Lot-et-Garonne | Devant le tribunal, les stratagèmes sordides d’un pédocriminel et de sa compagne
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 12/11/2025
- 15:15
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Une vidéo comportant une citation alarmante, postée sur le réseau social Tik Tok par l’une des jeunes victimes, avait permis de lever le voile sur les abus sexuels subis par l’adolescente et sa petite sœur, entre le mois d’avril et d’août 2020 à Nérac.
Une plainte déposée par la mère de famille en 2022 et plusieurs mois d’enquête s’en sont suivis avant de faire traduire en justice ce Néracais de 58 ans et sa compagne de 47 ans, présentés vendredi 17 octobre devant le tribunal judiciaire d’Agen pour des soupçons d’agression sexuelle et voyeurisme sur mineur ; ainsi que corruption (seul chef retenu à l’encontre de la conjointe).
Dans leurs dépositions, les fillettes – dont les versions des faits concordent – relatent plusieurs scènes survenues lorsque, celle qu’elles considéraient comme leur “grand-mère de cœur” (compagne de leur grand-père à l’époque, NDLR), les confiait à l’homme avec lequel elle entretenait une liaison.
Des après-midi durant lesquels l’amant de la quadragénaire réclamait aux victimes alors âgées de onze et treize ans de toucher son sexe, ou bien de s’adonner à toute sorte de jeux sordides.
“Lola* dit que vous leur demandiez de mettre des objets dans votre caleçon”,
détaille la présidente du tribunal.
Un autre épisode était rapporté par la sœur aînée, selon laquelle sa grand-mère l’avait appelé à rejoindre la chambre et l’observer se livrer à des gestes sexuels avec son amant.
Passé judiciaire évocateur
Plus tard, des perquisitions sont réalisées au moment où les mis en cause dorment en garde à vue. Des vidéos capturées en 2024 au domicile d’une collègue de travail de la quadragénaire, où figurent des enfants dans des positions équivoques, apparaissent dans les effets numériques de son amoureux caché, qui avait déjà été condamné pour détention d’images à caractère pédocriminel en juillet 2020 et plus anciennement, en 2008, pour exhibition.
“Nous étions parties chercher à manger avec mon amie donc nous lui avions laissé les filles de cette dernière à garder. Au début, je ne savais pas qu’il les avait filmées”, bredouille-t-elle à la barre.
Les intentions de la prévenue, au regard du sombre passé pénal de son compagnon dont elle avait connaissance au moment des faits, interrogent l’accusation. D’autant plus depuis que les prévenus ont confié aux enquêteurs ne pas entretenir de moments intimes depuis le début de leur relation extraconjugale.
“À quel moment quand on est grand-mère, on décide d’amener ses petites filles chez son amant ? Depuis 2017, vous n’avez aucune relation sexuelle avec lui et pile au moment où vous avez la main sur son sexe, vous appelez Lola* ?”,
cingle Tiphaine De Oliveira, substitut du procureur de la République.
Combler les pulsions de son amant
Sans manquer d’audace, le pédocriminel présumé déconstruit une à une les confessions des victimes.
“Je ne leur ai jamais demandé de faire quoi que ce soit. Elles me baissaient le pantalon par surprise. Elles s’amusaient, je leur demandais d’arrêter. Elles sont à moitié folles”, assure-t-il.
Concernant la scène de la chambre à coucher, l’enfant aurait selon lui pris l’initiative d’entrer dans la pièce et refusait d’en sortir. Sa coprévenue finit pourtant par admettre, à voix basse, avoir sollicité la fillette.
“Nous nous demandons, madame, si vous n’avez pas fait venir Lola* pour que votre compagnon soit excité sexuellement et que vous ayez un rapport ensemble puisque vous reprochiez à celui-ci d’être attiré par les images d’enfants et non par vous”, sous-entend un juge assesseur.
Prison ferme pour lui
La mise en cause, jusqu’à présent restée de marbre, verse quelques larmes à la lecture d’une lettre adressée au tribunal par la mère des victimes.
“Cette femme était une amie proche, une seconde mère pour moi. Cette trahison est d’autant plus grave qu’elle a utilisé notre lien de proximité pour livrer mes filles à un homme dont elle connaissait la dangerosité.
Lola*, aujourd’hui majeure, est détruite. Elle a tenté de mettre plusieurs fois fin à ses jours”, est-il écrit dans le courrier.
Le tribunal a condamné l’homme à 3 ans de prison ferme avec mandat de dépôt différé et six ans de suivi socio judiciaire ; sa conjointe à 2 ans de prison avec sursis.
En plus de leur inscription au fichier des auteurs d’infraction sexuelle (FIJAIS) les Lot-et-Garonnais sont sous le coup d’une interdiction définitive d’exercer une profession en contact avec des mineurs….
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