Loches | 6 mois de bracelet électronique pour avoir corrompu une mineure de 16 ans

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Le chef de l’internat avait corrompu une élève
À 57 ans, cadre d’un établissement du Sud-Touraine, il avait corrompu une élève de 16 ans. Mardi 1er février 2022, il a été condamné à 6 mois ferme aménagé avec bracelet électronique.

“Une gamine de 16 ans”.

Pendant les deux heures de débats, les magistrats le répéteront à plusieurs reprises. Comme pour faire comprendre à l’accusé l’enjeu de sa présence à la barre.

Elle, lycéenne mineure, lui, chef d’internat de 57 ans, il a rapidement gagné sa confiance.

Quelques semaines après son arrivée dans l’établissement du Sud-Touraine, en 2017, elle se met à se confier. Puis les SMS succèdent aux discussions.

Il ne fait preuve d’aucune empathie

Assis sur une chaise à côté de la barre, mardi, les jambes croisées, courbé, le crâne dégarni, Philippe ne fait preuve d’aucune empathie. Ce qui inquiète. « J’ai tout perdu », martèle-t-il, jusqu’à irriter le parquet.

« Vous ne faites que vous lamenter sur votre sort »,

pointe sa représentante, alors qu’aucun mot ne sera dirigé vers la partie civile.

« Vous êtes autocentré, voire égocentré, vous le savez ça ? »,

interroge Christine Blancher, la présidente du tribunal. Début 2018, alors que le père de la lycéenne découvre les échanges entre sa fille et l’homme, un signalement est fait à l’école, qui le licencie immédiatement. Mais les échanges se poursuivent, jusqu’à une relation sexuelle consentie en avril, pour laquelle il est poursuivi.

« Ce n’est pas une relation inappropriée, c’est illégal »

Après une première plainte pour harcèlement et viol, la jeune fille explique aux enquêteurs qu’elle entretenait une liaison avec son chef d’internat.

Parfois l’air agacé, l’accusé tente de partager les torts. Un discours inaudible pour le tribunal.

« Ce n’est pas une relation inappropriée, c’est une relation illégale »,

rappelle l’avocat de la partie civile.

Parmi les plus de 2.000 messages échangés, les enquêteurs découvrent une tonalité fortement sexualisée. Le tribunal en égraine quelques-uns. L’adolescente y devient rapidement « ma chérie » puis « ma petite prostituée ».

“Une personnalité anormale”

Philippe ne parle pas d’amour, tout au plus d’une « bêtise ». L’expertise psychiatrique le concernant est « clairement à charge », reconnaît le tribunal, mais révélatrice du comportement du prévenu. « Une personnalité amorale », soulève le rapport.

Reconnu coupable, il écope de 18 mois de prison, dont 12 sont assortis d’un sursis probatoire, comprenant une obligation de soins. La peine de 6 mois ferme est aménagée sous forme de détention sous bracelet électronique. À la désormais jeune adulte, il devra verser 2.000 €. « À 50 € la séance pour une thérapie, ça ne sera pas de trop », souffle son avocat.

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