Lons-le-Saunier | Inceste: Un père de famille jugé pour les viols de deux de ses filles

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Le père fournit même des détails sur les pratiques sexuelles avec sa fille
Ce lundi 13 et mardi 14 septembre, un père de famille originaire du haut Jura est jugé pour avoir violé ses deux filles, alors âgées de 14 et 15 ans. Après avoir avoué certains faits durant son audition, il nie désormais toutes les accusations.

Le banc des parties civiles est désespérément vide.

La session de procès d’assises s’est ouverte, ce lundi 13 septembre, au tribunal judiciaire de Lons-le-Saunier et l’accusé semble bien seul dans la salle.

C’est un père de famille âgé de 49 ans qui est jugé pour avoir commis des viols et des attouchements sexuels incestueux sur ses deux filles, alors âgées de 14 et 15 ans et demi.

La première révélation a lieu en janvier 2016, alors que sa plus jeune fille se confie auprès de l’infirmière scolaire d’un collège du haut Jura.

Elle affirme avoir été victime d’attouchements de la part de son père et « ne veut plus rentrer chez elle ».

Elle a alors 14 ans.

Un retournement de situation

Placée immédiatement en foyer, la jeune fille finira par avouer à ses éducateurs qu’elle a été victime d’un viol.

Le père nie tout en bloc.

Il faudra attendre février 2018 pour que sa seconde fille, l’aînée, soit auditionnée.

Lors de son audition elle déclarera:

« Je n’ai jamais rien vu d’inapproprié avec ma sœur, sinon je ne vivrais pas chez mon père »

Trois jours plus tard, retournement de situation.

Elle appelle la gendarmerie en pleurs et dénonce des faits de viols, qui perdureraient en fait depuis des années.

Le gendarme qui a enquêté sur l’affaire affirme:

« On place le père en garde à vue, il accepte la perquisition à son domicile. Il est auditionné à trois reprises et lors de la première audition, il reconnaît des relations sexuelles qu’il qualifie de consenties avec sa fille aînée. Il fournit même des détails sur leurs pratiques sexuelles. »

La jeune mineure, quant à elle, justifie ce revirement par la peur d’avouer les faits. C’est la présence d’un petit ami à son domicile qui la poussera à aller déposer plainte.

Le gendarme rajoute:

« Les frères et sœurs de l’accusé sont entendus ainsi que les parents. Tous sont dans l’incompréhension, n’ont rien vu. Tout se passait en intrafamilial »

« Il a pleuré, oui, mais des regrets, non »

L’accusé proteste:

« J’ai été victime de harcèlement, de pression. On m’a tellement harcelé que j’ai fini par dire ce qu’on voulait entendre, et là, on m’a laissé tranquille »

Le gendarme rétorque:

« Les auditions sont filmées, on pose des questions délicates certes, mais il a avoué plutôt rapidement. Il a dit une phrase qui m’a marqué sur la relation avec sa fille : “C’est une relation atypique pour des gens atypiques” »

La jeune fille donne également des détails, notamment sur la pilosité particulière de son père.

L’avocat général questionne:

« A-t-il jamais évoqué des regrets lors de cette audition ? »

Le gendarme confirme:

« Il a pleuré, oui, mais des regrets, non »

Désormais, l’accusé nie les témoignages de ses filles.

L’administratrice ad hoc, qui représentait alors les deux jeunes mineures détaille:

« Elles ont subi des pressions, notamment de la part de leur grand-mère paternelle, qui les a élevées et qui ne veut pas les croire »

L’avocate de la défense, Me Nicpon, questionne:

« C’est souvent que vous voyez deux victimes qui ne se présentent pas à leur procès ? »

Sur quoi elle répondra:

« Non, jamais, c’est la première fois. »

Le psychiatre qui a rencontré l’accusé déclare à la barre:

« Il n’a voulu répondre à aucune question. J’ai conclu à deux éléments : c’est un homme psychorigide, qui a une très haute opinion de lui-même et qui est méfiant. »

Ce mardi 14 septembre, pour ce deuxième jour de procès d’assises, la personnalité de l’accusé a été passée en revue.

L’homme de 49 ans, jugé pour viol et agression sexuelle sur ses deux filles, a rencontré un expert psychiatre de Dole en septembre 2019.

En 2018, sa fille aînée l’accuse de viol.

Des faits qu’il reconnaîtra durant deux années, avant de finalement se rétracter.

Le psychiatre rajoute:

« Il dit avoir eu une histoire atypique avec sa fille aînée, précise qu’il est libertin, qu’il fréquente des clubs échangistes et a un important besoin sexuel. Il explique que c’est parce qu’il n’avait plus de compagne à l’époque qu’il s’est servi de sa fille aînée »

Au terme de deux jours de procès, l’accusé a été condamné à 13 ans de réclusion criminelle pour avoir violé ses deux filles, alors âgées de 14 et 15 ans.

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