Lot | Condamné à de la prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques

L’homme reconnaît son attirance pour les garçons pubères et prépubères

Illustration. (Piqsels)

A 75 ans, un homme a été condamné par le tribunal correctionnel de Cahors, pour détention d’images pédopornographiques.Les faits remontent à 2018, au moment où M. C se présente dans une boutique de chez Orange, pour un transfert de données de son téléphone portable sur un ordinateur. C’est le vendeur à qui il s’est adressé qui a découvert fortuitement les images illicites, sur des pages restées ouvertes.
L’homme a été immédiatement dénoncé auprès des services de gendarmerie.
M. C a été placé en garde à vue et s’en est suivi pour lui, une véritable descente aux enfers.

« J’ai pianoté des mots, je n’imaginais pas tomber sur ces sites… »

M. C avait acquis l’ordinateur 18 mois avant les faits… Il déclare au président du tribunal Olivier Bataillé :

« J’ai pianoté des mots et je suis tombé sur ce genre de sites… Je n’imaginais pas qu’on pouvait arriver sur ces sites aussi facilement… »

M. Bataillé interroge :

« Quels mots tapiez-vous ? »

Il indique :

« Des mots comme Teen, boy, vidéo X… »

M. C soutient qu’il n’aurait pas imaginé, se retrouver sur ces sites prohibés.
Cependant il ajoute :

« Petit à petit, je suis allé un peu plus loin… j’avoue que cela me faisait fantasmer ! » Selon ses dires, les images délictueuses mettaient en scène des adolescents « de 16 ? 17 ans, peut-être un peu plus jeunes, parfois… »

M. C précise encore :

« Je voulais arrêter d’aller sur ces sites, mais je n’ai pas eu le temps, j’ai été pris ! »

M. Bataillé demande :

« Et aujourd’hui, que dites-vous au tribunal ? »

Il affirme :

« J’ai très honte… J’ai pris conscience que ces jeunes vont être abîmés toute leur vie… »

Depuis qu’il était en retraite, M. C était engagé bénévolement auprès de plusieurs associations, notamment au niveau de sa paroisse.
Suspendu illico de toutes ses activités, dès l’instant où les faits ont été révélés M. C s’est retrouvé à l’isolement social, du jour au lendemain.
Il soupire :

« Je suis en enfer depuis deux ans ! Je ne m’attendais pas à tout cela… la garde à vue et tout le reste »

Dans le cadre de son contrôle judiciaire, M. C a entamé un suivi psychologique et il aurait retrouvé une activité au sein d’une association humanitaire.
Frédéric Almendros, Procureur de la République, s’exclame :

« La pédopornographie est un des éléments de la traite des plus fragiles ! »

Le magistrat explique une nouvelle fois, comment derrière les images, il y a tout une industrie sordide, ignoble, qui utilise les enfants…
Il renchérit :

« L’offre n’existe que parce qu’il y a de la demande ! »

Au regard des éléments du dossier psychiatrique, le procureur tonne :

« Le vers est dans le fruit ; Vous avez un appétit pour les jeunes garçons ! »

A ses yeux, il y a une inquiétude de réitération et peut-être de passage à l’acte. Il requiert une peine de 6 mois de prison avec sursis probatoire renforcé, sur une durée de 3 ans, assortie d’une obligation de soins.
Le Procureur n’a pas admis que M. C ait pu dire :

« Je ne savais pas qu’en tapant ces mots…»

Maître Véronique Mas, au soutien des intérêts du prévenu, souligne d’emblée que ce dossier porte sur une dizaines d’images, contrairement à d’autres, où celles-ci se comptent par milliers.
Elle explique que la personnalité de cet homme, fils unique, resté très attachée à sa mère, a développé une sexualité fixée sur les garçons pubères et prépubères.
Elle observe :

« Il reconnaît cette attirance ! »

L’avocate évoque une certaine hypocrisie, qui fait que la littérature fantasmée est tolérée, alors que l’image devient intolérable et dans les deux cas ce sont des enfants, qui sont derrière.
L’avocate rappelle que son client, jouit d’un casier judiciaire vierge.
Il n’a pas fait le lien, avec les réalités des situations, dans la mesure où sur internet « on navigue dans le virtuel ».
Maître Mas assure que son client a compris et quand bien même il aurait vécu sans avoir de relation sexuelle, « il ne passera pas à l’acte ».
Elle martèle :

« L’enquête minutieuse qui a été menée a montré qu’il n’y avait eu aucun passage à l’acte ».

Elle rappelle que M. C a été démis de toutes ses fonctions.

« Il a été coupé de tout ce dans quoi il s’était investi et par ailleurs, rien ne lui a jamais été reproché dans le cadre de ses engagements passés ; il a déjà écopé d’une première peine ! »

M. C propose de réparer sa dette en payant une amende…
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné M. C à 12 mois de prison avec sursis probatoire renforcé pendant une période de trois ans, portant obligation de soins et interdiction d’exercer une activité professionnelle ou bénévole avec des mineurs à titre définitif.
 
Source : actu.fr

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