il a été condamné, ce jeudi, à deux ans de prison ferme.

L’affaire a été jugée au tribunal de grande instance de Saint-Brieuc.

Les « massages » de l’oncle ont cessé le 5 décembre dernier. Lorsque cette petite fille de 5 ans dit innocemment à sa maman : « Le sucre au zizi de tonton Tom n’est pas bon ». Les questions de la mère s’enchaînent alors.

Les réponses de la fillette ne laissent planer aucun doute. Elle parle de sa « pépette » que son oncle lèche parfois, évoque des photos que celui-ci prend du « kiki » de son jeune frère de 3 ans et va jusqu’à mimer l’acte de fellation. La mère décide aussitôt de déposer plainte à la gendarmerie de Loudéac. L’oncle, un homme de 25 ans, sans emploi, qui réside chez sa mère, est placé en garde à vue. Au cours des interrogatoires, il reconnaît les faits.

En l’espèce, trois agressions sexuelles commises sur une mineure de moins de 15 ans entre mai et décembre.

Placé sous contrôle judiciaire depuis la plainte, le prévenu appelé à la barre du tribunal de Saint-Brieuc, jeudi, présente bien. Casier vierge, élocution claire et réfléchie, veste marron élégante, barbe naissante. Posément, il analyse la construction de sa sexualité depuis son adolescence. À 13 ans, il découvre au domicile familial des images pédopornographiques appartenant à son frère, de 13 ans son aîné, le père de sa nièce.

« C’est à partir de là que j’ai eu une attirance pour les petites filles », admet-il. Au programme : consultation appuyée et régulière de sites pornos et pédopornographiques, relations sexuelles à l’âge de 16 ans « avec des hommes beaucoup plus âgés », passes avec des prostituées « adultes » lors d’un voyage au Japon.

Des déviances dans la famille

« Avez-vous été vous-même victime de violences sexuelles ?, interroge la présidente. Je vous pose la question parce qu’il y a des précédents dans votre famille ». « Non », déclare le prévenu.

Les précédents en question : un père et un frère abusés par le grand-père maternel, un des frères qui aurait fait de même avec la sœur, une mère qui aurait eu des relations avec l’ami d’un de ses fils.

« On se dit que toutes ces déviances où il n’y a pas eu de plainte et pas de procès, amènent à un moment à ça », lâche la présidente. Sur le banc des parties civiles, à 2 m du prévenu, les parents impassibles écoutent le compte rendu des gendarmes qui ont auditionné leur fille. Ses propos, enfantins, crus et naïfs, résonnent dans la salle par la voix de la présidente.

Le père hurle dans le tribunal

C’en est trop pour le père qui se lève et sort en trombe. Dans le hall du tribunal, on l’entend s’en prendre violemment à une porte et hurler de douleur. Il ne reviendra pas. Le tonton, lui, se gratte la tête nerveusement. Tripote sans cesse ses doigts derrière le dos.

Donne les détails qu’on lui demande. Et assure qu’il a « complètement changé », depuis décembre. L’avocate des parties civiles vise juste : « Comment un enfant de 5 ans peut se reconstruire avec une telle image de l’homme et de l’adulte en qui elle a confiance ? ».

La procureure requiert 5 ans de prison dont deux assortis du sursis. Le prévenu est finalement condamné à deux ans ferme, avec mandat de dépôt. Son nom sera inscrit sur le fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Source : letelegramme.fr

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