Les viols d’enfants explosent en France : Statistiques du ministère de l’intérieur 2016-2019

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Les violences sexuelles sur mineurs ont plus que doublé entre 2011 et 2019.
Faisons un état des lieux à partir de la base des données du ministère de l’intérieur.

Le podcast complet sur les chiffres de la pédocriminalité en France (dont cet article) est à retrouver sur notre chaine Youtube ou téléchargeable en mp3 ci-dessous (clic-droit puis “enregistrer la cible du lien sous”).

On a retrouvé les données du ministère de l’intérieur qui avait disparu du site “cartocrime.net”, qui n’existe plus sans que pour autant des raisons aient été données à son arrêt.

Ces même données qui ne seront plus étudiées par l’ONRDP, qui était en charge de les étudier, et qui vient d’être supprimée par le gouvernement.

Pour l’étude complète des données avant 2016 voir cet article réalisé à l’époque.

 

Données

Les données sont celles des actes constatés par les services de police et de gendarmerie de France, collectés et publiés par le service statistique du ministère de l’intérieur “Interstats”.

L’ensemble des actes délictueux ou criminels sont classés par index, ce fichier répond au doux nom de “Index 4001” et est publié sur data.gouv.fr.

Nous ne nous intéresserons qu’aux index 47 “Viols sur mineurs” et 49 “Harcèlements sexuels et autres agressions sexuelles contre des mineurs”.

L’avantage de ces données est qu’elle sont déclinées pour les mineurs (ce qui est rare) par mois et par départements.

Nous évoquerons brièvement aussi les enquêtes annuelles de victimation “Cadre de vie et sécurité” (CVS) réalisées par la ministère de l’intérieur.

Ces données sont donc celles des actes constatés qui donnent lieux à une plainte, ce qui ne représente au maximum que 8% des actes selon les études de victimologie concordantes.

Grâce aux “dysfonctionnements” de notre cher système judiciaire ces plaintes ne vont, pour la grande majorité, pas déboucher sur des condamnations d’emprisonnement physique réelles des prédateurs.

Voir notre article sur les statistiques du ministère de la justice.

 

Résultats

La pédocriminalité est en constante augmentation et cela s’accélère.

Avec un total de 12.379 viols sur mineurs et 18.837 agressions sexuelles sur mineurs en 2019 en France (+10% et +19% par rapport à 2018).

Elle a plus que doublé depuis 2011 (x2,1 pour les viols et x2.25 pour les agressions).

Les taux annuels d’augmentation sont effarants : +10%/an en moyenne depuis 2011 et +15% sur ces trois dernières années.

 

Nous pensons que la banalisation de la pédopornographie gratuite sur Internet (avant c’était cher et sous le manteau) y est pour beaucoup ainsi que la possibilité d’y aborder des mineurs via les réseaux sociaux et les tchats.

Ou encore la légalité des forums pédos qui ont pignons sur rue depuis des décennies sans que l’État ne retrouve rien à y redire.

Et même les sites de rencontres “libertins” ou dédiés sur le darknet qui permettent aussi de mettre en contact des couples pédocriminels pour s’échanger les prestations sexuelles de leurs enfants.

 

On peut aussi visualiser les départements les plus touchés sur 2016-2019, bien que certaines cultures régionales d’omerta ou de corruption systémique soient à prendre en compte (PACA, Corse par exemple).

Les 4 premiers départements sont les DOM (Guyane = 221, La Réunion = 102, Guadeloupe = 89, Martinique = 84)

Légende:     Rouge : 80-70     Orange : 70-60     Jaune : 60-55     Bleu: 55-50     Blanc: 50-35

Les départements des DOM (Guyane = 157, La Réunion = 145, Martinique = 98, Guadeloupe = 85)

Légende:     Rouge : 170-110     Orange : 110-100     Jaune : 100-85     Bleu: 85-80     Blanc: 85-50

 

Confirmations

Nous pouvons de nouveau confirmer des résultats qui vont à l’encontre des poncifs habituels largement utilisés dans les médias ou même au sein des chambres parlementaires:

– Au maximum, seulement 28% des actes sont commis par des mineurs (2018).

Contrairement aux 50% comme souvent évoqués qui réduirait la pédocriminalité à un problème de touche-pipi à l’école, de tournante dans les toilettes du collège ou d’inceste fraternels chez les cas sociaux.

Mais ces 28% représentent bien 50% des condamnés.

Ce qui ne prouve qu’une seule chose, les prédateurs mineurs savent moins bien se défendre en justice que les majeurs.

Ce qui n’a rien d’étonnant mais ne prouve rien sur la réalité de la pédocriminalité.

On peut aussi penser qu’un mineur se fera plus facilement attraper quand à l’acte commis et à son éventuelle préparation.

On peut aussi se demander comment les 8% d’agresseurs de moins de 13 ans ont l’idée/la connaissance pour produire des actes sexuels sur leurs camarades.

Nous pensons que pour une grande partie, ces enfants sont eux-mêmes abusés et reproduisent ce qu’ils subissent.

Bien souvent ces “sales histoires de cour d’école” n’éveillent bizarrement aucun soupçons sur les parents.

Nous préconisons dans ce genre de cas une perquisition rapide au domicile parental des équipements informatiques et un recueil de la parole de l’enfant agresseur par la procédure Mélanie (enregistrement vidéo par un personnel formé dans une salle dédiée).

– Seulement 30% des abus sexuels sur mineurs sont réalisés dans le cadre intrafamilial (2016).

Contrairement aux 50% voir 80% qui sont régulièrement assénés un peu partout, réduisant la pédocriminalité à un problème d’inceste de pauvres et donc une fatalité à laquelle on ne peut pas faire grand chose.

 

Discussion

Cette explosion évidente tente d’être éludée par un discours classique :

c’est la parole qui se libère et non les actes qui augmentent.

Nous avons déjà traité cela dans un précédent article.

Mais on peut néanmoins se pencher sur la “mise en garde introductive” plutôt révélatrice qu’Interstats se sent obligé de mettre avant ses données.

Les séries qui composent l’indicateur des violences sexuelles enregistrées ont été affectées par le changement des systèmes d’information de la police et de la gendarmerie nationale entre 2012 et 2015.

Sauf que, comme vu sur le premier graphique la courbe est régulière sur ce laps de temps, donc a priori pas trop d’effet en tous cas sur les deux index qui nous intéressent.

Poursuivons.

En effet, une hausse du nombre enregistré des violences sexuelles peut traduire une révélation croissante des faits subis par les victimes, et parfois de faits anciens, aux forces de sécurité.

Nous y voilà.

On notera le “peut traduire” qui ne veut rien dire mais suggère sans preuve.

Il est indéniable que les données administratives dans les années récentes reflètent un plus grand recours à la plainte pour ces atteintes (du fait de la comparaison avec les données d’enquête).

Puis on relèvera le “indéniable”, dont le ton sonne étrangement dans ce genre de document très aseptisé.

Donc on est supposé comprendre que le taux de plaintes aurait augmenté et non la pédocriminalité.

Les “enquêtes” avec lesquelles sont faites les comparaisons sont en fait uniquement les enquêtes “CVS” évoquées précédemment qui ne s’adressent qu’à des personnes majeures.

Ou encore l’enquête Virage étudiée dans un précédent article et qui n’a pas été actualisée depuis 2015 (avant #Metoo donc).

 

Un premier problème est que cette mise en garde est formulée pour toutes les violences sexuelles qu’elles soient commises sur des victimes majeures ou mineures.

En effet, les données disponibles pour les “violences sexuelles hors ménage” ne différencient pas victimes majeures et victimes mineures.

Ce taux même chez les majeurs uniquement, n’a pas vraiment évolué.

De plus, les reformulations des questions des CVS introduisent un biais important (10%) entre 2017 et 2018.

La lecture de leur propre document en détail (p.229-231) semble même indiquer que ce biais va dans le sens inverse (tendance à minorer le nombre de violences sexuelles).

Désolé, mais nous ne voyons vraiment pas en quoi cette hypothèse serait “indéniable”.

L’auteur de cette “mise en garde” n’est certainement pas l’auteur de l’enquête évoquée.

Plus loin encore nous lisons :

Violences sexuelles (index 46 à 49) : les hausses des chiffres relatifs aux viols, harcèlements et autres agressions sexuelles apparaissent très élevés et ne reflétant pas la réalité du phénomène (…), sans qu’il soit à ce jour possible d’en proposer la correction .

Tout est dit de manière explicite, on est dans la propagande sans fondement.

En gros, les chiffres montent trop pour être vrais mais on sait pas pourquoi.

Magnifique !

 

Honneur, Force et Courage.

On lâche rien !

L’équipe Wanted Pedo

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