Lille | Après avoir violé sa fille pendant 7 années, il s’en prend à sa petite-fille

non

Laxisme judiciaire pour le papy coupable de viols et agressions sexuelles incestueuses
Il avait reconnu des attouchements sur sa petite-fille et au détour de l’enquête, a révélé qu’il avait violé sa fille pendant sept ans quand elle avait onze ans.

Un Lillois de 65 ans vient d’être condamné pour deux agressions sexuelles à cinq ans d’emprisonnement.

Le 16 septembre 2020, une adolescente de 12 ans révèle que son grand-père maternel qui la ramenait du collège lui a touché les seins à deux reprises. D’abord dans la voiture puis dans l’ascenseur.

Christian F., 62 ans, reconnaît les faits. Aux policiers qui lui demandent si c’est la première fois, il répond :

« Ben non. La première fois, c’était avec ma fille Cindy quand elle avait 11 ans. »

Les enquêteurs vont alors extirper une plainte déposée par Cindy en 2017. Elle avait été classée sans suite… Parce qu’il avait été dit que le père était mort. Les enquêteurs d’alors n’avaient pas creusé plus loin.

Ce lundi devant la 5e chambre correctionnelle de Lille, les deux dossiers ont été joints. Christian F. qui n’avait jamais été condamné et coulait une paisible retraite dans son appartement de Moulins est jugé à la fois pour les attouchements sur sa petite-fille le 16 septembre 2020, et pour des viols correctionnalisés sur sa fille qui s’échelonnent du 4 novembre 2001 au 3 novembre 2008.

Pour assister au procès, Cindy a été extraite de la prison où elle purge une peine de réclusion criminelle, condamnée pour avoir laissé mourir son enfant, faute de soins appropriés. Elle avait déposé plainte contre son père au moment de son incarcération.

« Pourquoi avoir attendu ? », lui demandera la présidente Aurélia Devos.

« La prison, ça faisait une barrière de sécurité », répond la jeune femme.

« De quoi aviez-vous peur ? », reprend la juge.

« J’en avais déjà parlé. J’avais peur qu’on ne me croie pas. »

Cindy situe les premiers attouchements quand elle a 11 ans. Cette année-là, sa mère meurt et elle se retrouve seule entre son père et ses frères. Les attouchements vont rapidement se transformer en viols. Jusqu’aux 17 ans de Cindy qui part se réfugier chez sa sœur.

Au tribunal, la présidente interpelle le prévenu.

« Vous reconnaissez ce que dit votre fille ? »

Christian F. hoche la tête :

« Je l’embrassais, je touchais sa poitrine, je mettais mes doigts où il faut pas. »

Et d’ajouter :

« Mais je l’aime ma fille. »

La présidente rétorque :

« Pendant sept ans, votre fille s’est débattue et vous parlez d’amour aujourd’hui. Rien ne vous a arrêté si ce n’est son départ. »

À la barre, Cindy a raconté que son père lui glissait parfois un billet dans son soutien-gorge en lui demandant de se taire. Il savait aussi être méchant :

« Il m’insultait, me traitait de grosse vache. »

En défense, Me Loïc Sarrat relèvera que Christian F. a été lui-même un enfant abusé :

« Son malheur a provoqué le malheur des autres. »

Le psychiatre avait relevé « une faiblesse du sens moral ».

L’avocat y ajoute l’indigence du raisonnement :

« J’ai l’impression de défendre un enfant dans un corps en ruine. »

La procureure Lucie Argibay dénonçant « une stratégie de domination » avait requis six ans d’emprisonnement. Christian F. a été condamné à cinq ans d’emprisonnement. Il a été arrêté à l’audience.

Source(s):