Les réseaux pédocriminels n’existent pas | Round 60 | Réseau J-pop / Johnny Kitagawa

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Au Japon, le ponte des boys-band de J-Pop était un pédocriminel au bras long
Johnny Kitagawa est l’équivalent d’un Jimmy Savile au Japon : producteur de télé et de boys band hégémonique, il a fait des centaines de victimes et n’a jamais été condamné malgré des accusations régulières de la part de ses victimes depuis les années 80. Il est mort en 2019 à 87 ans.

Le podcast complet de cet article est téléchargeable ci-dessous (clic-droit puis “enregistrer la cible du lien sous”) ou à retrouver sur notre chaine Youtube.

Podcast – Réseau J-pop Kitagawa (25′)

 

Et il est à peu près clair que derrière Kitagawa il y avait tout un système, le même système de corruption et de perversité du show-biz que nous avons en France, aux Etats-Unis et ailleurs. 

De nationalité américaine à l’origine, Kitagawa a grandi au Japon, fait son lycée et la faculté aux USA, puis est retourné au Japon pour travailler à l’ambassade US au Japon, pendant son service militaire (pendant la guerre de Corée).

Apprenant au passage le baseball à une équipe de jeunes japonais avant de lancer un groupe de 4 ados appelé “Johnny’s” en 1962 avec des membres de son équipe de baseball.

Il leur a demandé de reproduire en mieux la comédie musicale West Side Story, et déjà à l’époque, il avait tendance à agresser ses stars.

Et en 1964 il a fondé sa société Johnny & Associates, une agence qui faisait monter des groupes et chanteurs et où il a fait travailler sa fille et sa nièce qui la dirige aujourd’hui.

Kitagawa, leader de l’américanisation au Japon

Comme ses idoles, appelées les “Johnny’s” ne se limitent pas à chanter et danser, mais font aussi souvent des films, des séries, des shows TV, du merchandising, et mènent en général de longues carrières, Kitagawa a construit la culture du divertissement au Japon, avec les strass et les paillettes, sur les 50 dernières années.

Les clips, qu’on remonte au groupe Smap en 1988, Arashi jusqu’aux années 2000 ou même les tous premiers de Four Leaves dans les années 60 – 70 (une version japonaise des années yéyés chez nous), c’est toujours la culture américaine qui est valorisée, le modèle américain du show biz qui est mis en œuvre.

Quant à la qualité musicale des candidats, ce n’était pas un critère et les groupes dont certains sont composés d’enfants de 8 à 11 ans sont lancés comme des produits à durée limitée, même si certains ont duré plus de 20 ans.

Beaucoup de gens lui devaient leur carrière dans le milieu du show-biz, et probablement dans d’autres milieux.

Kitagawa recrutait chaque année des dizaines de jeunes, dont beaucoup venaient de milieux précaires et certains étaient poussés par leurs parents, d’abord comme danseurs, et pour accéder aux premières places dans les groupes, ils devaient l’épater : un véritable vivier de jeunes dans lesquels il a pu puiser, essentiellement des garçons mais aussi des filles.

Il était là tous les jours.

Pour former les jeunes qu’il avait sélectionnés, et surtout pour les avoir sous la main, il a créé un “camp” installé dans un grand appartement où passaient toutes ses recrues, dont certaines dormaient chez lui.

Après avoir subi les assauts de Kitagawa, ils obtenaient un rôle plus important dans leur groupe, passaient à la télé, pouvaient faire des interviews…

Il pouvait aussi leur donner de l’argent.

C’est aussi la boîte de Kitagawa qui gérait l’enseignement, les jeunes étaient cadrés en permanence.

Ils ne pouvaient avoir de vie sentimentale, et encore moins en parler en public.

L’ex pop star Hiromi Go a raconté qu’en 1971 Kitagawa est “tombé amoureux” de lui alors qu’il avait 15 ans, lui a fait intégrer ce “camp d’entraînement” et l’a lancé sur scène en 1972.

Il a quitté l’agence soudainement en 1975 pendant que Kitagawa était hospitalisé.

Il a expliqué qu’on l’obligeait à tenir un rythme effréné, avec seulement 3 h de sommeil par nuit.

Ils avaient aussi l’interdiction d’aller à l’école : il fallait être disponible tout le temps et c’est la boîte de Kitagawa qui se chargeait des cours.

Même s’ils ne voulaient pas aller dans ce camp parce qu’ils connaissaient la réputation de Kitagawa, les jeunes y étaient forcés.

Il y avait de l’alcool et très certainement de la drogue, un sujet tabou.

Shogo Kiyama qui a rejoint l’agence à 15 ans, y a été envoyé dès le premier jour.

Un de ses amis, déjà passé par là, lui avait dit

“Ce n’est pas grave, tout le monde le fait.

Si tu refuses, Johnny Kitagawa ne te demandera pas de revenir au camp d’entraînement et tu ne pourras pas faire tes débuts.

Alors, fais avec”.

Puis il a créé des boys band qui chantaient et dansaient, et pouvait recruter des garçons de 8 à 10 ans d’abord, puis aussi des adolescents garçons et filles, dont certains ont autour de la soixantaine aujourd’hui comme Masahiko Kondō qui dénonce les abus sexuels de Kitagawa avait commencé chez Johnny & Associates au début des années 80 [1].

Johnny Kitagawa a lancé la mode de ces groupes 100% artificiels qui chantent en faisant leur gym (ou en dansant ?), dont les stars appelées des idoles, sont adulées par des hordes d’ados auxquels on vend une soupe calquée sur le modèle américain devenu “occidental”.

Si les premières accusations remontent au moins à 1964 suite à la plainte d’un ancien membre de son “écurie” d’idoles, c’est surtout depuis les années 80 que certaines de ses anciennes jeunes stars disent avoir subi ses assauts, des viols, dont certaines dès l’âge de 11 ans et souvent pendant plusieurs années.

En 1988, l’ex chanteur du groupe Four Leaves créé dans les années 60, Koji Kita, a écrit un livre racontant son expérience entre les mains de Kitagawa, entre séances d’entraînement ultra intensives et prédation sexuelle, et sa prise de drogues.

Il a expliqué que pendant 4 ans il a eu ce qui a ressemblé à une “relation” avec Kitagawa, comme s’ils étaient mariés, et à l’époque cela lui allait.

Koji Kita a expliqué qu’ensuite il a refusé les avances de Kitagawa, qui s’est tourné vers des garçons plus jeunes, adolescents.

En 1989, l’ex-idole Ryo Nakatani a écrit dans un livre en 1989 avoir été violé par Kitagawa à l’âge de 11 ans et être devenu accro aux drogues stimulantes.

Il a dénoncé le penchant de Kitagawa pour les ados, mais l’affaire a été étouffée médiatiquement.

Les accusations ont continué dans les années 90 et 2000 avec une enquête du média Shukan Bunshun au Japon ainsi que dans le New York Times et le Guardian (Angleterre).

Plusieurs victimes l’ont même écrit dans des livres comme Shogo Kiyama en 2005 [2], pourtant Johnny Kitagawa a continué tranquillement à lancer des groupes de jeunes et à les agresser.

Mais dans les années 2000 il était devenu incontournable dans la production de shows télé et de groupes de “J-pop” (la K-pop pas coréenne mais japonaise, qui a été précurseur), ce qui a encore renforcé l’omerta sur ses actes pédocriminels : personne ne voulait se le mettre à dos ou tuer la poule aux œufs d’or.

Logiquement, Kitagawa s’est senti libre d’agir comme il le voulait et les victimes se sont multipliées, et des accusations continuent à arriver sur la place publique en 2023.

Apparemment, tous ses favoris y passaient et les victimes se compteraient par centaines depuis les années 60.

Cette impunité était d’autant plus facile qu’apparemment, la loi avant 2017 ne prenait pas en compte les viols contre des garçons ou des hommes.

Un documentaire de la BBC diffusé en mars 2023 (4 ans après la mort de Kitagawa) donne la parole à plusieurs victimes de diverses époques, qui parlent aussi d’hormones que Kitagawa les obligeait à prendre.

Le documentaire est disponible ici.

Une interview du réalisateur est visible ici.

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Mais on peut s’interroger sur les motivations de ce documentaire à l’étranger, alors que les pratiques de Kitagawa étaient connues de longue date bien au-delà du Japon.

Parmi les témoignages, il y a celui de Kauan Okamoto qui a parlé publiquement des viols subis entre 15 à 20 fois de la part de Kitagawa dans les années 2010, et a obtenu des excuses de la part de la nièce de Kitagawa, Julie Keiko Fujishima, qui dirigeait l’agence et a finalement démissionné sous la pression médiatique.

Selon lui, “presque tous” les garçons passés par l’appartement de Kitagawa, soit entre 100 et 200 garçons, auraient subi ses assauts : c’était le cas de tous ses “favoris”.

Suite à ce documentaire, en mai 2023 de nouvelles victimes se sont fait connaître.

L’ancien chanteur Masahiko Kondō a demandé à l’agence Johnny & Associates (qu’il n’a quittée qu’en 2021) d’admettre l’existence de violences sexuelles commises par Kitagawa, et une pétition vient d’être présentée au parlement par 3 anciens membres de Johnny & Associates, afin de mieux protéger les mineurs travaillant dans l’industrie du divertissement.

L’empire de Kitagawa vacille, le n°2 Hideaki Takizawa est parti en novembre 2022 pour créer sa propre agence, plusieurs idoles ont quitté leur groupe, ce qui est sans précédent.

De plus, il s’est mis à imposer aux garçons de ses groupes de s’injecter des hormones féminines pour bloquer leur croissance masculine, une forme de castration chimique.

Une mode que des politiciens japonais, comme les nôtres, veulent permettre dès l’enfance pour le grand bénéfice de l’industrie pharmaco-médicale.

Une victime qui a écrit dans un livre, avoir subi des rapports sexuels de Kitagawa au milieu des années 90, mais a refusé les injections d’hormones, dit qu’ensuite, il été écarté par le producteur et n’a jamais pu démarrer de carrière.

On en sait beaucoup moins sur le traitement réservé aux filles, car Kitagawa a aussi créé et produit des groupes de filles.

Les relations de Johnny Kitagawa

Parmi les volets de ce dossier qui sont toujours occultés aujourd’hui par la BBC notamment, il y a celui des relations de Kitagawa.

Car le show biz, au Japon, comme aux États-Unis ou en France d’ailleurs, est souvent une affaire de mafia, et au Japon les yakuzas ou la mafia chinoise ne sont jamais loin des paillettes.

On a aussi eu récemment des cas d’acteurs qui acceptaient des cachets pour le compte de la mafia dans le dos de leur agence pour apparaitre à une soirée organisée par la mafia, alors que tout contrat avec la mafia est interdit depuis 1992.

Selon le journaliste Jake Adelstein, qui a écrit un article à ce sujet dans The Daily Beast en 2017, les Yakuzas ont la main sur le “Hollywood” Japonais.

Les yakuzas, apparemment, aiment particulièrement s’infiltrer dans des agences d’artistes et de stars, ou les créer.

Apparemment, les artistes peuvent être exploités, sans contrat de travail, parfois non rémunérés [3].

Si des stars refusent de travailler pour eux, ils sont capables de ruiner leur carrière en les empêchant totalement de travailler au Japon, et peuvent tuer ceux qui cherchent à quitter leurs agences.

Ils s’appuyaient sur la mafia et sur des groupes d’extrême-droite (en effet les deux sont très liés).

Dès 1963 et la création d’une sorte de syndicat (ou plutôt cartel) de l’industrie du divertissement, un système d’entraide entre agences a été instauré : l’objectif était que les stars ne puissent pas aller de l’une à l’autre à loisir (et faire jouer la concurrence).

Les boites de production et agences sont donc en contact pour éliminer les gêneurs et faire tourner leurs affaires, et les artistes sont quasiment hors du droit du travail.

Le premier président de ce syndicat Yasuhiro Nakasone avait été nommé ministre des sciences en 1959.

C’est ce que l’agence Johnny & Associates a fait aux anciens membres du groupe Smap qui avaient décidé d’arrêter, en les empêchant d’apparaître à la télé, comme si leur image était la propriété de l’agence.

Les femmes, actrices, chanteuses, sont souvent victimes de harcèlement, parfois du n°1 de leur agence, et ont les plus grandes difficultés à partir car leur carrière risque un coup d’arrêt.

Kitagawa est né à Los Angeles en 1931 de parents Japonais, son père était bouddhiste d’une branché ésotérique, le Shingon, est parti prêcher aux États-Unis en 1924 et est rentré au Japon après 7 ans.

Certains articles parlent de pratiques pédocriminelles “habituelles” avec les jeunes moines bouddhistes, auxquelles aurait participé le père de Kitagawa [4].

Très jeune, Kitagawa a rejoint l’armée américaine pour laquelle il a été interprète en coréen.

Il a obtenu le titre d’officier de renseignement de l’armée américaine au commandement des enquêtes criminelles, puis a été militaire à l’ambassade US au Japon, où il est resté après la guerre.

Il a collaboré avec l’armée américaine jusqu’à la fin des années 50, quand il a commencé à lancer ses boys bands.

C’est ainsi qu’il est devenu un des hommes les plus riches du milieu du divertissement au Japon, resté célibataire toute sa vie.

Son frère, diplômé de l’UCLA, travaillait aussi aux États-Unis dans l’aéronautique, sur le programme spatial de la NASA.

Au cours de sa carrière fulgurante, Kitagawa a fréquenté du gratin dans le show business, ainsi que dans la politique, dans les affaires et dans la mafia, qu’elle soit japonaise ou chinoise.

Parmi les plus éminentes de ses relations, il y a le politicien du parti libéral Yasuhiro Nakasone (mort en 2019), qui a été plusieurs fois ministre à partir de 1959 puis ensuite, 1er ministre de 1982 à 1987, et dont l’homosexualité était un secret de polichinelle.

Nakasone (décédé à 101 ans la même année que Kitagawa, avec des funérailles en grande pompe), qui a contribué pendant la deuxième guerre mondiale à l’exploitation des “femmes de réconfort”  [5], était aussi très proche de Reagan et a mené une politique d’ouverture économique et de privatisation, réalisant de nombreux voyages officiels aux États-Unis dans le cadre d’un renforcement des relations bilatérales tant désiré par Washington, notamment sur le plan militaire [6].

Dans cette vidéo par exemple, un homme parle de la relation entre Kitagawa et Nakasone qu’il traite de “porc”, et explique que Kitagawa fournissait certains de ses stars ou apprentis stars, pour des relations sexuelles dont Nakasone profitait.

L’une de ces stars serait le chanteur Shingo Katori (né en 1977).

Selon ce témoin, Nakasone et Kitagawa s’aidaient mutuellement, par exemple Nakasone aurait fait pression sur la police, quand une enquête sur Kitagawa a eu lieu.

En 1989, le nom de Nakasone est sorti dans le cadre de l’affaire des partouzes pédocriminelles à la Maison Blanche, dans laquelle le lobbyiste et pourvoyeur de mineurs Craig J. Spence a été retrouvé suicidé et sa liste de clients perdue.

Parmi eux, il y avait d’après certaines sources Reagan et Bush 1er.

Et des photos “intimes” de Spence et Nakasone existeraient, les deux étaient réputés proches selon des articles de presse de l’époque.

Spence, qui ciblait en particulier les diplomates et politiciens étrangers, aimait beaucoup montrer des photos où il était avec Nakasone, pour illustrer son influence internationale.

Spence disait même que c’est lui qui avait repéré le profil politique de Nakasone, alors qu’il était encore “un obscur petit homme”, et ils fréquentaient aussi des hommes d’affaires chinois lors des soirées organisées par Spence.

D’autres politiciens japonais ont été “aidés” par Spence, du moins d’après ce qu’il pouvait déclarer à son entourage.

Selon un article du Washington Post [7],

“M. Spence a affirmé avoir conseillé M. Nakasone sur la façon de traiter avec les États-Unis, lui conseillant d’offrir au président Reagan une selle plutôt que des clubs de golf

et de toujours mentionner les films de l’ancien président juste avant que la presse ne soit admise pour les photos,

afin de s’assurer que les deux soient engagés dans une conversation animée”

Les penchants de Nakasone pour les jeunes garçons sont dénoncés par divers observateurs (hors médias mainstream),  “cette rumeur existe depuis longtemps” résume un article.

Apparemment, il aimait s’entourer de jeunes artistes.

Et la raison de l’impunité de Kitagawa est, pour ces observateurs de l’affaire, directement liée à sa proximité avec Nakasone.

Quand Nakasone allait aux États-Unis, Johnny Kitagawa s’arrangeait pour y aller en même temps.

Enfin, le fils de Nakasone, qui fait lui aussi de la politique au parti “libéral” grâce à son père, est un militant des fameux “droits LGBT” qui occupent tant l’agenda de la propagande au Japon.

Selon certains, comme le journaliste Steve McClure, le parti libéral a été créé avec l’argent des yakuzas par des criminels de guerre tels que le grand-père de Shinzo Abe (le système est donc le même que chez nous, où on a recyclé des individus compromis) pour assurer l’alignement sur les intérêts US) et est réputé proche de la secte Moon (ou Église de l’unification), elle-même étroitement liée à la CIA et dont Nakasone père était un soutien affiché.

Objectif : faire du Japon une tête de pont anticommuniste en Asie.

Kitagawa aurait aussi eu l’appui d’un yakuzas d’extrême-droite (c’est un pléonasme, en fait), le dénommé Kodama Yoshio (mort en 1984) qui était aussi un criminel de guerre récupéré par les Américains après la guerre, pour leur fameuse “lutte contre le communisme”, alors qu’il continuait tranquillement ses activités criminelles et ses business, tout en soutenant des politiciens et mouvements anticommunistes et d’extrême-droite.

Il a dirigé une obscure “Société de l’Océan noir” qui défendait la famille impériale et s’est beaucoup rapprochée après-guerre, des partis de droite.

Kodama était aussi impliqué, avec Nakasone, dans une affaire de pots-de-vin dans la fourniture d’avions Lockheed Martin à une compagnie d’aviation nationale.

Et quand en 1968, Sun Myung Moon, fondateur de la secte Moon (en 1992 à son arrivée des États-Unis grâce à l’appui du parti libéral), “a créé l’International Victory Coalition, une organisation politique à vocation “anticommuniste”, dont Kodama était l’un des membres fondateurs“, selon la lettre d’information de Mori Ito.

Le président honoraire était le criminel de guerre Ryoichi Sasakawa, adepte de Mussolini, créateur du Parti populaire nationaliste et fondateur de la Nippon Foundation, qui finançait le parti libéral.

Pour beaucoup, Sasakawa tout comme Kodama, qui avaient créé la Ligue anticommuniste du peuple asiatique dans les années 60, étaient aussi des agents de la CIA.

Kitagawa avait aussi des liens avec Takayoshi Ohtani, bijoutier proche de la droite politique et des yakuzas, dont la famille a hébergé celle de Kitagawa en 1942 pour quelques années.

Un autre soutien important de Kitagawa dès le tout début de sa carrière, était l’auteur Taisuke Fujishima qui a écrit des paroles pour le groupe Four Leaves en 1969, et qui était le mari de sa sœur ainsi qu’un vieux camarade de classe de l’empereur Akihito au lycée [8].

Fujishima a soutenu financièrement la société de Kitagawa, lui a ouvert son carnet d’adresses et l’a introduit dans les médias.

Akihito a abdiqué en 2019.

Entre 1999 et 2003, quand le média Shukan Bunshun a publié des articles évoquant les violences sexuelles de Kitagawa, celui-ci a porté plainte et a fait condamner le journal à une amende importante.

En 2002, le tribunal de Tokyo a considéré qu’il n’avait pas assez de preuves et n’avait pas assez pris en compte le point de vue de Kitagawa, avant qu’un autre tribunal revienne sur cette décision et considère ces affirmations comme vraies.

Mais, quasiment aucun média n’a parlé de cette histoire, Kitagawa étant manifestement intouchable.

Le rôle des sponsors, les entreprises et chaînes télé qui finançaient les shows, sont aussi à prendre en compte dans l’impunité générale, tout comme celui des médias qui ont occulté complaisamment ces affaires pendant plus de 50 ans.

En fait, cela arrangeait tout le monde de se taire et que rien ne bouge.

Les hormones et la propagande LGBT

Un aspect inquiétant du système de Kitagawa était la prise d’œstrogènes et de placenta (la prise de placenta est légale au Japon) imposée à ses “idoles”, avec le plus souvent des opérations de chirurgie esthétique en complément.

L’objectif affiché, était de ralentir leur puberté pour leur faire garder un air jeune et androgyne, que leur voix et leur pilosité n’évoluent pas.

Le phénomène était si connu, que les garçons à l’apparence féminine, sont appelés au Japon “Johnny-kei”.

Beaucoup de ses idoles gardent ainsi un aspect jeune bien après la vingtaine, et de taille relativement petite.

En 1996, une de ses “stars”, Hiramoto Junya, avait évoqué des œstrogènes que Kitagawa l’obligeait à prendre ainsi qu’aux autres jeunes, pour bloquer leur croissance, leur faire garder une apparence et une voix juvénile.

Shogo Kiyama de Span avait aussi dénoncé cela dans son livre, que pour débuter, il fallait avoir l’injection.

Cette prise d’hormones féminines, qui se faisait hors de tout cadre médical (il réalisait des injections lui-même) sur des mineurs qui plus est, a des conséquences physiques et psychologiques qui n’étaient pas prises en compte.

D’après ce qu’on m’a expliqué, au Japon le milieu de la chirurgie esthétique est gangrené par la mafia, tout comme le marché des hormones.

Ces hormones ont été banalisées.

Elles servent aujourd’hui dans le cadre des “changements de sexe”, ou “trouble de l’identité du genre” : Johnny Kitagawa était avant-gardiste.

Et il pouvait en avoir en quantité.

En parallèle, la culture LGBT a été diffusée par Kitagawa et ses idoles, ce qui s’avère très utile aujourd’hui, alors que le Japon est ciblé par le lobby LGBT international, tête de pont des attaques culturelles américaines ces dernières années.

Alors que pour les femmes rien ou presque n’avait avancé sur l’égalité des sexes, le harcèlement et les agressions sexuelles ; pour les trans et les gays il semble que tout doive être fait rapidement.

Dans quelle mesure le documentaire de la BBC peut-il être un moyen de pression sur la classe politique japonaise pour lui faire accepter les “droits LGBT” ?

C’est-à-dire à faire primer leurs droits sur ceux des autres, notamment les femmes, comme le préconise ce lobby mondialiste ?

Un article évoque le “déferlement de la sexualité dans le Japon d’aujourd’hui”, un fait auquel le divertissement a énormément contribué, tandis que Kitagawa était un rouage essentiel de ce déversement de propagande sexualisée et consumériste.

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Les médias se limitent à parler de Kitagawa mais il est à peu près clair qu’il agissait dans le cadre d’un système plus complexe.

La pédocriminalité a été utilisée par l’OTAN après la deuxième guerre pour corrompre une partie des élites occidentales, il est tout à fait probable qu’ils ont fait de même au Japon, et ailleurs.

Les connexions de Kitagawa sont loin d’être anodines, mais on peut être certains que ces pistes ne seront explorées ni par la BBC, ni par les autorités japonaises, justement pour cette raison.

La nébuleuse de protections autour de Kitagawa ressemble beaucoup à ce qui a été fait en Europe: une colonisation sur le plan militaire, politique, culturel, et même psychologique dont Kitagawa n’était qu’un rouage, peut-être important mais sans réelle autonomie.

[1] Shogo Kiyama a ensuite quitté le show biz pour devenir pilote automobile.

[2] Shogo Kiyama, recruté à 15 ans par l’agence, a expliqué que Johnny Kitagawa l’obligeait à le suivre en permanence, l’embrasser et passer des nuits avec lui.

[3] Par exemple les membres des Johnny’s, son premier groupe, ont dû travailler gratuitement pendant 3 ans à leurs débuts.

[4] Le bouddhisme ésotérique est qualifié de satanisme par certains.

Selon cette branche à laquelle appartenait le père de Kitagawa qui prône les relations sexuelles, les enfants étaient transmutés lors d’une cérémonie, ce qui permettait de les violer.

[5] Alors qu’il était militaire, il a ouvert des « stations de réconfort » pour l’armée japonaise, dans lesquels des femmes coréennes, japonaises ou d’autres nationalités étaient exploitées comme prostituées.

Un phénomène qui est toujours nié par l’extrême-droite et la droite en général.

[6] Nakasone considérait le Japon comme un « porte-avions insubmersible », a totalement inscrit le Japon dans le giron des Etats-Unis, et leur a offert d’importants transferts de technologie militaire.

Il a également privatisé les entreprises nationales qu’il a pu, comme les chemins de fer.

[7] « Spence arrested in N.Y., released. Once-host to powerful reduced to begging, sleeping in park », Michael Hedges et Jerry Seper The Washington Times, 9 août 1989.

[8] Cf. « The People’s Emperor: Democracy and the Japanese Monarchy, 1945-1995 » de Kenneth J. Ruoff.

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