Les réseaux pédocriminels n’existent pas | Round 68 | Réseau Kali-Mathieu Bedhomme

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Le cantonnier girondin était la tête pensante d’un réseau pédocriminel international.
« Kali », l’un des dix pédocriminels les plus recherchés au monde, était un Français : quand l’horreur porte le masque de la banalité.

Le podcast complet de cet article est téléchargeable ci-dessous (clic-droit puis “enregistrer la cible du lien sous”) ou à retrouver sur notre chaine Youtube.

Podcast – Réseau Kali – Mathieu Bedhomme (50′)

 

Contenus écœurants, des faits révoltants

Le Darknet.

Sur cette partie “souterraine” d’Internet, où l’anonymat règne en maître, les adresses IP des utilisateurs sont dissimulées.

Sans grande crainte de représailles, la cybercriminalité y est monnaie courante.

Particulièrement actif, caché derrière le pseudonyme « Kali », l’internaute s’exprime en anglais.

Dans la religion hindouiste, Kali est la déesse de la mort, du temps et de l’apocalypse. 

Elle est souvent associée à la sexualité et à la violence.

Elle arbore un collier de crânes humains et chevauche un chacal.

Quel choix de pseudo sympathique.

Déesse hindoue Kali

Il gère à lui seul plusieurs sites, comme Childapriorychar ou encore Ultimate, diffusant du contenu pédopornographique, permettant ainsi à des internautes du monde entier d’échanger des dizaines de milliers de photos et de vidéos illicites de viols d’enfants, allant jusqu’à des nouveaux-nés.

En 2017, il partage sur le site Kidsworld des images qu’il présente comme étant « sa propre production ».

Une première série de fichiers, intitulée « Kali/Cassy », se compose de 136 photos et d’une vidéo où apparaît une fillette d’environ cinq ans.

On y voit, en gros plan, un sexe d’homme en érection pénétrer partiellement le vagin de la petite fille.

Certaines images montrent la vulve de la jeune victime recouverte de sperme.

D’autres la présente le visage caché par un masque blanc, portant des sous-vêtements enfantins ou encore vêtue d’une robe de princesse.

Dans des positions suggestives, elle est photographiée serrant un sex-toy entre ses jambes ou portant une jarretière en dentelle blanche et à ruban bleu.

Plusieurs clichés ont été pris dans une salle de bains : sur certaines, la fillette, nue, tient un pommeau de douche contre son sexe, sur d’autres, elle se trouve en contrebas d’un pénis d’homme adulte en érection.

Une seconde série de fichiers s’intitule « Kali/Anaïs ».

Composée de vingt-deux photographies, toutes cadrées sur le sexe d’une fillette à peine âgée d’un ou deux ans.

18 mai 2020

« Kali » partage le lien de téléchargement d’une vidéo ainsi que ses codes de décryptage sur le site Phoenixrising.

Le document est intitulé « Fillette de 3 ans maintenue sur les genoux de maman pendant que le père et le fils de 9 ans la baisent » (titre traduit).

Il s’agit, effectivement, d’une vidéo mettant en scène une fillette d’environ 3 ans comme indiqué, qui subit un viol de la part d’un homme et d’un jeune garçon, tandis qu’une femme la maintient physiquement.

Il apparaît que le fichier a été téléversé sur les serveurs d’une “startup” connue de tous : Free.

Nous vous renvoyons à notre article de 2021 sur le sujet et sur son fondateur récidiviste en la matière Xavier Niel.

Xavier Niel

En 2020, le célèbre fournisseur d’accès s’est retrouvé dans le collimateur des forces de l’ordre par le biais de son service de stockage DL Free.

Celui-ci était utilisé par des clients pour héberger a minima plus de 250.000 fichiers pédocriminels, que le fournisseur d’accès tardait à supprimer, malgré les signalements de la police.

La situation lui a valu un rappel à l’ordre de la part des autorités et le service DL Free a cessé.

Traque d’envergure et collaboration internationale

Au regard de son activité sur le Darknet, « Kali » est maintenant activement recherché depuis trois longues années, figurant parmi les dix têtes les plus recherchées dans la lutte contre la cyber-pédocriminalité.

“Fruit d’un travail de coopération internationale […] Nous n’avions aucune indication sur sa nationalité”

explique Eric Bérot, chef de l’Office central pour la répression des violences aux personnes.

De 2017 à 2020, l’OCRVP, en charge entre autres de la lutte contre les réseaux pédopornographiques internationaux, enquête sur le mystérieux internaute, en collaboration avec Interpol, Europol, le FBI, le Queensland Police Service et la police néo-zélandaise.

 

2 juillet 2020

Un rapport est établi, fruit du recoupement d’informations entre les différents organismes suite aux opérations « DOWNFALL », « PACIFIER », « RHODES » et « EISBERG ».

Les conclusions laissent apparaître plusieurs mots de passe utilisés par « Kali » pour accéder aux différents sites pédopornographiques qu’il administre sur le Darknet.

Des similitudes émergent, comme la mention de termes récurrents et l’utilisation répétée des lettres « M » et « B », qui pourraient correspondre à des initiales.

L’inconnu a commis une imprudence, on peut remonter jusqu’à lui : une réquisition est donc adressée à l’opérateur internet afin de connaître l’adresse IP qui a transféré la dernière vidéo sur le serveur.

Il s’avère qu’il s’agit de l’adresse d’une femme, Mme Bedhomme, assistante maternelle : enfin une piste.

Les forces de l’ordre procèdent alors à une comparaison entre les photos et vidéos pédopornographiques produites par « Kali » et le contenu mis en ligne sur les réseaux sociaux, notamment sur le compte Facebook de cette dénommée Madame Bedhomme.

Les soupçons des enquêteurs se confirment.

Sur l’image intitulée « SAM_0272 » partagée par « Kali », le tissu se trouvant en dessous de la petite fille présente des rayures et sur Facebook on remarque une photographie montrant un haut blanc à manches longues avec des rayures de couleur et au centre un imprimé de tête de chat avec un nœud rose, personnage du dessin animé Les Aristochats : les deux vêtements correspondent.

Sur l’image intitulée « Cassy-2(0) », il y a, sur le haut du corps de l’enfant un tissu de style léopard avec au centre les contours de l’oiseau du dessin animé Titi et Grosminet : le tissu est similaire au débardeur présent sur une photo de Facebook.

Selon le procès verbal n° 2020/000201, sur l’image intitulée « 1489614535 », on peut constater que le haut de l’enfant correspond à celui présent sur le réseau social : un gilet rouge à fermeture du 12 mois.

Les éléments se recoupent, le constat est là : plusieurs des vêtements portés par les jeunes victimes abusées sont identiques à ceux des enfants qui apparaissent sur le profil en question.

Arrestation: le profil d’un homme à deux visages se dessine

La propriétaire du compte est mariée à Mathieu Bedhomme.

Ils vivent dans un petit village de Gironde du nom de Frontenac, à une trentaine de kilomètres de Bordeaux.

Employé de mairie dans ce village d’à peine 700 âmes, travaillant une quarantaine d’heures par semaine, le cantonnier de carrière intervient sur Baigneaux, Cessac et Daubèze, trois communes de l’Entre-deux-Mers.

Le couple a trois enfants : Antonin, Élise et Charlotte (prénoms changés).

La famille évolue, depuis onze ans, dans une habitation ordinaire, un pavillon comme il y en a des milliers d’autres, avec ses murs de crépi blanc, ses volets roulants et sa pelouse bien tondue.

La réalité est rude : en pistant ce monstre du Darknet, l’une des principales cibles des services de lutte contre la pédocriminalité sur le web, on tombe sur un Français moyen, « un monsieur tout le monde », quadragénaire banal, époux et père de famille sans histoires, à l’existence paisible et au casier judiciaire vierge.

Le jour, l’agent municipal, est décrit par ceux qui le côtoient comme travailleur et toujours prêt à rendre service.

Il menait une existence extrêmement discrète

confie Josette Mugron, la maire qui n’a d’ailleurs retrouvé aucune trace de lui sur les listes électorales.

Josette Mugron

La nuit, en revanche, pendant que son épouse et ses trois enfants dorment, il devient « Kali ».

Le 7 juillet 2020 au matin, Mathieu Bedhomme est interpellé sur son lieu de travail à Baigneaux et est placé en garde à vue.

Ils ont sans doute préféré l’arrêter ici, à Baigneaux, pour ne pas exposer sa femme et ses trois enfants

suggère l’ancien maire de la commune qui avait recruté cet homme « serviable et très gentil ».

Perquisition éloquente, des éléments irréfutables

En procédant à la fouille de son véhicule, les enquêteurs découvrent dans le vide-poches deux feuilles de format A4.

Sur la première, vraisemblablement une page arrachée d’un livre, figure la photo en noir et blanc de deux enfants totalement nus.

Sur la seconde, il y a quatre images pédopornographiques : trois d’entre elles représentent des sexes masculins pénétrant en gros plan l’anus ou le vagin de petites filles non identifiables et la quatrième met en scène une petite fille à demi-nue, allongée sur le dos, vagin et anus apparents.

Sur cette dernière, un sexe d’homme adulte sodomise la fillette, tandis qu’un autre sexe en érection éjacule dans la bouche de cette dernière.

Toujours dans le même vide-poches est découvert un sachet en plastique transparent contenant une culotte d’enfant.

Les enquêteurs se rendent au domicile du girondin, à Frontenac.

Dans la chambre des petites filles on découvre des déguisements identiques à ceux portés par les victimes sur le contenu pédopornographique mis en ligne.

Dans la chambre parentale, les agents saisissent une housse de couette correspondant en tout point au drap aperçu en fond sur ces mêmes fichiers.

Dans la table de nuit, se trouvent deux jarretières, dont une en dentelle blanche et ruban bleu ainsi que sept sex-toys.

Le matériel informatique présent au domicile du couple est saisi.

Il avait des connaissances en informatique extrêmement élaborées.

C’était quelqu’un d’extrêmement prudent.

soutient Eric Bérot, chef de l’office central pour la répression des violences aux personnes.

L’unité centrale, découverte dans le salon du mis en cause, a bien été utilisée comme serveur TOR pour l’hébergement de divers sites du Darkweb.

Le disque dur de son ordinateur portable révèle une quantité astronomique de contenus pédopornographiques, environ 60.000 fichiers distincts.

Huit autres disques durs, trouvés dans une mallette sous le canapé, contiennent une multitude de fichiers relatifs à l’hébergement de services cachés sur TOR, ainsi que 15.000 autres fichiers pédopornographiques, selon le magazine L’Envers des Affaires (vous pouvez lire l’enquête complète ici).

Sur une carte SD figure une kyrielle de fichiers de même nature, mais l’une d’entre elles attire particulièrement l’attention des enquêteurs.

On y voit une fillette d’à peine deux ans, allongée avec un homme adulte qui se masturbe au-dessus du corps de l’enfant.

On ne peut apercevoir le visage de l’individu, mais on entend distinctement sa voix : l’homme s’exprime en français avec un léger accent du sud.

Après avoir éjaculé, l’homme lance :

Je t’ai bien inondée, ma puce, t’es toute trempée.

L’analyse des sept téléphones saisis au domicile permet de mettre la main sur plusieurs autres dizaines de photos pédopornographiques.

On y trouve aussi le brouillon d’un e-mail du père de famille adressé à la société « TinySexDolls », dans lequel il demande à acheter une poupée sexuelle à l’effigie d’un nourrisson, ajoutant qu’il est « prêt à payer le prix nécessaire pour ce genre d’article ».

Le 9 juillet 2020, le parquet ouvre une information judiciaire pour « viol incestueux sur mineur par ascendant »,« agressions sexuelles incestueuses sur mineurs de 15 ans » et pour « détention d’images pédopornographiques, enregistrement et diffusion d’images pédopornographiques, via un réseau de télécommunication électronique ».

Il est donc mis en examen et placé en détention provisoire.

 

Aveux et escalade dans l’horreur

Entendu dans le cadre de sa garde à vue, le suspect présente une version pour le moins édulcorée.

Concernant la culotte d’enfant, il déclare l’avoir trouvée en débarrassant un dépôt dans le cadre de son activité professionnelle et l’avoir conservée « comme objet fétiche ».

Il admet que les images pédopornographiques sont à lui, mais ne peut expliquer pourquoi il les a conservées.

Le quarantenaire avoue utiliser le logiciel TOR et reconnaît être derrière le pseudonyme de « Kali ».

II confie qu’il a commencé à aller sur le Darknet en 2014, « par simple curiosité », suite à un reportage, vu à la télé.

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Ayant du temps libre en raison d’un long arrêt maladie pour des problèmes de dos, Mathieu Bedhomme déclare s’être dirigé, par hasard, vers des sites pédopornographiques.

Il se décrit comme initialement « choqué », avant de finir par « tomber dans l’engrenage ».

En deux ans à peine, il devient modérateur et administrateur de nombreux sites pédopornographiques comme Phoenix, Childapriori, Girlland, Boysandtabooless, Phoenixchat ou encore Phoenixrising.

L’accusé précise qu’il ne l’aurait pas spécialement souhaité !

Loin d’être bilingue, peinant à aligner deux mots en anglais, il avoue se servir de Google Traduction pour communiquer avec ses interlocuteurs, friands de pédopornographie comme lui.

S’il reconnaît télécharger et détenir des images pédopornographiques depuis 2014, il affirme n’avoir commencé à en diffuser qu’à partir de 2017.

Bedhomme concède avoir fait « quelques photos de nu » de sa fille Élise, et lui avoir « fait des caresses sur les parties intimes » en 2017 ou 2018, alors qu’elle était âgée de seulement cinq ou six ans.

Il reconnaît des faits d’attouchements à seulement une, puis deux reprises, dans sa chambre, puis dans la salle de bains.

L’homme confesse avoir utilisé un vibromasseur et une jarretière sur sa fille, tournant des images de ces scènes, alors qu’il éjacule sur le sexe de son enfant.

En revanche, il se défend d’avoir fait subir quoi que ce soit à la plus jeune.

Mais le lendemain, le girondin revient sur cette version, reconnaissant avoir agressé sexuellement chacune de ses filles.

S’agissant de Charlotte, il finit par admettre qu’il a pu lui arriver de prendre des photos du sexe de l’enfant.

Il rapporte qu’en l’absence de la mère des petites et de leur frère aîné, il va plus loin avec la cadette, alors qu’elle avait entre deux et quatre ans.

Selon ses propres aveux, il caresse le clitoris de l’enfant et frotte son pénis contre son sexe avant de jouir sur son bas-ventre.

Les faits rapportés ont lieu dans la chambre parentale alors que la fillette porte une robe de princesse, celle de La Belle et La Bête.

J’ai pris des photos entre deux essayages de robe de princesse et ensuite ça a dérapé,

raconte le père de famille qui convient être allé toujours plus loin dans la perversion.

Le vêtement a été saisi par les enquêteurs lors de la perquisition.

« Kali » admet avoir commencé à poster des clichés pédopornographiques de ses propres filles à partir de 2015, l’année de naissance de Charlotte.

Concernant l’existence de viols, notamment sur Élise, Mathieu Bedhomme conteste catégoriquement.

Je suis resté devant, je ne suis pas rentré dedans, admettant quand même avoir « appuyé un peu […] pour que ça frotte un peu plus ».

À la question de savoir si une partie de son sexe avait pu rentrer dans le vagin de la fillette, il nuance :

Peut-être une petite partie, juste le bout, le devant, c’est tout.

J’ai pas forcé pour aller plus profond.

Il maintient ses dénégations et s’enfonce dans des explications toujours plus spécieuses avant d’être confronté aux preuves.

Mis face aux photographies qu’il a lui-même prises et diffusées, il tempère :

Ce n’est pas à l’intérieur… bon, on va dire que les lèvres recouvrent, mais je ne suis pas dans le vagin.

Il finit par admettre des pénétrations sur Élise avec son sexe sur Élise, refusant d’évoquer le nombre de fois que cela a pu arriver.

Le Frontenacais affirme avoir mis fin à ces agissements en 2018, après que sa fille Élise lui ait demandé d’arrêter, ayant subitement réalisé :  « C’est son “non” qui m’a fait prendre conscience de ce que je faisais ».

Ce qui est factuellement faux au regard du témoignage de sa fille.

Elle disait souvent non, et lui s’en fichait complètement.

Il aurait alors aussi cessé toute activité sur le Darknet.

Ce n’est qu’à l’occasion du confinement en 2020, dit-il, qu’il se reconnecte, ayant l’imprudence technique d’utiliser un serveur français, ce qui lui vaut d’être identifié puis interpellé.

Selon Maître Simon Takoudju, avocat du mis en cause, son client se serait « senti pris dans un engrenage avec l’impossibilité d’en sortir ».

« Cette arrestation quasiment salvatrice lui permettra […] peut-être de trouver les raisons qui l’ont poussé à faire cela », ajoute le juriste.

Simon Takoudju

Qui est vraiment le pédophile ?

Dépeint par son entourage comme un homme lambda, discret, serviable et gentil, il est également apprécié par son employeur qui le décrit comme quelqu’un de consciencieux et très efficace.

En parallèle de sa profession somme toute classique, l’accusé semble s’être formé seul, en ayant recours à des manuels et des tutoriels trouvés sur le web pour réussir à créer des serveurs cachés et anonymes.

Ses allers-retours sur le Darknet c’est d’abord pour pouvoir dialoguer avec des pédophiles, afin de comprendre les raisons qui les avaient conduits à développer leurs penchants pervers :

Je voulais comprendre comment on pouvait en arriver là et tomber aussi bas, dit-il.

Ben voyons, de qui se moque-t-on ?

Tous les prétextes sont bons pour se défausser et ne pas assumer ses actes.

La pleurniche habituelle.

Mathieu Bedhomme commence par regarder des photos qu’il a l’habitude de consulter tard le soir, deux ou trois fois par semaine, lorsque son épouse dort.

Il admet avoir ressenti de l’excitation sexuelle et s’être masturbé devant ces clichés, bien qu’il ait conscience que les mineurs qu’il voyait étaient victimes d’agressions.

Il affirme que la consultation de ces sites le rendent de plus en plus « triste » mais qu’il ne peut bientôt plus s’en passer, devenant un consommateur compulsif.

Expliquant avoir d’abord capturé des images à des fins personnelles, « pour les garder », il reconnaît les avoir partagées sur le Darknet mais pour une bonne raison : rester en contact avec le groupe de pédophiles qu’il fréquentait virtuellement.

Il ajoute qu’il s’est senti « accepté pour ce qu’il était » et c’est le moyen qu’il a trouvé pour « mieux comprendre ce que lui-même vivait ».

Mathieu Bedhomme alias Kali

L’homme justifie les abus sur ses filles par la difficulté de la période qu’il traversait alors : le décès de sa mère, son arrêt de travail puis ses problèmes de sommeil.

Il met la responsabilité sur les médicaments qu’il prenait (somnifère et morphine) mais reconnaît avoir demandé aux petites filles de garder le secret, et de ne surtout rien dire à leur mère.

Depuis sa geôle, le pédocriminel écrit à son épouse au sujet de son mal-être et de la vie carcérale, des lettres qui seront interceptées par le juge d’instruction.

Il lui reproche de vouloir le quitter, en laissant planer la menace d’un suicide.

Il lui demande pardon pour les « erreurs » commises et projette de revenir vivre en famille, accusant la justice de s’acharner contre lui et de vouloir « détruire leur amour ».

J’ai tué personne, je suis dégoûté parce qu’il y a des gens qui sont pires que moi

et qui sont dehors, en liberté surveillée,

se lamente le détenu, s’estimant victime d’une injustice.

Ne s’inquiétant guère de l’état de ses enfants, Bedhomme persiste à leur écrire, alternant un ton léger et pathétique, sans se préoccuper des angoisses et de la déstabilisation que ces écrits sont susceptibles de provoquer en eux.

Mathieu Bedhomme est le fils d’un peintre en bâtiment pour la communauté urbaine de Bordeaux et d’une auxiliaire de puériculture.

Il explique ses agissements en avançant avoir, lui-même, été violé à plusieurs reprises par un proche de ses parents vers cinq ou six ans, « sodomie et fellation » qui lui auraient été imposées par un oncle ou un ami de la famille dont il ne se rappelle plus l’identité.

Pour le premier expert, s’étant entretenu avec le prisonnier, il ne présente aucun trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli ou altéré le contrôle de ses actes au moment des faits.

Il n’exprime pas véritablement de regrets, se focalisant sur sa propre souffrance notamment sur son passé de maltraitance.

Le sujet semble vouloir justifier son repentir et ses regrets au travers de phases de pleurs difficilement maîtrisables.

Cependant, il n’exprime aucune véritable compassion vis-à-vis de ses filles et ne s’interroge pas quant à leur devenir.

L’expert relève des « traits de personnalité perverse », au sens de « l’utilisation de l’autre à des fins de plaisir et de bénéfice sur le plan libidinal ».

Présentant des difficultés d’introspection et de remise en question véritable, il existe, sur le plan criminologique, des facteurs prédictifs de récidive.

La seconde expertise psychologique affine la première : le père de famille « met abondamment en avant sa propre souffrance, pouvant même se montrer théâtral ».

Qualifié d’« affectivement immature », il parvient difficilement à dévier d’un « positionnement égocentré » voire « narcissique ».

L’accusé évoque de manière anodine une première relation sexuelle à l’âge très précoce de sept ans, avec sa cousine, ou le visionnage de pornographie au même âge.

Sa personnalité apparaît « rigide » et son enfance, qui présente une pratique toxicomaniaque dès dix ans (âge auquel il commence à sniffer de la bombe aérosol) est bel et bien marquée par des « traumatismes potentiellement considérables » : inceste du père à l’égard de sa sœur, abus sexuels le concernant de la part d’une personne du cercle relationnel de ses parents, abus sexuels pratiqués par lui sur sa sœur.

Cependant, pour l’expert, Bedhomme affabule et minimise l’impact des faits sur ses enfants, étant convaincu ne pas relever de la pédophilie.

Je suis pas agressif, je suis pas méchant, je suis pas violent. La pédophilie, c’est pas le mot qu’il faut.

Le pédophile, c’est quelqu’un qui va agresser un enfant, l’enlever, lui faire vraiment mal, malheureusement.

Ça se finit en drame. C’est quelqu’un qui va les battre, les tuer pour obtenir quelque chose.

Le déni partiel s’impose comme mécanisme de défense privilégié.

Il affirme avoir été soulagé de s’être fait arrêter, bien que regrettant d’être incarcéré et se présentant comme indispensable à sa famille.

Le pédocriminel insiste sur son attachement à l’égard de ses enfants, tout en témoignant une absence d’empathie envers ses filles et du déni vis à vis des conséquences de ses actes.

Élise et Charlotte semblent être, dans son esprit, associées non pas à des personnes mais à leur corps, voire à une partie sexuelle de leur corps : on parle de dépersonnalisation de l’enfant pour l’envisager comme objet de jouissance.

On assiste, chez lui, à une prédominance de la pulsion, la dimension incestueuse de ses actes étant d’ailleurs noyée dans son discours, voire banalisée.

 

Des témoignages clés

Les enquêteurs entendent la sœur aînée de Mathieu Bedhomme.

Elle se dit très choquée par les agissements de son frère, « particulièrement au regard de l’histoire familiale ».

Cette dernière explique avoir elle-même été agressée sexuellement par leur père, quand elle était enfant, et en avoir souffert toute sa vie, jusqu’à tenter de mettre fin à ses jours.

Lorsqu’elle avait une dizaine d’années, il arrivait que son père l’attrape et se frotte contre elle en érection, simulant un rapport sexuel, et ce en présence de Mathieu, qui aurait assisté à certaines de ces agressions, également enfant à cette époque.

Questionné à ce sujet, Bedhomme confirme mais dit ne pas avoir compris, sur le coup, le sens exact de ces scènes.

L’enfance que le quadragénaire décrit est empreinte de relations familiales malsaines : une sœur qui se scarifie, des tentatives de suicide, des conduites à risque, un père distant, une mère fragile ayant traversé des périodes d’anorexie.

Celui qui est en détention préventive se décrit comme ayant été un enfant très discret, voire transparent et secret, se réfugiant dans le silence pour qu’on le laisse tranquille, qu’on ne lui fasse pas de mal.

Courant 2010, la sœur de Mathieu Bedhomme dénonce ouvertement des abus dont elle avait fait l’objet à toute la famille, y compris devant son frère.

Ce n’est qu’en 2020, lorsque leur cousine Sylvie a révélé avoir été victime des mêmes abus, qu’elle porte plainte contre lui.

La sœur de l’accusé livre aux enquêteurs que son frère lui avait confié, en parlant de leur père :

J’ai peur d’être comme lui,

dans les années qui ont précédé son arrestation.

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Elle ne comprend pas pourquoi, s’il se sentait attiré par les enfants, son frère n’avait pas demandé d’aide sur un plan médical ou psychologique.

Mais son frère a-t-il, lui aussi, été violé enfant, comme il l’affirme ?

Elle se souvient bien d’un certain « Patrick », ami de ses parents, qui avait un jour emmené l’enfant aux toilettes d’un camping, malgré sa réticence affichée.

Les policiers veulent entendre le père de Mathieu Bedhomme à son tour.

L’homme est donc extrait de la prison où il a été incarcéré suite à la plainte de sa fille.

Aujourd’hui à la retraite, il affirme n’avoir jamais eu connaissance d’abus sexuel dont son fils aurait pu être victime.

Un léger soupçon peut-être concernant un prénommé Christian, le mari de sa cousine, mais il était décédé quelques années plus tôt.

 

Sa femme reste incrédule

L’ex-employé de mairie n’a jamais éveillé les soupçons de ses connaissances ou même de ses proches.

Rien ne laissait penser que ce type-là, qui n’avait pas de compétence particulière en informatique

et qui ne parlait pas particulièrement anglais, s’adonnait à une activité aussi grave,

déclare Maître Rémy Legigan pour 20Minutes.

Rémy Legigan

L’épouse de Mathieu Bedhomme, tantôt nommée Viviane ou Blandine selon les sources, commence son audition en expliquant qu’elle a toujours considéré son mari comme un père aimant et n’a jamais nourri le moindre soupçon à son égard.

Elle a quinze ans quand elle le rencontre, lui en a dix-sept et sera son unique relation sentimentale.

Le couple donne naissance à Antonin en 2006, puis à Élise six ans plus tard en 2012, et enfin à Charlotte en 2015.

Lorsque les photos extraites des fichiers pédopornographiques de son mari lui sont présentées, elle identifie formellement ses filles.

Elle reconnaît catégoriquement une tâche de naissance, leurs sous-vêtements, leurs vêtements et ses propres draps.

Grâce à ces repères, elle peut situer la date de l’une des photographies : Charlotte n’y a pas plus d’un an et demi.

La mère de famille dévastée identifie sans hésitation la voix de son mari.

Elle ne s’est rendu compte de rien. Elle le voyait comme un bon papa,

Elle avait connaissance d’un homme qui ne posait pas de difficultés, qu’elle ne soupçonnait pas de pouvoir commettre de tels actes,

livre pour France 2 l’avocat de celle qui, en état de choc, a déposé plainte contre son époux et a demandé le divorce.

 

Donner la parole aux jeunes victimes d’inceste

Élise, alors âgée de 8 ans, est entendue à son tour.

Dans un premier temps, elle hésite à parler, expliquant que son père lui a demandé de garder le silence mais finit néanmoins par se confier aux enquêteurs.

La petite explique timidement que son père lui demandait de venir dans la chambre de ses parents et mettait son « zizi » sur et dans « sa marguerite ».

L’enfant précise qu’elle lui demandait d’arrêter mais qu’il continuait et que ces agressions qui se reproduisaient « souvent » avaient lieu depuis longtemps, sans qu’elle puisse donner de date précise :

C’est quand il a envie, dit-elle.

Élise ajoute qu’elle n’avait jamais révélé ces faits à personne, car son père lui avait demandé de garder le secret et qu’elle avait eu peur de ce qui aurait pu lui arriver si jamais elle enfreignait cette consigne.

On tente également d’entendre Charlotte, mais en raison de son très jeune âge, quatre ans, il s’avère qu’elle n’est pas en mesure de répondre aux questions qu’on lui pose.

L’examen médico-légal d’Élise et de Charlotte révèle chez les deux fillettes l’absence de stigmate traumatique de la sphère génito-anale, leur hymen est intact.

L’examen ne permet pas d’exclure l’occurrence d’un ou de plusieurs actes d’attouchements, de tentative de pénétration ou de pénétration digitale.

Elle veut protéger ses enfants pour qu’ils puissent être considérés comme des victimes dans cette affaire, qui représente un énorme traumatisme

soutient Maître Rémy Legigan, avocat de la partie civile, au sujet de la mère des deux fillettes.

Les jeunes victimes font également l’objet d’une expertise psychologique.

Pour la professionnelle qui les reçoit, Charlotte « semble être impactée par la procédure. Elle présente des craintes à l’égard de la figure paternelle et des figures masculines en général. Elle manifeste, malgré tout, un attachement à son père, qui lui manque”.

En ce qui concerne l’aînée, l’enfant manifeste « un grand mal-être » et confirme à la psychologue avoir été victime d’abus sexuels répétés de la part de son père, décrivant des actes de pénétration douloureux, dans plusieurs positions.

Élise a vu son père nu, l’a vu éjaculer et a parfaitement compris la nature de ces actes.

L’enfant de huit ans a développé « un effroi à l’égard de la figure paternelle et des hommes », « un mal-être et une empreinte traumatique ».

 

Un procès attendu

La mère de famille, qui n’est pas dans un esprit de vengeance et pense avant tout à l’avenir de ses enfants, attend désormais d’entendre la version de son ex-mari lors du procès, pour comprendre « ce qui lui a pris » et souhaite « que la justice constitue une étape supplémentaire pour essayer de restaurer un peu ses enfants », rapporte son avocat, Maître Rémy Legigan.

Quatre associations de protection de l’enfance se sont également constituées partie civile.

Maître Florence Pelé, avocate de la Voix de l’Enfant, espère que l’homme assumera « toutes ses responsabilités ».

L’homme, qui a été incarcéré à la prison de Mont-de-Marsan ainsi qu’à la maison d’arrêt de Gradignan, encourt jusqu’à vingt années de réclusion criminelle.

Il sera jugé à huis clos, devant la cour d’assises de la Gironde, à Bordeaux, du mercredi 29 novembre au vendredi 1er décembre 2023.

Son ex-femme « est très angoissée par ces audiences », reconnaît Maître Rémy Legigan.

« Elle veut protéger ses enfants comme elle l’a fait jusqu’à présent […] elle veut des réponses sur la personnalité réelle de son mari, savoir comment il a été en mesure de faire tout ça, sans qu’elle ne s’en rende compte […] Ma cliente ne sera considérée que comme une victime ».

En ce premier jour d’audience, dans la cour d’assises, règne un silence glaçant.

Quelques murmures se font entendre à l’arrivée du « monstre » dans le box des accusés.

« Kali », l’une des « dix cibles prioritaires mondiales » des autorités responsables de la lutte contre la cyber-pédocriminalité, celui qu’on accuse de viols sur ses deux filles, de réalisation et de diffusion de dizaines de milliers de fichiers pédopornographiques, est là.

Quidam de 43 ans, les mains derrière le dos, la barbe et le crâne dégarnis, sa veste grise dissimulant à peine son embonpoint.

Depuis le box des accusés, il balaie les bancs des témoins du regard, à la recherche de son ex-femme.

C’est une personnalité perverse, toutes les victimes ne deviennent pas des agresseurs.

C’est le type de profil qui peut être enclin à la récidive,

alarme Maître Nathalie Bucquet, au nom de Innocence en danger, l’une des quatre associations qui s’est constituée partie civile.

Un jury uniquement composé d’hommes aura donc la lourde tâche de rendre sa décision.

Mathieu Bedhomme est condamné à vingt ans de réclusion pour cyber-pédocriminalité et inceste, conformément aux réquisitions de l’avocat général.

Une peine assortie d’une période de sûreté des deux-tiers de la peine.

Il écope aussi d’une obligation de suivi socio-judiciaire d’une dizaine d’années, avec injonction de soins et interdiction d’apparaître à Frontenac ou d’entrer en contact avec des enfants, ainsi qu’une peine d’emprisonnement de sept ans supplémentaires en cas de non-respect de ces mesures.

« C’est un soulagement pour ma cliente […] dans ce genre d’affaire, on peut continuer à culpabiliser très longtemps, se poser beaucoup de questions […] c’est important d’entendre la justice dire que vous êtes à 100 % victime. C’est grâce en partie à cela qu’elle va pouvoir se rassurer et rassurer ses enfants » déclare Maître Rémi Legigan en réaction au verdict.

Celui qui menait une double vie sur le Darkweb ne fera pas appel de la condamnation.

« Il est partagé entre deux sentiments. Tout d’abord, il est soulagé car ces trois jours d’audience ont été difficiles pour lui. Il a essayé de donner des explications à la famille […] Il sait qu’il a un travail encore important à faire au niveau des soins car il sait qu’il est malade », confie l’avocat de la défense Simon Takoudju.

 

Une toile qui persiste : des ramifications couvertes ?

Le domicile de ce qui était autrefois une famille sans histoire a maintenant l’allure d’un paysage lugubre.

Les volets sont fermés, des meubles de la maison sont entassés sur la terrasse et le tracteur-tondeuse laissé à l’abandon au milieu du jardin témoigne d’un départ précipité.

« Kali » a vu son anonymat protégé, même en dehors du Darknet : en tant que pédophile majeur, responsable pénalement, reconnu coupable et condamné par l’État français, son identité n’a jamais été rendue publique par les autorités ou les médias.

Seules les informations concernant son âge, son ancienne profession et son pseudonyme ont été divulguées dans la presse.

Le Figaro et Le Parisien sont les uniques médias à avoir livré son prénom, son nom étant tantôt désigné par l’initiale « B » ou « D ».

L’identité des autres acteurs du réseau de celui dont il semble ne pas falloir prononcer le nom, Mathieu Bedhomme (pour les intimes) n’a jamais été divulguée non plus.

On parle pourtant de « clients de tous les pays ».

Ce qu’on observe, c’est que la détention d’images peut très souvent être le début d’un futur passage à l’acte, prévient Maître Céline Astolfe.

Florence Pelé

 Nous nous battons pour que les administrateurs de ces sites pédopornographiques soient identifiés et poursuivis, affirme Maître Florence Pelé.

Après plusieurs années de traque, Mathieu Bedhomme, alias « Kali » est à l’ombre, mais peut-on considérer que ce soit la fin de l’impunité ?

Combien de pédocriminels continuent de faire des victimes ?

Comme il le dit lui-même :

Il y a des gens qui sont pires que moi et qui sont dehors.

L’avocat du condamné assure qu’il a la volonté d’« aider la justice à mettre la main, peut-être, sur les protagonistes qui […] sévissent encore sur le Darkweb ».

Maître Céline Astolfe appelle à ne surtout pas banaliser la détention d’images pédopornographiques :

Derrière ces fichiers, il y a des enfants qu’on n’entendra jamais.

Ce n’est pas de la simple détention d’images.

On oublie qu’on est au bout d’une chaîne de violences absolument innommables.

Sur les dizaines de milliers de fichiers qui ont été saisis lors de l’interpellation du pédophile, des centaines d’enfants figuraient.

Céline Astolfe

On se félicite d’avoir pu identifier ces deux fillettes, mais il y a plein d’autres victimes qui n’ont pas pu l’être, déplore l’avocate de l’association La Voix de l’enfant.

Emmanuel Daoud

Il n’était ni trader, ni patron, ni hackeur, sans crier au loup, ce procès nous montre que ça nous concerne tous :

on peut identifier des criminels qui commettent ce type de faits dans toutes les catégories sociales

souligne Maître Emmanuel Daoud, l’avocat de l’ONG End Child Prostitution And Trafficking.

Le réseaux « Kali » entrouvre les rideaux sur une réalité innommable : l’horreur existe à deux pas de chez nous et n’a aucun visage, si ce n’est celui du banal ou du bon voisin qui tond sa pelouse.

On nous fait le coup du “prédateur isolé-monsieur tout le monde” à la tête de plusieurs réseaux de milliers de prédateurs dont on se saura rien et qui ne seront, eux, pas inquiétés…

Honneur, force et courage.

On lache rien.

L’équipe Wanted Pedo.

 

Sources

https://www.sudouest.fr/gironde/bordeaux/cyber-pedocriminalite-un-girondin-l-une-des-dix-cibles-prioritaires-mondiales-bientot-juge-a-bordeaux-17456006.php

https://www.bfmtv.com/police-justice/le-proces-de-kali-l-un-des-pedocriminels-les-plus-recherches-au-monde-en-2020-debute-ce-mercredi_AD-202311290024.html

https://www.20minutes.fr/justice/4064366-20231128-proces-kali-pedocriminels-plus-recherches-darknet-ouvre-mercredi

https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/le-cantonnier-du-village-etait-l-un-des-pedocriminels-les-plus-recherches-au-monde-ouverture-du-proces-ce-mercredi-2878373.html

https://www.ladepeche.fr/2023/11/30/ce-cantonnier-dune-petite-commune-de-gironde-etait-lun-des-cyber-pedocriminels-les-plus-recherches-au-monde-11611993.php

https://www.lefigaro.fr/bordeaux/le-proces-d-un-des-10-pedocriminels-les-plus-recherches-au-monde-s-ouvre-a-bordeaux-20231129

https://www.infos-bordeaux.fr/2023/breves/bordeaux-proces-de-lanimateur-dun-reseau-pedophile-12572

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/20-ans-de-prison-pour-le-cyber-pedocriminel-de-frontenac-2357445

https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/cantonnier-du-village-pere-de-famille-le-pedocriminel-aux-60-000-fichiers-devant-la-justice-2881052.html

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/c-est-un-coup-de-tonnerre-a-frontenac-se-cachait-l-un-des-pedophiles-les-plus-recherches-du-monde-20200722

https://www.leparisien.fr/faits-divers/vingt-ans-de-prison-pour-le-cantonnier-de-gironde-lun-des-dix-pedophiles-les-plus-recherches-au-monde-01-12-2023-LY5E2J5TTBEELNFURAVSEDX7MM.php

https://www.leparisien.fr/faits-divers/proces-le-cantonnier-du-village-etait-un-administrateur-de-sites-pedocriminels-traque-dans-le-monde-entier-29-11-2023-EGT4P3JDLVDTJMLL54UW2XBUFE.php

https://www.ouest-france.fr/faits-divers/pedophilie/le-proces-dun-des-10-pedocriminels-les-plus-recherches-au-monde-sest-ouvert-en-gironde-ee9af0b4-8f6a-11ee-b244-826800b6b4f5

https://www.ouest-france.fr/faits-divers/pedophilie/bordeaux-un-cantonnier-devant-les-assises-pour-viols-incestueux-et-pedocriminalite-sur-le-darknet-be3f044a-8a1b-11ee-a303-e87a233718ee

https://www.cnews.fr/videos/france/2020-07-15/pedophilie-frontenac-village-du-pedophile-arrete-en-gironde-sous-le-choc

https://www.lefigaro.fr/bordeaux/un-des-dix-pedocriminels-les-plus-recherches-au-monde-condamne-a-20-ans-de-prison-a-bordeaux-20231204

https://saint-malo.maville.com/actu/actudet_-le-proces-d-un-des-10-pedocriminels-les-plus-recherches-au-monde-s-est-ouvert-en-gironde-_54135-6053762_actu.Htm

https://www.sudouest.fr/faits-divers/cyber-pedocriminalite-l-ex-cantonnier-girondin-condamne-20-ans-de-reclusion-criminelle-17669555.php

https://www.20minutes.fr/justice/4064951-20231201-bordeaux-peine-18-20-ans-reclusion-requise-kali-ex-cantonnier-cyber-pedocriminel

https://www.bfmtv.com/police-justice/un-ex-cantonnier-cyber-pedocriminel-condamne-a-20-ans-de-reclusion-criminelle-a-bordeaux_AD-202312010859.html

https://fr.news.yahoo.com/gironde-cantonnier-village-%C3%A9tait-p%C3%A9docriminel-185833050.html

https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/pedocriminalite-en-ligne-l-homme-interpelle-en-gironde-est-une-des-dix-cibles-prioritaires-mondiales-2159238.html

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/gironde-un-des-cyber-pedocriminels-les-plus-recherches-au-monde-juge-aux-assises-7680470

https://teamfsociety.org/mathieu-bedhomme-pedophile/

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