Lisieux | 15 mois de prison avec sursis pour corruption de mineur sur internet

« Au début je ne savais pas qu’elle n’avait que 15 ans », soutient le prévenu, âgé de 28 ans, à la barre du tribunal de Lisieux (Calvados), mardi 10 juillet 2018. L’homme est accusé d’être entré en relation avec une jeune fille via un site de jeux sexuels. Leurs « conversations » ont duré du 1er janvier au 6 juin 2013.

Illustration – SUPERSTOCK/SIPA

Peu soucieux de la personnalité de son interlocutrice vivant chez ses parents dans le Midi, le jeune homme, qui en revanche avait annoncé son âge, entretenait avec elle des conversations pour le moins torrides.

Pour preuve, sachant que leurs propos allaient être évoqués au tribunal, le prévenu a signalé à la présidente la présence dans le prétoire d’un jeune garçon assistant à l’audience avec ses parents.

Les termes crus explicites énoncés au tribunal, de même que l’évocation de photos osées des deux protagonistes, étaient effectivement susceptibles de choquer des oreilles chastes.

Des propos torrides qui d’ailleurs avaient continué après que l’homme a appris l’âge de la jeune fille.

« C’était d’un commun accord », lâche-t-il, regrettant que « tous les documents » ne figurent pas au dossier.

Il fait allusion aux nombreuses conversations « amoureuses » qu’ils échangeaient également.

« Il aurait souhaité en parler avec le père pour que les choses soient claires », ajoute son avocate.

« Vous lui aviez dit que vous envisagiez aller dans le Sud pour la rencontrer ? »

La question de la présidente déstabilise l’homme qui se tient gauchement à la barre.

« Oui et non… Je voulais lui faire plaisir. »

La pureté des sentiments affichés par le trentenaire aura du mal à résister à l’examen de ses ordinateurs.

Les enquêteurs découvrent notamment un message peu équivoque adressé par l’homme via Skype à un internaute auquel il avait joint une photo de sa jeune amie utilisant sa brosse à cheveux comme « gode ».

« Je n’ai jamais vu ça à cet âge-là », avait-il précisé.

De nombreuses photos pédopornographiques téléchargées depuis des sites spécialisés jouent également en la défaveur du mis en cause.

Celui-ci explique ne pas être le seul à utiliser son ordinateur.

Pour le procureur, la présence non contestée d’un fichier de photos pornographique de la jeune fille dans l’ordinateur du prévenu rend son excuse peu crédible.

Son expertise psychiatrique ayant fait état de quelqu’un d’immature, en excluant toute notion de perversité, Me Gabriel précise que son client est effectivement immature « mais également sincère ».

Primo délinquant, l’homme a été condamné à 15 mois de prison avec sursis.

Il sera inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS).

Son matériel informatique a été saisi.

Source : Actu

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