Lisieux | Un beau-père relaxé au bénéfice du doute pour agression sexuelle sur les fils de sa compagne

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« Je n’ai rien à améliorer je suis parfait ! »
Absent à l’audience correctionnelle de mardi au tribunal de Lisieux, un homme de 41 ans était jugé pour agression sexuelle sur les deux fils mineurs de son ex-compagne et de violence sur les deux enfants.

Il a été relaxé au bénéfice du doute pour les faits d’agression sexuelle mais condamné pour les violences sur mineurs de moins 15 ans entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2018, à 4 mois de prison ferme

Plusieurs signalements remontaient au parquet, liés au comportement du beau-père au domicile de la mère à Lisieux, entre janvier 2016 et décembre 2018.

Le beau-père souvent alcoolisé, se promenait nu dans l’appartement. Il aurait également, selon le témoignage des deux beaux-fils mineurs, touché leur sexe, enfermé le plus jeune dans un placard en lui faisant entendre des sons de tronçonneuse pour lui faire peur.

Les deux garçons présentaient également des comportements sexualisés.

Placés en 2017, ils montraient des signes de traumatisme, notamment avec des problèmes d’énurésie, des cauchemars, liés à leur peur du beau-père.

Entendu, le prévenu avait affirmé :

« Je n’ai rien à améliorer. Je suis parfait ! » assurant : « On essaye de me tirer dans les pattes. Les enfants sont turbulents. Ils m’ont fait les pires vacheries dans cette minable relation, mais je ne les ai jamais punis, je n’ai jamais été seul avec eux. »

Il convenait qu’il buvait beaucoup « mais je n’étais pas violent » assurant qu’il s’agissait « d’une vengeance des enfants ».

Celui qui s’estime parfait a douze mentions à son casier judiciaire (trafic de stupéfiants, conduites sous l’emprise de l’alcool, dégradation, abus de confiance, violences conjugales et agression sexuelles par concubin) et est suivi judiciairement jusqu’en 2023.

L’avocate de la partie civile insiste sur les troubles présentés par les deux enfants, dus au comportement du beau-père et sur le manque de soutien de leur mère.

Elle réclame 4 000 € de préjudice moral pour chacun des garçons.

L’avocate de la mère évoque le déni des faits au départ malgré les violences conjugales qu’elle avait subies, avant d’affirmer en 2022 :

« Je les crois maintenant ! »

Pour le procureur :

« Les témoignages des deux garçons sont étayés. »

Il requiert 3 ans, de prison dont 2 assortis du sursis probatoire, ce qui fait bondir l’avocate de la défense :

« Il n’y a ni atteinte ni agression sexuelle ! Les déclarations des deux garçons ne sont pas concordantes. Ils ne disent pas les mêmes choses. Leurs réponses sont bien peu étayées devant le psychologue. Ils ont juste vu le beau-père nu dans un couloir ! Quand l’un dit avoir été touché, à 6 ou 7 ans, le beau-père n‘était même pas dans le paysage!»

Elle s’offusque que la mère « qui n’a jamais cru ses enfants » réclame des dommages et intérêts.

Son client a été relaxé au bénéfice du doute pour les faits d’agression sexuelle mais condamné pour les violences sur mineurs de moins 15 ans entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2018, à 4 mois de prison ferme.

Il devra verser 600 € à chacun des enfants plus 800 € de frais d’avocat.

La mère a été déboutée de ses demandes.

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