Les réseaux pédocriminels n’existent pas | Round 65 | Réseau Shelden-Busch-Grossman
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 12/01/2025
- 17:46
Catégories :
Mots clés :
- Acolyte Readers, Adam Opel, Adam Starchild, Alexandre Alger, Anthony Blunt, Archibald Edward Sloan Jr, Barry Haldon, Barry King, Beat Meier, Bob Moore, Boys Republic Inc, Brother Paul’s children’s mission, Catherine Broad, Christopher Busch, Christopher Flynn, Claudius Ira Vermilye, club Yondotega, Coltsfoot Press, Cory Williams, Cranbrook Science Institute, Cynthia Cadieux, Cyril Smith, Don Berlage, Dyer Grossman, Edward Brongersma, Elm Guest House, Eye of the Chicken-Hawk, Francis Shelden, George Tremlett, Gerald Richards, Global Academic Publishers, Gregory Greene, Harold Lee Busch, Jack Faxon, Jacques Dugué, James E. Krussell, James Gunnel, Jane Burgess, Jane Louise Allan, Jill Robinson, Jim Cox, Jimmy Saville, John Crosbie, John Stamford, John Stingemore, Jose Tombo, Kent Schultz, Kim Ang, Kristine Mihelich, Larry Wasser, Léon Brittan, Malcolm McConahy, Mark Stebbins, Marney Rich Keenan, Nicolas Glencross, North Fox Island, Oliver Rhodes Andrews, Paedophile Information Exchange, Peter Bottomley, Peter Glencross, Peter Hayman, René Guyon Society, Richard Lawson, Robert Anglin, Roger Lawrence, Ronald Lloyd Bailey, Russell Howard Tricker, Sheila Srock, Spartakus, Terry Dwyer, Theodore Lamborgine, Timothy King, Tony McSweeney, Warwick Spinks
Le podcast complet de cet article est téléchargeable ci-dessous (clic-droit puis “enregistrer la cible du lien sous”) ou à retrouver sur notre chaine Youtube.
Podcast – Réseau Shelden-Busch-Grossman (45′)
Mais aussi la collaboration de différents réseaux pédocriminels pour trouver des enfants, produire des vidéos de viols et même de tortures.
L’affaire des meurtres du comté d’Oakland, qui concerne quatre meurtres d’enfants, remonte à la fin des années 70 et montre comment ces réseaux s’entrecroisent et s’organisent.
Si on tire les fils de cette affaire, on retombe sur une bonne partie du bestiaire pédocriminel des années 80 à 2000 en Europe.
L’affaire remonte aux années 76-77, quand quatre meurtres d’enfants se succèdent, avec des éléments similaires dans le modus operandi.
Mark Stebbins, Jill Robinson, Kristine Mihelich et Timothy King ont tous été retenus et torturés en captivité avant d’être tués et leur corps déposés dans la nature alors qu’il neigeait (ces crimes sont appelés les “Snow Murders” aux États-Unis).
Quatre meurtres d’enfants non résolus en quelques mois
Les faits se sont produits dans le comté d’Oakland près du lac Michigan dans la banlieue de la ville de Détroit, un des comtés les plus riches du pays à cette époque, où vivait une partie des privilégiés de la région de Détroit.
D’autres meurtres d’adolescentes ont eu lieu juste avant et pendant les quatre meurtres.
La plupart des victimes sont issues des classes populaires :
- Cynthia Cadieux, 16 ans, enlevée et tuée le 15 janvier 1976 sur un court trajet près de son domicile, son corps a été retrouvé quelques heures plus tard.
Un dénommé Robert Anglin sera condamné en 1979 pour ce meurtre.
- Sheila Srock, 14 ans, violée et tuée par un cambrioleur alors qu’elle faisait du baby-sitting.
En 1978, un type, Oliver Rhodes Andrews, a été condamné à la prison à vie pour le meurtre.
- Mark Stebbins, 12 ans, enlevé sur le chemin de son domicile à Fernadale le 15 février 1976.
Les parents ont très vite pensé à un enlèvement.
Son corps a été retrouvé sur un parking le 19 février.
L’autopsie a conclu a une mort par asphyxie.
Ses poignets et ses jambes avaient des traces de liens.
Il a été violé mais aucune trace de sperme n’a été retrouvée.
- Jane Louise Allan , 14 ans, enlevée lorsqu’elle faisait du stop depuis son domicile de Royal Oak le 7 août 1976 et son corps a été retrouvé quatre jours plus tard dans la Great Miami Rivers dans l’Ohio.
- Jill Robinson, 12 ans, a disparu le 22 décembre 1976 alors qu’elle était sortie de son domicile de Royal Oak où elle vivait avec sa mère et ses deux petites sœurs.
Son corps a été retrouvé le matin du 26 décembre à quelques kilomètres de Royal Oak.
Elle a été tuée d’une balle dans la tête.
Son corps semblait particulièrement propre et aucune trace de violence sexuelle n’a été retrouvée.
- Kristine Mihelich, 10 ans, a disparu le 2 janvier 1977 alors qu’elle avait eu l’autorisation de sa mère pour acheter un magazine à la supérette du quartier vers 18h30.
L’affaire a été largement couverte dans les médias.
Son corps n’a été retrouvé que 19 jours plus tard, la mort étant probablement due à une asphyxie.
Le légiste a dit qu’il n’a trouvé aucune marque de viol mais qu’une équipe de techniciens de laboratoire a retrouvé du sperme.
Sa mère pense que Kristine a été rhabillée après sa mort :
“Kris n’aurait jamais rentré son pantalon dans ses bottes, ni n’aurait noué son chemisier devant” a-t-elle affirmé.
- Timothy King, 11 ans, a disparu le 16 mars 1977, après être parti en skate de chez lui.
La police a déployé les grands moyens pour retrouver ce fils d’avocat, arrêté plus de 2.000 véhicules, fouillé le secteur et répondu à des dizaines de témoins.
Son corps a été retrouvé dans un coin perdu 6 jours plus tard.
L’autopsie a permis d’identifier des traces de violences sexuelles et de constater que le corps avait été lavé minutieusement.
La police a considéré que les quatre enfants avaient été retenus à l’intérieur pendant leur captivité, qui a duré entre 4 et 19 jours, et que les cas des trois adolescentes devaient être séparés.
Les corps des enfants ont tous été déposés au bord de routes où ils ne pouvaient qu’être trouvés rapidement.
Malgré la mobilisation d’une douzaine d’inspecteurs de police après le meurtre de Kristine Mihelich, l’enquête sur ces meurtres n’a mené nulle part.
Le profil du tueur était celui d’un homme blanc de 25 à 30 ans habitant dans le coin, éduqué, maniaque de la propreté, ayant une importante liberté de mouvement, qui avait des troubles sexuels et était probablement sous traitement psychiatrique : plus de 4000 signalements ont suivi la diffusion de ce profil.
La police avait aussi des portraits robots d’un homme vu en train de parler avec Tim King juste avant sa disparition.
Mais sur le fond, les familles, ont dit dès le début 1977 que l’enquête piétinait.
Des campagnes d’information étaient menées à destination de la population, pour mettre en garde les enfants contre les agresseurs, des émissions télé tournaient en boucle sur ces meurtres, l’ambiance était des plus pesantes.
Il y a eu une mobilisation pour soutenir la Task Force mise en place pour l’enquête.
Des milliers d’appels ont été traités par la task force, 5.000 témoins ont été entendus, mais quand elle a été supprimée en décembre 1978, l’enquête n’avait pas avancé mais les meurtres avaient cessé, parce que l’auteur était certainement dans un hôpital psychiatrique, selon la police.
La journaliste Marney Rich Keenan a écrit “The Snow Killings: Inside the Oakland County Child Killer” paru en 2020 suite à son enquête menée avec l’aide du sergent Cory Williams qui travaille sur cette affaire depuis le début des années 2000.
Elle explique que la fin des années 70 a été marquée par l’industrialisation de la pédopornographie (par des magazines et des vidéos, notamment en provenance d’Europe) et de l’exploitation sexuelle d’enfants aux États-Unis et dans la région de Détroit, qui ont prospéré d’autant plus facilement qu’elles n’étaient pas considérés comme des crimes mais plutôt comme des délits mineurs.
C’était d’ailleurs aussi le cas en Europe, France comprise, jusque dans les années 90 quand plusieurs scandales ont amené les parlementaires à renforcer les peines.
L’inspecteur Cory Williams, qui a enquêté dans les années 2000 et 2010 sur cette affaire et sur les réseaux d’exploitation de mineurs présents autour de Détroit dans les années 70, a interrogé un pédocriminel qui a dessiné un organigramme assez fourni des différents groupes.
On y trouvait des camps de nudisme pour enfants, l’Église de la nouvelle révélation, la René Guyon Society, des maisons d’éditions et des associations caritatives tournées vers les jeunes, surtout les garçons.
Il y avait parmi les clients de ces réseaux, d’après les témoignages récoltés par Williams, des politiciens locaux, des syndicalistes, des dirigeants d’entreprises automobiles (Détroit était l’un des plus gros sites automobiles du pays), et d’autres comme un ancien pasteur ou un enseignant.
Williams a aussi interrogé beaucoup de victimes, alors devenues adultes.
Des hommes souvent issus de familles pauvres et déstructurées, à qui les pédocriminels donnaient 10$ pour une fellation, 20$ pour une photo, 50$ pour un film, et qui sont souvent restés fracassés.
Mais l’enquête a été malmenée, notamment parce que le FBI et d’autres agences fédérales s’en sont mêlées et ont omis de mentionner un certain nombre d’informations à la police locale, comme l’existence de preuves scientifiques.
Les familles, elles non plus, n’ont pas été informées de l’enquête et encore moins des différents suspects.
Williams a notamment travaillé sur un pédocriminel nommé Richard Lawson, actif dans la région à l’époque des meurtres.
Il conduisait un camion qui livrait des journaux et passait par l’église méthodiste du coin pour trouver des victimes, et la femme qui vivait alors avec lui a dit à Williams être certaine que Lawson avait tué des enfants.
Par ailleurs, Lawson était un informateur de la Detroit Sexual Crime Unit depuis les années 70 sur les réseaux pédocriminels dans plusieurs états.
A son procès pour meurtre en 2006, il a dit qu’il y avait deux tueurs pédocriminels, qui utilisaient un garçon pour attirer leurs victimes dans leur voiture, mais a toujours refusé de passer au détecteur de mensonges.
En 1988, lors d’une audition devant la police en présence de Barry King, le père de Timothy, Lawson a déclaré qu’il connaissait quatre individus impliqués dans les meurtres d’Oakland County dont un promoteur immobilier dénommé Shelden, qui finançait la réalisation de films “pédopornographiques”, ces mises en scènes de viols d’enfants réels.
Il l’a répété en 2005 à Cory Williams.
Ledit Shelden aurait commandé un garçon avec une description précise à laquelle Timothy correspondait, et s’est enfui après avoir été libéré sur une caution de 1 million de dollars, a précisé Lawson.
Il a désigné les trois autres tueurs d’enfants” qu’il a fréquentés, écrit Marney Rich Keenan.
Le numéro un était un joueur qui fréquentait les parties de poker tardives dans le quartier de Highland Park.
Le numéro un prenait également de la cocaïne “et ne faisait rien d’autre que de fournir des enfants à d’autres pédophiles”
Le numéro deux s’appelait Bob.
Bob faisait des films dans une maison d’appartements bien connue dans le quartier sous le nom de “The Mansion” […]
Son matériel de production était financé par Shelden.
Le troisième était un pédophile qui travaillait chez Ford Motor Company et avait quitté l’État des années auparavant.
Mais en 1988, personne n’a jugé utile d’enquêter à ce sujet, d’ailleurs, explique Keenan, Lawson a demandé l’immunité en échange de ces informations, et son affaire de violences sexuelles sur mineur a bien été enterrée.
Lawson est mort en 2012 en prison.
Il y avait Bob Moore, mort à Détroit en 1996.
Williams a découvert qu’il était un pilier de la prostitution de mineurs à l’époque des meurtres et que son magasin de vélos à Détroit avait un sous-sol qui était un lieu de tournage de films pédocriminels.
Dans son livre, Barry King dit que selon Lawson, Moore avait l’habitude de prendre de jeunes garçons pour aller rendre visite à Herbert Lee Busch, le père de Christopher Busch.
Il y avait aussi un certain Theodore Lamborgine qui vivait près de Détroit jusqu’à son départ en 1978, quand les meurtres ont cessé.
Arrêté en 2005 pour être entendu, il a confirmé sa fréquentation du milieu des pédos de Détroit dans les années 70 mais a nié les meurtres.
Sur une des photos de Bob Moore, il a reconnu Timothy King qui était nu.
Lamborgine a accepté de passer au détecteur de mensonges et a complètement raté le test.
Il a dû être relâché et Williams en a profité pour l’observer de près avec le FBI pendant que des journalistes commençaient à lui tourner autour également.
Pendant ce temps, Williams a récolté les témoignages de 16 victimes de Lamborgine, des hommes qu’il a violemment agressés enfants, mais ce sont des collègues ignorant presque tout du dossier qui l’ont interrogé : il n’a donc rien avoué au sujet des meurtres.
Après cela, Lamborgine a été condamné pour onze charges de violences sexuelles contre des enfants, avec 10 à 15 ans de prison à chaque fois.
Plus récemment, Lamborgine a été relié à l’enlèvement et au meurtre en 1989 dans l’Ohio d’une fillette par deux pédos qu’il connaissait.
Apparemment, ils étaient tous dans le même réseau créé autour de Bob Moore, qui agressait des enfants de quartiers pauvres.
Et quand la police a commencé à enquêter sur les meurtres d’Oakland County, beaucoup ont quitté la région.
Lamborghine a probablement reconstitué un réseau du côté de Cleveland où il s’est installé.
Quoiqu’il en soit, il n’a jamais avoué les meurtres.
D’autres pédocriminels du coin ont été étudiés, comme Kent Schultz, bénévole auprès des jeunes dans une église méthodiste, qui a été arrêté en octobre 1977.
D’après l‘enquête, il était proche du sénateur du Michigan en place pendant les meurtres, Jack Faxon, et était en relation avec Francis Shelden, un riche pédocriminel du coin.
Schultz a été relâché après avoir réussi le test du détecteur de mensonges.
Ont aussi été étudiés les cas de:
- Archibald Edward Sloan Jr, né en 1941 dans une famille pauvre avec un père alcoolique, qui a déménagé à Détroit quand il avait 13 ans et à 17 ans, il a été arrêté une première fois pour avoir violé un garçon de 10 ans.
D’autres arrestations et peines de prison pour des faits similaires ont suivi.
Il est arrivé à Oakland County en 1973, où il a continué avec une condamnation à quelques mois de prison en 1978 pour avoir agressé deux gamins de 12 et 14 ans.
En 1983, il a fini par recevoir une peine de prison à vie pour un énième viol d’enfant.
Il était dans le secteur de l’enlèvement de Mark Stebbins et surtout, des cheveux retrouvés en 2010 sur Mark Stebbins et sur les sous-vêtements de Timothy King étaient semblables à un cheveu retrouvé dans la voiture de Sloan.
- John Crosbie, qui était la dernière personne connue à avoir parlé avec Mark Stebbins.
Il été soupçonné dès que le corps de l’enfant a été retrouvé, et a été interrogé sans être accusé.
Il a été arrêté en septembre 1976 pour l’agression d’une fille de 13 ans.
- Ronald Lloyd Bailey, un pédo violent depuis son adolescence (qui a tué plusieurs de ses victimes) et son médecin, le Dr. Jose Tombo qui travaillait à l’hôpital psychiatrique régional de Northville qui se trouve dans le secteur des meurtres.
Le Dr Tombo était connu pour droguer et agresser ses patients.
Il pouvait les enfermer plusieurs jours d’affilée et les droguer jusqu’à ce qu’ils perdent la mémoire (des pratiques qu’on retrouve dans certains programmes MK-Uktra).
Marney Rich Keenan explique que
Bailey a obtenu des privilèges spéciaux – des laissez-passer pour aller et venir dans l’hôpital – en échange de faveurs sexuelles dans le bureau de Tombo.
Bailey a déclaré que lui et Tombo passaient des week-ends entiers à faire la fête ensemble – patient meurtrier et psy démoniaque.
Bailey est sorti en 1980 et s’est installé en Floride, quant à Tombo il a été obligé de fuir le pays après des accusations contre lui.
Des suspects morts ou silencieux
A nouveau, l’enquête s’est retrouvée au point mort.
Jusqu’à ce que les parents de Timothy King apprennent qu’un coupable avait avoué.
Un certain Larry Wasser, qui avait son entreprise spécialisée dans les tests au détecteur de mensonges, a échangé un jour de 2006 avec un confrère et ils ont abordé l’affaire car cet autre collègue était un voisin de Timothy King, et avait fait carrière dans les tests au polygraphe à cause de ce meurtre.
Wasser a dit qu’il avait passé le tueur au polygraphe, et que celui-ci était décédé.
Il a fini par être interrogé par une équipe du FBI et a été obligé de donner le nom du tueur : il s’agissait de Christopher Busch, né en 1951 et officiellement suicidé en novembre 1978, à 27 ans.
Il a aussi mentionné son complice Gregory Greene, mort d’une crise cardiaque en prison en 1995, à 45 ans.
On a découvert qu’après cela Busch, qui avait 26 ans à l’époque des crimes et était aussi le fils du directeur financier de General Motors, a été entendu par un autre polygraphe, blanchi et relâché.
Ses avocats, le couple Burgess qui n’était pas présent lors du deuxième test, sont aussi morts assez rapidement après.
Wasser travaillait pour le couple Burgess pour réaliser des tests au polygraphe dans le cadre de procédures judiciaires.
Le domicile de la famille Busch se trouvait à Bloomfield Hills, une banlieue cossue à moins de 10 km des quatre enfants tués.
Entre janvier et juillet 1976, Busch a été poursuivi pour quatre agressions de deux mineurs de 13 et 14 ans dans le comté d’Oakland et autour, dont l’un qu’il était censé chaperonner dans le cadre du programme Big Brother.
Il a fini par être arrêté en janvier 77 avec Greene, et en mars 1977 son père a décidé de changer ses avocats et lui a assigné le couple Burgess, en particulier Jane qui a réussi à le faire libérer quatre fois de suite avec des cautions insignifiantes au regarde des moyens de sa famille.
L’un des mineurs en question, violé à de multiples reprises et presque étranglé à mort par Busch et Greene pendant l’été 1976, a raconté que Greene avait affirmé que Busch avait déjà tué un autre garçon dans les bois près de chez lui et que Busch l’envoyait dans une aire de jeux pour jeunes afin de lui ramener d’autres victimes.
Il a expliqué que Busch l’avait obligé à pratiquer du sexe oral avec un autre garçon qu’il a identifié ensuite comme étant Timothy King.
Ce témoin a aussi dit qu’il a été amené par Busch et Greene dans une maison où Lamborgine est arrivé peu après.
L’autre, James Gunnel qui avait 16 ans, a dit qu’à l’époque, la mère de Bush est venue le trouver dans sa limousine noire pour lui proposer de l’argent en échange de sa rétractation et qu’ensuite, sa famille a reçu des coups de fils anonymes.
Plus tard, un de ses cheveux a été retrouvé sur les vêtements de Kristine Mihelich.
Détenu pour divers crimes dans les années 2000-2010, il a échoué au détecteur de mensonges mais n’a jamais voulu s’expliquer, craignant certainement de prendre une peine plus lourde.
Marney Rich Keenan écrit que Jane Burgess a
négocié avec succès la réduction ou l’abandon de toutes les charges retenues contre Chris Busch,
et convaincu quatre juges distincts que la mise à l’épreuve et le traitement psychiatrique
permettraient de freiner le comportement “intelligent, préoccupé et consciencieux” de Chris Busch“.
Il a même passé avec succès le test au détecteur de mensonges et n’a été poursuivi pour aucun des meurtres du comté d’Oakland.
Mieux : alors qu’il a plaidé coupable pour quatre agressions de mineurs, il n’a même pas fait un jour de prison.
Par ailleurs, Busch a décrit trois endroits où il avait enlevé des enfants, qui correspondent aux lieux des disparitions de Mark Stebbins, Jill Robinson et Kristine Mihelich.
Quant à Gregory Greene, qui était poursuivi en même temps que Busch et ressemblait beaucoup au portrait robot de l’homme qui parlait avec Timothy King, il a été condamné à la prison à vie.
Il faut dire qu’il avait admis avoir agressé, souvent violemment, plus de 200 enfants en Californie dans la première moitié des années 70.
Parmi ces enfants, il y avait le neveu de Chris Bush qui faisait partie de la même bande d’amis que d’autres de leurs victimes issues du même secteur de la ville, et qui a aussi été violé pendant des années par son oncle.
L’enquête a aussi montré qu’il avait aménagé une cache à son domicile, dans laquelle il a retenu au moins un adolescent de 14 ans.
Dans sa camionnette, des culottes de deux fillettes ont été retrouvées ainsi qu’une photo Polaroïd d’un des deux garçons qui ont porté plainte.
Il a aussi impliqué Busch dans le meurtre de Mark Stebbins, mais son rôle à lui dans les meurtres d’Oakland n’a pas été démontré.
D’autres policiers ont dit à Williams qu’ils pensaient que Busch était le tueur des quatre enfants et n’ont pas compris pourquoi il avait été relâché pour se suicider dans l’année, probablement le 20 novembre 1978, mais il y a un flou puisque son corps a été retrouvé au domicile familial a priori trois jours après sa mort.
Étrangement, une équipe de la task force s’est rendue sur place.
L’autopsie a été réalisée par le médecin légiste du comté, un escroc qui la moitié du temps ne pratiquait pas réellement les autopsies.
L’affaire a été classée en suicide en quelques jours, et de toute manière le corps a été incinéré deux jours après sa découverte.
En 2012, une association d’étudiants qui étudie des “cold case”, la Cold Case Investigative Society de l’université de Western Ontario, a étudié ce dossier.
Parmi les éléments qui posent question, il y a l’absence de poudre sur ses mains alors qu’il est censé s’être tiré dans la tête avec un fusil, ou l’absence de traces de sang sur les murs à côté du corps.
La présence d’une équipe d’enquêteur du bureau du procureur est également étonnante puisqu’il n’y a pas eu d’instruction, même pas de rapport d’intervention, et que la mort a été classée comme un suicide.
Le rapport de l’association considère aussi que la scène de crime a été modifiée pour relier Busch aux meurtres de manière évidente.
Un mois après ce “suicide”, la task force dédiée aux meurtres a été démantelée.
Après son arrestation en janvier 1977, son père a revendu le restaurant qu’il avait acheté pour l’occuper, et a pris ses distances officiellement parce que son fils était “homosexuel”.
Le père Busch s’était réinstallé dans le Michigan après avoir vécu en Allemagne et en Angleterre, dans le New Jersey pour raisons professionnelles.
Marney Rich Keenan observe que la famille Busch a laissé très peu de traces, et que le frère de Chris Busch, Charles
a déclaré au FBI en 2009 que son père avait, à un moment donné, mystérieusement déchiré tous les documents de la famille,
y compris les passeports, les photos, les cartes de sécurité sociale et les certificats de naissance.
Des quatre frères Busch, un seul a réussi à se prendre en main, Charles, qui a aussi fait carrière chez General Motors et Chrysler.
En 2009, une nouvelle task force a été mise en place pour réétudier le dossier.
En 2010, Cory Williams a pu récupérer des pièces à conviction pour faire des recherches d’ADN.
En 2011, Barry King a demandé des documents officiels concernant des types impliqués dans la pédocriminalité, notamment Francis Shelden et Gerald Richards.
Les analyses ont montré que des fibres identiques se trouvaient sur les vêtements de Jill Robinson et Timothy King.
Les tests au polygraphe qu’avait réussis Busch ont été analysés également, et les nouveaux experts ont dit que s’ils avaient eux-mêmes fait passer ces tests, il aurait échoué car les résultats ont été mal interprétés.
L’analysé ADN a permis d’identifier un ADN compatible avec celui de James Gunnel retrouvé sur le sweat de Kristine Mihelich, et passé ensuite au détecteur de mensonge sur son implication dans son meurtre, il a échoué.
North Fox Island et le réseau de prostitution de mineurs
Parmi les nombreuses images pédos que détenait Christopher Busch, certaines avaient été prises à North Fox Island, où il allait semble-t-il régulièrement.
Située sur le lac Michigan, c’était un lieu sacré pour les indiens puis l’île a été rachetée en 1959 par Francis Shelden, qui avait aussi créé plusieurs structures « caritatives » destinées en réalité à mettre la main sur des adolescents.
En 1977, une enquête menée par des journalistes a montré que la Mission pour les enfants du Frère Paul (Brother Paul’s children’s mission) à North Fox, qui était officiellement une structure caritative d’aide aux enfants avec des difficultés légères et organisait des stages de sport ou dans la nature, était une vitrine pour des activités de production de films pédos.
La Brother Paul’s Children’s Mission était financée par l’église de Nouvelle Révélation basée à Kearney dans le New Jersey, qui était aussi une façade pour la production et la diffusion de films pédos.
Elle était dirigée par Dyer Grossman, un fils de famille ultra privilégiée new-yorkais qui était aussi le directeur du département jeunesse de l’Église de la nouvelle révélation et par Francis Shelden.
En 1977, une enquête a mené à des poursuites contre Shelden, soupçonné d’être impliqué dans “une chaîne nationale de pornographie homosexuelle impliquant de jeunes garçons” et dans les viols de deux garçons de 10 et 14 ans.
Mais, il a eu de la chance : son arrestation a été décalée de quatre mois, ce qui lui a permis de disparaître de la circulation suivi par Grossman : un an après Shelden, Dyer Grossman, a pris la fuite suite à des poursuites à New York pour avoir utilisé des organisations caritatives pour dissimuler un réseau de production et diffusion de vidéos de viols d’enfants.
Shelden était l’arrière petit fils d’un ministre de la guerre, sénateur et gouverneur du Michigan, Alexandre Alger, et sa famille était l’une des plus riches du pays.
Alexandre Alger était aussi un des membres fondateurs du club Yondotega, dont les présidents Truman et Théodore Roosevelt étaient membres, ainsi que le prince de Galles.
Son grand-père Russell A. Alger était l’un des fondateurs de Packard Motor Company, qui fabriquait des voitures de luxe.
Son père était un gros promoteur immobilier.
Shelden avait fait construire sur North Fox une piste d’atterrissage et un quai de chargement, car il était aussi pilote et propriétaire d’un jet privé.
Il a aussi aménagé des chalets pour ses invités.
Parmi ceux-ci, il y avait un procureur du district de Charlevoix, Don Berlage, un ancien agent du FBI qui a visité North Fox Island avec ses deux fils adolescents au moins une fois.
Il avait vidé ses résidences dans le secteur juste après l’arrestation en juillet 1976 d’un autre membre de la Brother Paul’s Children Mission, Gerald S. Richards qu’il avait nommé directeur de l’association quelques mois auparavant, pour avoir violé un garçon de 10 ans.
On a retrouvé chez lui en Californie des photos pédopornographiques envoyées par Shelden, et l’enquête a montré qu’ensemble ils voyageaient et tournaient des films de viols d’enfants sur l’île de Shelden et ailleurs.
Richards était aussi hypnotiseur, conseiller pour enfants, naturopathe, et avait ouvert sa propre “clinique”.
Jusqu’à ce moment, Shelden, qui avait même servi dans l’Air Force pendant la guerre de Corée, était considéré comme un membre très influent et respecté de “la communauté” impliqué dans diverses associations comme la Young Men’s Christian Association (YMCA), comme disent les US, qui invitait parfois les jeunes du coin à des parties de chasse sur l’île, des tours en bateau à Aspen ou des virées dans la propriété familiale des Caraïbes.
Avec Richards, Shelden projetait de faire de la Brother Paul’s Children Mission un centre d’hébergement pour enfants pour le rentabiliser en touchant l’argent de l’État (180$ par enfant et par mois, voire beaucoup plus pour les garçons difficiles).
Un des membres de la Brother Paul’s était le « révérend » Claudius Ira Vermilye (passé par par l’US Air Force pendant la guerre de Corée), a été condamné à la prison pour avoir créé une structure appelée Boys Farm dans le Tennessee, un lieu de prostitution de garçons envoyés là par le système pénitentiaire ou les services sociaux.
Dans cet endroit subventionné par différents sponsors comme Shelden, les pédos les faisaient boire, puis commençaient les orgies qui étaient filmées avec des caméras cachées.
Marney Rich Keenan écrit que
La police a aussi saisi [chez Varmilye] une liste de contributeurs contenant environ 300 noms”
dont une dizaine seulement était du Michigan.
Seulement cinq ont semble-t-il été poursuivis, les plus proches de Shelden.
En plus des poursuites avec Richards pour avoir violé deux garçons de 10 et 14 ans dans un hôtel à Port Huron, en novembre et décembre 1976, deux nouvelles procédures ont été lancées contre Shelden pour les viols de deux garçons âgés de 9 et 13 ans sur l’île de North Fox et à Port Huron où il faisait des virées avec Grossman.
Francis Shelden finançait aussi une newsletter de “boy-lovers”, Hermes.
En mai 1977, plusieurs types inscrits à Hermes ont été arrêtés aux États-Unis pour avoir violé, torturé et filmé des adolescents et des enfants puis distribué les films dans leur réseau.
Après sa fuite, Shelden a pris soin de démissionner du conseil de direction du Cranbrook Science Institute à Bloomfield Hills et de Boys Republic Inc à Farmington Hills, un centre pour les garçons perturbés.
Il avait des trusts dans des paradis fiscaux, des actifs qui transitaient des États-Unis vers l’étranger, et il voyageait beaucoup à bord de son jet privé, et ses entreprises étaient soupçonnées de couvrir son business de films pédos, de viols d’enfants.
Il avait aussi créé un trust pour ses actifs aux Îles Vierges en septembre 1976 (deux mois après l’arrestation de Gerald Richards et deux mois avant sa fuite), géré par Adam “Starchild”, spécialiste des placements offshore, jusqu’en avril 1978 quand Shelden – en fuite à Amsterdam- a nommé à sa place le militant pédocriminel hollandais Edward Brongersma.
L’enquête de la police autour de son chargé d’affaires, Malcolm McConahy alias Alan Starchild, qui est au cœur des transactions de Shelden et des structures créées par Shelden et Grossman, a montré que Starchild était président de l’église de la Nouvelle Révélation, et avait aussi un lien avec le réseau pédocriminel opérant depuis Boys Farm, deux organisations enregistrées comme « caritatives ».
Ces structures créées par la bande de pédos bénéficiaient de l’exemption de taxes, et avaient aussi pour objectif d’essaimer en diffusant auprès des pédos la méthode pour ouvrir des centres pour les jeunes.
Durant sa fuite, Shelden n’a pas chômé.
Il a été repéré en France où il s’est marié en 1979 avec une prostituée française, et a obtenu la nationalité française ce qui empêchait son extradition vers les États-Unis.
De 1979 à 1984, il était aux Pays-Bas, paradis des pédocriminels, où il a été directeur exécutif du magazine “Pan : A magazine about boy-love” (P.A.N. pour Pedo Alert News : un magazine sur l’amour des garçons) qu’il a créé, sous le pseudo de Frank Torey.
Il a été l’éditeur de la revue ainsi que de la maison d’édition de livres pédos érotiques The Coltsfoot Press.
PAN était édité par le réseau Spartacus, une maison d’éditions pédo anglaise basée à Amsterdam qui distribuait des magazines, des vidéos et des “bonnes adresses” aux pédos du monde entier.
C’est John Stamford, prêtre anglican qui a fui l’Angleterre pour des auspices plus cléments envers les pédos, arrêté puis jugé en 1994 en Belgique pour propagande et diffusion de vidéos de viols d’enfants, qui a créé ce guide des lieux pédos dans 150 pays.
Il était aussi sous le coup d’une enquête de la police anglaise pour la publication de l’International Gay Guide créé en 1972 à Brighton et qui était surtout destiné aux pédos, et était soupçonné d’avoir aussi produit des snuff movies, c’est-à-dire des films dans lesquels la victime est tuée.
Stamford avait aussi créé un tour opérateur pour les pédos, pour les emmener à destination.
Il est mort d’une crise cardiaque en décembre 1995, à 56 ans, durant un séjour à l’hôpital en Belgique, pendant son procès.
Selon Simon Dovey qui a écrit un livre sur l’affaire des meurtres d’Oakland County,
“Un mois plus tôt, les autorités belges ont été informées qu’elles cherchaient un lien possible
entre le réseau de Stamford et les activités de trafic d’enfants d’un autre de ces “tueurs en série”, Marc Dutroux”.
Et en effet, les enquêteurs s’interrogeaient sur un lien éventuel entre Stamford et le réseau de Dutroux.
Shelden, devenus hollandais en 1983, est mort moins d’un an après Stamford.
Dans les années 80 il a été fiché à Interpol, risquant donc d’être arrêté dans 108 pays, et serait mort de causes naturelles dans son appartement d’Amsterdam en 1996, à 68 ans.
Il a été viré du journal PAN en 1984 après 20 numéros, comme le précise un édito de John Stamford dans le n°21, paru en décembre 1985 après quasiment un an de silence en raison de diverses affaires judiciaires.
Le numéro 21, le dernier, précise que suite à ces affaires plusieurs contributeurs de la revue ont été écartés :
Parmi ces personnes il y avait Frank Shelden, ancien éditeur de PAN et Coltsfoot”,
écrit l’auteur qui s’empresse de souligner son “admiration” de tout le travail fourni par Shelden qui était
“un excellent éditeur, qui se consacrait à travailler pour la cause pédophile”.
Puis l’auteur regrette que “Frank” Shelden se soit rapproché de “ses partenaires actuels après qu’ils ont été renvoyés de Spartacus et Coltsfoot”.
Il y avait aussi probablement Jacques Dugué, militant de la cause pédo plusieurs fois emprisonné entre 1979 et les années 2000, ami de Gabriel Matzneff qui a témoigné en sa faveur à son premier procès, et photographe pour PAN.
Rappelons que Dugué n’était pas seulement un gentil pédo qui “aime les enfants” comme il aimait à se présenter – et avec lui le lobby pédocriminel : s’il a été inquiété en 1979, c’est parce que lors d’une perquisition chez un pédocriminel aux États-Unis, les policiers ont trouvé des lettres de Dugué dans lesquelles il parle de torturer et d’assassiner des enfants ou encore de
“pervertir les enfants afin qu’une nouvelle génération de pervers nous succède“.
Peut-être ont-ils aussi viré Peter Glencross, neveu de Nicolas Glencross, le curé pédocriminel qui a hébergé Hubert Védrine dans son abbaye qui lui servait de studio de production de pédopornorgraphie.
Peter Glencross était “business manager” de l’International Gay Guide édité par Spartacus.
Ils n’ont par contre pas eu à virer Roger Lawrence, pilier de Spartacus jusqu’en 1986 quand il s’est brouillé avec Stamford.
En 1987, cet ex membre du Paedophile Information Exchange (un lobby pédo anglais conservateur très proche de la droite) a été contrôlé à Douvres et la police a retrouvé un enfant de 3 ans, kidnappé six mois auparavant chez ses parents à Paris, sous la banquette arrière de sa voiture.
Il circulait en compagnie de Beat Meier, un pédocriminel suisse alors recherché en Suisse, aux Pays-Bas, en France et en Angleterre, qui au début des années 90 sera soupçonné par Scotland Yard de produire des snuff movies.
Accessoirement, Roger Lawrence serait l’identité réelle de Roger E. Hunt, l’éditeur qui a repris PAN après que Shelden a été forcé de partir.
Dans les années 80, Shelden a aussi créé Global Academic Publishers, une maison d’éditions dédiée à la publication des écrits de militants pédos comme le “Professeur” Theo Sandford ou l’ex sénateur Edward Brongersma, qu’il a traduits, et Acolyte Readers qui publiait des nouvelles pédos.
Shelden aussi a été accusé par Lawson d’avoir commandité l’enlèvement de Timothy King pour le tuer.
Lawson affirme avoir rencontré Shelden, qui se faisait appeler Kim, à Amsterdam en 1979.
Marney Rich Keenan précise que Lawson
“a également déclaré que Shelden finançait la production de photos et de films pédopornographiques dans la région de Détroit
et qu’il les envoyait à Amsterdam en vue d’une distribution internationale par une organisation appelée “Eye of the Chicken-Hawk””,
et en effet un Kim Ang produisait et distribuait des films pédos à Amsterdam à cette époque.
Créé en 1969, le réseau Spartacus s’étendait au milieu des années 70 dans le monde entier.
Des membres de l’organisation US pro pédos la NAMBLA étaient membres du club.
En Grande Bretagne, la tristement célèbre Elm Guest House, qui était en fait un bordel pour pédos actif de 1979 à 1982, et où des garçons des orphelinats du coin étaient prostitués auprès de politiciens notamment, avait diffusé une publicité dans le magazine de Spartacus Capital Gay offrant une réduction sur des prestations pour les membres du réseau Spartacus, les prestations étant certainement des viols d’enfants.
Parmi les visiteurs d’Elm Guest House, il y avait Peter Hayman ou Anthony Blunt, chef du MI6, George Tremlett, membre du Grand Conseil de Londres, le député Cyril Smith, grand ami de Jimmy Savile, le ministre de l’Intérieur Leon Brittan, le député membre du Monday Club Peter Bottomley, le député Peter Brooke ou encore Peter Glencross…
L’ancien député John Rowe, organisateur de voyages pour pédos entre l’Angleterre et les Pays-Bas et le pédocriminel Terry Dwyer ont convaincu la propriétaire de transformer la guest house en bordel pour pédos.
Là-bas, les politiciens anglais croisaient et partouzaient avec des pédos pourvoyeurs de chair fraîche comme Warwick Spinks, Barry Haldon ou les dirigeants de l’orphelinat Grafton Close John Stingemore et Tony McSweeney, et deux ou trois stars comme Jimmy Savile, et plusieurs garçons ont disparu a proximité à cette époque.
L’affaire Elm Guest House a été largement étouffée comme il se doit.
Parmi les pédos du réseau Elm Guest House, il y avait aussi un individu actif dans le trafic et le tournage de vidéos dénommé Russel Howard Tricker, qui organisait depuis les années 70 un système pour acheminer des garçons depuis l’Angleterre vers Amsterdam.
La piste du réseau de General Motors
Marney Rich Keenan a aussi récolté des témoignages au sujet d’un réseau pédocriminel dans la direction de General Motors :
“Des femmes ont fait surface, me contactant, contactant la famille King ou l’inspecteur Cory Williams.
La plupart ont eu recours à des intermédiaires – avocats, thérapeutes ou amis proches – parce que, tout en se sentant obligées de raconter leur histoire, elles devaient être sûres que leur anonymat serait protégé.
Même après toutes ces années, elles craignaient toujours pour leur sécurité.
Les femmes affirment avoir été abusées sexuellement dans leur enfance dans le cadre d’un « réseau » organisé de pédophiles opérant au sein de la direction de GM au milieu des années soixante-dix et jusque dans les années quatre-vingt.
Leurs récits sont horribles.
Une femme a raconté les abus sexuels qu’elle a subis de la part de son père “et de ses associés professionnels”, lors de fêtes pédophiles organisées dans des maisons dans les banlieues luxueuses de Détroit, comme Palmer Park et Bloomeld Hills”, des abus qui ont commencé quand elle avait 3 ans et ont cessé à ses 11 ans.
Son père, fermier du Midwest venu travailler à l’usine GM, a commencé à avoir des promotions juste après avoir vendu sa fille aux pervers de la direction de l’entreprise.
Keenan évoque les témoignages de trois autres femmes : l’une dont la mère était “assistante personnelle” pour des cadres de GM, a déclaré qu’elle avait été confiée à plusieurs “baby-sitters” pour préparer les enfants à faire des vidéos pédos en secret.
Keenan écrit que “le tournage avait lieu dans un immense hangar de stockage et les films étaient transportés dans des boîtiers “VHS Scooby Doo””, selon ce témoin.
L’autre femme déclare avoir été enlevée en 1970 par un réseau de pédos du secteur d’Auburn Hills (site d’une ancienne énorme usine de fabrication de camions et d’autocars de GM), et qu’elle a été détenue avec d’autres enfants, garçons et filles pendant plusieurs jours dans une maison.
“Nous étions traités comme des jouets plutôt que des êtres humains”, a-t-elle déclaré.
Le système était très organisé.
Les enfants étaient drogués et violés, en prenant la précaution de pas laisser de traces, jusqu’à les laver après, et de grosses sommes d’argent circulaient.
La troisième femme a aussi été prostituée par son père auprès d’un réseau pédocriminel pour des orgies et des films, et cite parmi les noms des individus puissants de l’affaire des meurtres d’Oakland.
Il y a aussi différents témoins qui selon Keenan disent que des fils de dirigeants de GM ou de « bonnes familles » enlevaient et tentaient d’enlever des enfants à Birmingham, Bloomfield Hills ou Ferndale.
Quand les familles ont été porter plainte, l’enquête, quand elle a eu lieu, a été rapidement bloquée.
Marney Rich Keenan mentionne encore des témoignages qui tournent les soupçons vers des policiers.
Il y a celui d’un homme qui avait 2 ou 3 ans de plus que Kristine Mihelich et dit l’avoir vue monter dans la voiture d’un policier qu’il connaissait bien, Jim Cox, le soir de 1977 devant le supermarché où elle s’est rendue avant de disparaître.
Il a tenté de témoigner plusieurs fois mais n’a jamais été pris au sérieux, un policier lui a même dit qu’il mentait, et il a été harcelé par la suite.
Deux de ses amis à qui il avait parlé de ça sont mort soudainement après ses révélations et après qu’ils aient contacté la police pour transmettre ce témoignage.
Mais personne d’autre n’a évoqué la présence d’un policier.
Le policier Christopher Flynn, qui se serait aussi suicidé en novembre 1978, 6 jours avant qu’on retrouve le corps de Christopher Busch.
C’était un ami proche de Cory Williams, leurs familles se connaissaient, leurs pères ont travaillé dans la même unité de police.
Flynn a été retrouvé mort de deux balles dans le thorax dans sa voiture, il avait une arme dans la main et une autre appartenant à un autre policier, James E. Krussell, était entre le siège passager et la portière.
Les balles retrouvées avaient des calibres différents.
Il avait été signalé à plusieurs reprises à la police comme étant lié aux meurtres mais ces documents ont pour la plupart disparu.
Confié à l’âge de 7 ans à un orphelinat catholique où il a été violé par des prêtres, il s’est engagé à 16 ans dans les Marines.
Son ex femme l’a décrit comme fou, paranoïaque, schizophrène, et cela s’aggravait avec le temps, c’est pour cela qu’elle est partie avec ses filles à des milliers de kilomètres une nuit de février 1977.
D’autres témoins dans sa vie privée ont confirmé.
————————–
On ne peut que s’interroger : pourquoi a-t-il fallu des années pour que Shelden, qui voyageait beaucoup et avait des propriétés à droite à gauche (Antigua, Michigan, New Jersey…), soit enfin dans le viseur des autorités ?
Pourquoi la justice US l’a-t-elle laissé en paix alors qu’il est un personnage d’intérêt dans les meurtres d’Oakland County ?
La piste des films pédos de North Fox Island, que Shelden diffusait apparemment jusqu’en Europe, n’a pas été suivie par les enquêteurs.
Pourtant, tout indique que des victimes sont passées sur cette île.
Il faut rappeler comment fonctionnent les réseaux dans lesquels il y a les petits ou grands barons locaux : il y a ceux qui ont l’argent et le pouvoir, et ceux qui les servent.
Dans l’affaire des meurtres d’Oakland County, ceux qui sont restés en prison sont ceux qui ont parlé : la plupart des hommes de main, seuls à avoir été inquiétés et interrogés, ont échappé à la justice.
Les témoins gênants ont été éliminés, et les deux privilégiés, ceux qui avaient le pognon pour mettre de l’huile dans les rouages, sont partis à l’étranger pour continuer leurs activités.
Il n’est pas impossible, et il est même très probable, que plusieurs réseaux de pédos se soient croisés dans l’affaire des meurtres d’Oakland County.
De plus, les quatre meurtres d’enfants ne sont pas forcément commis par le ou les mêmes auteurs.
Cette affaire qui brosse le tableau des réseaux pédos des années 80 à 2000 montre l’interconnexion des réseaux d’exploitation sexuelle de mineurs, qui maillent le territoire.
Les profils de dizaines de pédocriminels, jamais isolés, ont été étudiés dans cette affaire, ce qui fait apparaître une véritable toile d’araignée de pédocriminels dans le nord de Détroit mais aussi à Amsterdam, devenue dans les années 80 le paradis européen des pédocriminels.
Ces réseaux restés largement impunis ont ensuite prospéré, se sont adaptés aux nouvelles technologies, à l’ouverture des frontières, à la mondialisation.
Un documentaire d’une chaîne de télé locale a été réalisé sur le sujet.
Une interview de Marney Rich Keenan est aussi visible ci-dessous où elle expose de nombreux éléments.
________________________________________________
1 Jusqu’à 200 enquêteurs ont travaillé dans cette équipe, une mobilisation sans précédent.
2 Un groupe dont le mantra était « S’il n’y a pas de sexe avant l’âge de huit ans, il est trop tard ».
3 Harold Lee Busch, mort en 2002 à 90 ans, a survécu a trois de ses quatre fils.
John, Christopher et David sont morts avant lui.
4 En Allemagne, Harold Lee Bush a dirigé les finances d’Adam Opel à partir de 1960 et la famille vivait à Königstein près de la frontière avec la Pologne, puis il a été nommé à Londres.
Dans son enfance, Chris Busch a aussi étudié dans une école huppée en Suisse, l’école Le Rosey, où il a dit avoir subi une agression sexuelle.
5 Grossman était océanographe et avait créé l’Ocean Living Institute, basé à Kearney dans le New Jersey.
Il avait en projet d’ouvrir des camps pour garçons avec cet institut dans le Pacifique.
Selon Catherine Broad qui a travaillé sur cette affaire, Grossman serait parti pour l’Iran jusqu’à la révolution islamique.
Il utilisait plusieurs pseudos, comme Dale Osterman, Elijah ou Elliot Crossman, peut-être aussi Peter Lamborn Wilson / Hakim Bey, dont le texte « Crowstone – The chronicles of Qamar » a été publié par Coltsfoot Press en 1983 et qui a rendu hommage à Shelden à sa mort.
Hakim Bey est l’inventeur du concept de Zone d’Autonomie Temporaire (ZAD), repris dans le cadre des raves party, ou dans le cas des îles privées de milliardaires, où les lois normales n’ont plus cours – mais pas de manière temporaire.
Grossman avait imaginé ce concept dans les océans, dans les zones internationales qui n’étaient alors pas régies par un droit spécifique.
6 Le document a été signé à Amsterdam, où Shelden résidait déjà probablement à temps plein.
7 Fin 1976, ceux autres enquêtes liées à des violences sexuelles sur des mineurs ont mené les enquêteurs à Boys Farm.
Après sa peine de prison, Vermilye s’est installé à New-York sa ville natale, s’est impliqué auprès des malades du SIDA, a repris des activités bénévoles dans l’église locale et au Bayside Yacht Clunb.
Il est mort en 2018 à 89 ans.
8 Gerald Richards a déclaré qu’il avait pris l’avion avec Shelden et des mineurs pour se rendre sur North Fox Island, pour les violer et les filmer.
Il a aussi désigné Dyer Grossman comme l’un des pédos qui l’ont rejoint dans une orgie avec des mineurs dans un Holiday Inn de Port Huron.
9 Un individu déjà condamné pour fraude à la fin des années 60, qui a fui en Angleterre où il a été à nouveau arrêté pour les mêmes raisons.
Il a fait 4 ans de prison et en 1974 il a été arrêté aux États-Unis et a fait 1 mois de prison pour sa condamnation des années 60.
10 Après Londres dans les années 70, Amsterdam est devenu l’épicentre des pédos anglais dans les années 80.
Beaucoup de pédocriminels anglais ont fui le pays quand les lois sont devenues plus restrictives.
Beaucoup sont aussi allés en Asie du Sud-Est, puis en Europe de l’Est à partir des années 90.
11 Selon un article publié par Le Soir du 24 novembre 1994, Stamford qui vivait en Belgique à Geel depuis 1987, a été
« inculpé pour écrits contraires aux bonnes mœurs et incitation, par la publicité, à l’exploitation sexuelle des enfants.
Mais les avocats des parties civiles (notamment les associations suisses Terre des hommes et Sentinelles) voudraient que le tribunal qualifie autrement les faits et le poursuive sur base de l’article 379 du Code pénal qui incrimine le proxénétisme international de mineurs ».
12 « Eye of the chickenhawk », Simon Dovey, The Hotstar, 2023.
13 L’enfant a été transporté dans différents pays, notamment en Suisse, avant d’arriver en Angleterre.
Lawrence a été relâché immédiatement, disant qu’il ne savait pas que l’enfant avait été kidnappé, et Meier a eu une peine ridicule en Suisse où il a été extradé.
14 Leur voiture a été contrôlée parce que Meier était sur la liste des clients d’un autre réseau pédocriminel, le CRIES, dont le QG était dans les locaux de l’UNICEF à Bruxelles.
Source(s):