Les réseaux pédocriminels n’existent pas | Round 1 | Réseau Franklin-Boystown-Larry King
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 22/10/2016
- 00:00
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- Alan Baer, Alisha Owen, Andre Paine, Arthur Kirk, Boystown, Brandeis & Sons, Caradori, Charlie Roger, Commercial Federal Saving & Loans, ConAgra, Conspiracy of Silence, Craig Spence, Danny King, David Hill, Donald Gregg, Donde Vamos, Ernie Chambers, Father Flanagan’s boys Home, franklin, Franklin Credit Union, Harold Andersen, Harold Anderson, Henry Vinson, James Kelly, John DeCamp, Joseph Baker III, Julie Walters, Karen Ormiston, Kathleen Sorenson, Larry King, Loran Schmit, Loretta Smith, Massachusetts Mutual Insurance, Michael Aquino, NAMBLA, National Black Republican Council, Nebraska Foster Care Review Board, Nelly Patterson, Nick Bryant, Nick O’Hara, North Omaha Girls Club, Offutt US Air Force Base, Omaha National Bank, Omaha World Herald, Pam Vuchetich, Paul Bonacci, Peter Citron, Podcast, Réseaux Pédocriminels, Robert P. Hupp, Robert Sigler, Robert Wadman, Samuel Van Pelt, Ted Gunderson, Teddy Broom, Theodore Carlson, Tony Harris, Troy Boner, Union Pacific Railroad, Warren Buffet, Webb child care, Weber State University, William Colby, Yorkshire Television
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Round 1 – Réseau Franklin podcast 50′.mp3
Version officielle
La version officielle est très simple, on la trouve sur Wikipedia.
Comme toutes les versions officielles, elle conclut qu’il ne s’est jamais rien passé.
Aucun réseau de prostitution de mineurs n’a jamais existé, et au final un grand jury a considéré que tout cela n’était qu’un « canular ».
On parle d’affaire Franklin, parce qu’au départ, il s’agit de simples malversations financières au Franklin Community Federal Credit Union, opérées par un des dirigeants, Lawrence E. King.
Le Franklin Community Federal Credit Union était un organisme de crédit fondé en 1968 afin d’aider les pauvres de la communauté noire à obtenir des crédits, et il a fait faillite suite à d’importants détournements de fonds.
En novembre 1988, le Credit Union est mis en liquidation, et le Sénat de L’État du Nebraska lance un comité d’enquête, présidé par le sénateur Loran Schmit.
King était également un grand contributeur du parti Républicain US, et avait chanté l’hymne national lors des congrès républicains de 1984 et 1988.
King militait pour les droits des Noirs, et a été vice directeur du National Black Republican Council.
En 1988, King, qui a pris la tête du Franklin Credit Union en 1970, est inculpé pour cette affaire de détournements de fonds.
Mais, un magistrat a opportunément décidé que King était trop fragile pour supporter un jugement.
C’est là que des soupçons de favoritisme ont commencé à se faire jour, et qu’on s’est mis à parler d’un réseau de trafic de drogue et de prostitution de mineurs.
Le 18 décembre 1988, le New York Times explique qu’un sénateur du Nebraska, Ernie Chambers, aurait entendu parler dans différents rapports d’enfants transportés par avion à travers le pays, afin de se rendre à des partouzes pour lesquelles ils étaient rémunérés.
Chambers a refusé de désigner ses sources, mais a précisé que certains des enfants venaient d’orphelinats.
Larry King
Le flamboyant Larry King a démarré en politique en créant en 1972 les Blacks Democrats for George McGovern, puis retourne sa veste et devient vice président du National Black Republican Council.
Depuis ce moment, cette étoile montante (devenu étoile filante) du parti Républicain égaie les conventions annuelles de son parti en chantant l’hymne national, et mène le lobbying intensif des Noirs dans le parti républicain.
Tout allait pour le mieux jusqu’à ce que les fédéraux débarquent dans les bureaux du Franklin Community Federal Credit Union, qui a finalement mis la clé sous la porte en novembre 1988.
De fait, il manquait 40 millions de dollars dans les livres de comptes.
148.000$ avaient par exemple servi à se payer des limousines, 60.000$ sont allés dans les joailleries, 25.000$ ont été donnés au lobby ultra conservateur Citizens for America [1]…
Cet argent servait à acheter des politiques pour assurer sa carrière, à acheter le silence de certaines victimes [2]…
Mais, une partie de l’argent dépensé par King venait aussi des personnes auprès desquelles il faisait son petit chantage, y compris via les partouzes avec les mineurs.
King aurait en fait créé ce réseau de prostitution avec des enfants venus de foyers et orphelinats voisins, dont Boys Town ou le Webb child care.
Le but premier était de corrompre des politiques bien placés, des avocats, des magistrats, des hommes d’affaires, des journalistes, des flics, bref des gens qui pourraient lui servir politiquement ou investir dans le Credit Union, dont il détournait l’argent.
Certains aimaient ces partouzes pédophiles, et n’hésitaient pas à demander de la drogue et des enfants.
Pour les autres [3], qui se laissent malgré tout appâter, rien de tel qu’une bonne photo compromettante montrant monsieur en train de sodomiser un enfant pour le faire taire ou l’amener à faire quelques faveurs.
D’après John DeCamp, qui a mené l’enquête d’après les témoignages de victimes qu’il a défendues [4], de grosses sociétés, via leurs PDG approchés par King, ont investi dans le Franklin Credit Union, comme ConAgra, la First National Bank of Omaha, la Commercial Federal Savings & Loans, Union Pacific Railroad.
D’aucuns ont parlé de « Nebraska Connection » à propos de ceux qui détiennent le pouvoir à Omaha et de leurs liens avec des gens comme Bush ou Cheney, même s’il s’agit d’une époque un peu plus récente.
Le président du conseil d’administration de Franklin était l’éditeur du Omaha World Herald, Harold Andersen, qui était l’un des plus gros bailleurs de fonds de King, si ce n’est le plus gros.
Mais on retrouvait aussi des membres des boîtes qui ont investi dans Franklin, comme ConAgra[5], Commercial Federal Saving & Loans, Union Pacific Railroad, et d’autres comme Massachusetts Mutual Insurance[6] ou Omaha National Bank.
D’après un employé de Franklin cité par le Lincoln Journal du 5 mars 1989, une extension aurait même été construite au Credit Union, pour y installer une chambre.
Bien sur, Andersen et les autres ont dit qu’ils ne savaient pas qu’elle existait, alors qu’Andersen était aussi le pilote des levées de fonds pour Franklin, et qu’il était forcément au courant qu’une partie de l’argent a servi à construire cette extension.
D’autres employés ont expliqué que King allait dans cette chambre l’après midi avec ses amants.
Parmi les personnalités locales en vue désignées par des victimes, on a par exemple Alan Baer, un millionnaire propriétaire de la chaîne de grandes surfaces Brandeis & Sons, ou le directeur du Omaha World Herald Tribune, Peter Citron.
Baer passait pour un grand philanthrope [7], via ses œuvres ou bien la fondation Ak-Sar-Ben, à laquelle contribuait son entreprise depuis des années, bien avant que Baer ne prenne les commandes de Brandeis en 1974.
Il revend les 11 magasins en 1987, empochant près de 34 millions de dollars.
Boys Town
Boys Town, c’est un très respectable village pour enfants autrefois appelé « Father Flanagan’s boys Home », du nom de son créateur qui avait fondé le village en 1917 pour y héberger les orphelins, mais seulement des garçons.
En fait, Boys Town fonctionne comme une vraie ville, avec ses écoles, sa police et son administration.
Environ 5.000 enfants y vivaient dans les années 80.
Au début il n’y avait là que des garçons, puis les filles sont arrivées dans les années 80.
L’endroit avait déjà fait parler de lui en 1973 en raison d’un article écrit par le Omaha Sun, propriété de Warren Buffet (qui vient d’Omaha lui aussi), dans lequel on parlait de l’importance des fonds levés par Boys Town, essentiellement en liquide, et de la faiblesse des dépenses.
Cette enquête, en partie rédigée par Buffet, a remporté un prix Pulitzer.
Cela n’a certainement rien à voir, mais en 2011 Buffet a racheté le Omaha World Herald.
En 1973 également, le vicaire général de l’archidiocèse d’Omaha, Monseigneur Hupp, quittait son poste, qu’il occupait depuis 1969.
Durant ces quatre années, il avait eu vent d’abus sexuels commis à Boys Town et avait prévenu l’évêque.
Et c’est justement à la tête de Boys Town qu’il a été nommé après avoir démissionné suite à l’inaction de l’évêque, où il est resté jusqu’en 1985.
Des années plus tard, il a rencontré John DeCamp pour lui demander de faire éclater l’affaire.
Aujourd’hui, nous dit-on sur Wikipedia, « Boys Town est un leader national dans le soin et le traitement des enfants et de leurs familles », et est désormais présent dans plusieurs États.
Nous voilà rassurés.
Et puis, sur leur site, il y a plein de témoignages vidéos des enfants dont Boys Town a « changé la vie ».
En positif, bien sûr.
Boys Town est dans le Nebraska, à 10 kilomètres d’Omaha, là où vivait Larry King.
Mais, ce n’est pas le seul lien : un ancien employé du Franklin Credit Union a expliqué devant les caméras de Yorkshire Television que les pensionnaires de Boys Town étaient souvent employés par le credit union.
Une lettre datant de juillet 1980, adressée par le directeur financier de Boys Town au nom du chef de l’établissement, le père Robert P. Hupp, à Larry King, le père Hupp remercie King de lui avoir proposé de le conseiller pour son programme d’acquisition de terrain et la construction de la Boys Town Dominican High School.
Et de discuter ensuite des modalités de ces acquisitions.
L’année d’avant, le directeur du développement de Boys Town, avait rendu visite aux pontes du Franklin Credit Union, et notamment à Larry King.
Et un jour, un enquêteur privé nommé Caradori, mandaté en août 1989 par le comité d’enquête dirigé par Schmit afin de travailler sur l’affaire, a établi une liste de dizaines d’anciens pensionnaires de Boys Town, disant avoir été victimes d’exploitation sexuelle.
Quelques curés de Boys Town ont bien admis avoir eu des gestes « déplacés » envers les enfants, mais là il s’agit d’autre chose.
Car on dépasse largement les quatre victimes communément reconnues par la doctrine officielle.
Nick Bryant, un journaliste qui a enquêté sur cette affaire, a rencontré un certain David Hill, ancien pensionnaire de Boys Town, où il dit avoir été abusé par le père James Kelly.
Puis, Bryant rencontre son compagnon de chambrée, qui a aussi été abusé par Kelly dans les années 80.
Puis un autre de leurs anciens camarades, Tony Harris, le troisième qu’il rencontre, lui explique avoir été recruté par un autre pensionnaire pour Larry King.
Il ajoute qu’il a été plusieurs fois à Washington en avion, avec cinq ou dix enfants, dont la moitié venait probablement de Boys Town.
En échange, Harris recevait 100 à 500$ cash, ou bien de la drogue.
Accessoirement, Harris précise avoir été menacé de représailles s’il parlait.
Bryant rencontre encore Andre Paine, entré à Boys Town en 1985, et qui est alors détenu pour détention de pornographie enfantine.
Lui aussi explique avoir été enrôlé pour Larry King par un autre étudiant, qui lui a fait miroiter des gains faciles et de rencontrer des gens importants.
Des « groupes d’hommes » étaient présents aux partouzes, où l’alcool et la drogue coulaient à flots.
Il explique qu’à 11 ans, il était très populaire, et puis que sa côte a baissé au fil des années, même s’il affirme n’avoir jamais gagné que 50$ (on lui disait qu’il aurait l’argent plus tard [8]) malgré des violences sadiques.
Paine explique qu’après un week end particulièrement violent, il a parlé pour la première fois à un membre de l’équipe de Boys Town.
On l’a alors mis dans un avion pour la Géorgie, où il a passé deux ans dans un hôpital psychiatrique, avant de revenir à Boys Town en 1990.
Quant à la direction de Boys Town, elle dit n’avoir jamais été informée de telles allégations, et n’a évidemment jamais rien signalé aux autorités.
En octobre 1989, Caradori et son assistante Karen Ormiston ont aussi rencontré une autre ancienne victime en prison, Alisha Owen, qui purgeait une peine de cinq ans de prison pour 700$ de chèques en bois.
Au départ, elle ne voulait pas parler, par crainte pour la sécurité de ses parents, qui n’étaient pas encore au courant des abus subis par leur fille.
Owen, alors âgée d’une vingtaine d’années, a cité parmi les abuseurs le chef de la police d’Omaha, Robert Wadman, pour des faits datant de 1983 et 1984.
Elle dit avoir été amenée à sa première soirée à 15 ans, par un garçon de Boys Town.
Elle décrit difficilement des scènes de viols et de torture alors qu’elle était attachée et que King prenait des photos.
A ces partouzes, étaient aussi présents Alan Baer ou encore le juge Theodore Carlson.
Owen expliquait aussi qu’elle faisait partie d’un groupe de jeunes qui voyageait par avion dans tout le pays pour le compte de types riches du Nebraska, afin de transporter de la drogue et pour se rendre à des partouzes organisées par King.
Un autre ancien de Boys Town, Troy Boner, est entendu ensuite par Caradori en novembre 1989.
C’est Alisha Owen qui avait parlé de lui quelques semaines plus tôt, si bien que la Justice a déclaré qu’elle l’avait briefé avant la venue de Caradori pour qu’il raconte une version compatible avec la sienne.
Mais, d’autres victimes (dont Paul Bonacci) ont confirmé la présence de Boner.
On a aussi appris qu’Owen et Boner ne s’étaient pas appelés ce jour-là, et Boner a dit que Caradori ne l’avait jamais manipulé durant l’entretien.
Bref, Boner a lui aussi parlé d’un policier présent, qui s’amusait à s’enfoncer des perles dans le rectum, et d’un certain Alan Baer, qui organisait certaines soirées.
Il décrit ce dernier comme étant particulièrement sadique, même si ce n’était pas autant que King, amateur par exemple de brulures de cigarettes.
Boner a été embarqué dans le réseau en février 1984 par Alan Baer, qui l’a pris à Des Moines dans l’Iowa [9], ainsi qu’un autre garçon appelé Shawn.
Il avait alors une douzaine d’années.
Tous parlent de drogue, speed, cocaïne, d’alcool, que les adultes prenaient et qu’ils faisaient prendre aux jeunes, pour les rendre plus malléables et quasi amnésiques.
Ils parlent aussi de menaces de mort de la part de King contre ceux qui ne voulaient pas participer.
On a dit que Caradori avait rémunéré ces témoins pour filmer les entretiens, et qu’il leur avait fait miroiter « des millions » de dollars s’ils poursuivaient des personnes de pouvoir.
Mais, Caradori a eu la mauvaise idée de mourir dans un accident d’avion juste après avoir récupéré une vidéo de partouze impliquant des politiciens reconnaissables.
Il était essentiel pour la Justice de ruiner ces témoignages, car Owen, Boner et Bonacci (entre autres) ont fait le lien entre les étudiants de Boys Town et les partouzes de Larry King.
De fait, le témoignage de Paul Bonacci est très embêtant : il explique avoir été recruté à huit ans par King pour les partouzes.
Il dit qu’Harold Anderson, l’éditeur du journal local, le Omaha World Herald, ou encore l’homme d’affaire Alan Baer lui demandaient de ramener d’autres garçons aux partouzes, pour 500$ chacun. Beaucoup venaient de Boys Town, dont certains âgés de 10 ans.
Anderson était cruel, le menaçait et il appelait Paul son “animal de compagnie”.
Il riait en le violant avec ses amis pédos, et filmait tout.
Plusieurs connaissances de Bonacci lui ont dit avoir été aussi victimes d’Anderson.
Il parle de Peter Citron, éditorialiste au Omaha World Herald qui l’a violé à de multiples reprises entre 1979 et 1987.
Paul s’est rendu une dizaine de fois en Californie pour des partouzes avec Citron en voyageant sous un faux nom avec de grandes compagnies aériennes nationales.
Il manquait l’école grâce à de faux certificats médicaux rédigés par un médecin membre du réseau, le même qu’Alisha Owen.
Entre ses huit et ses dix ans, Paul Bonacci estime aussi avoir participé à plus de 300 voyages organisés par King ou Baer entre 1982 et 1986, dont deux à Washington, une quinzaine en Californie, et aussi à Des Moines, Minneapolis, Kansas City, Austin, Houston, Dallas, St. Louis, Miami, Pasadena, Tampa, Lincoln et Grand Island.
Bonacci dit avoir été plus d’une fois en Europe également, notamment aux Pays Bas et en Allemagne, sous l’égide de l’organisation pédophile US qui a pignons sur rue, la NAMBLA[10].
D’ailleurs l’une de ses multiples personnalités parle et écrit allemand alors qu’il n’a quasiment pas fait d’études.
Bonacci dit aussi avoir été plusieurs fois au Mexique, pour amener des armes, de la drogue ou des enfants.
En 1982, Bonacci a été parler de ces viols à la police d’Omaha.
Évidemment, il ne s’est rien passé, et Bonacci dit qu’il a vu Anderson pour la dernière fois en 1984 seulement.
Il a de nouveau eu un contact en 1986 quand Anderson l’a appelé au moment de l’enquête sur le Franklin Credit Union, pour le menacer de le tuer si jamais il parlait de lui.
Quand Caradori l’a retrouvé, Bonacci était en priéventive depuis un an pour avoir abusé de son jeune cousin.
Il parle aussi du meurtre par balles d’un gamin qui a été violé jusqu’à en saigner après avoir été maintenu en cage.
Les adultes ont ensuite forcé Bonacci et l’autre gamin présent à avoir des actes sexuels sur le gamin mort pendant de longs moments.
Bonacci est ensuite reparti en avion avec l’autre gamin.
On l’a blessé, si bien qu’il aurait passé deux jours à l’hôpital sous un faux nom[11].
Il parle aussi de rituels sataniques, effectués par des gens qui se déplacent beaucoup, voués au diable ou à l’antéchrist.
Des rituels au cours desquels des bébés ou de très jeunes enfants pouvaient être assassinés après avoir été violés.
Il décrit une scène où un bébé de deux ans est d’abord violé par sa mère, qui semblait croire dans le culte même si elle était droguée, avant d’être tué.
Les adultes ont ensuite récupéré le sang du bébé, et l’ont mis dans un calice qu’ils ont fait circuler.
Enfin, le bébé a été démembré, et les adultes ont mangé sa chair et ses yeux.
Bonacci a aussi évoqué des actes nécrophiles qu’il a été forcé de commettre sur un garçon qui venait de recevoir une balle dans la tête.
Bonacci explique qu’il avait très peur des hommes de King [12], dont un certain King Junior dont parlent aussi Danny King, Alisha Owen et Loretta Smith, et savait qu’ils auraient pu le torturer des pires manières avant de le tuer s’il tentait de fuir ou de parler.
Et pourquoi aller parler à la police, alors qu’il se rappelle avoir croisé le chef de la police d’Omaha, Robert Wadman, dans deux soirées à Elkhorn ?
Alisha Owen était d’ailleurs, selon lui, présente à l’une des deux soirées.
Plus tard, quelqu’un a dit à Bonacci que c’était Wadman qui avait mis Alisha enceinte.
Il cite également un certain Robert Sigler comme participant aux partouzes.
Sigler a travaillé dans un cabinet d’avocats d’Omaha, dans lequel s’est occupé d’une affaire concernant un ancien amant de Larry King dénommé Charlie Roger, qui s’est suicidé d’une balle dans la tête après avoir dit à ses amis qu’il craignait ce que King pouvait lui faire[13], et que si quelque chose lui arrivait ils devaient contacter Robert Sigler, devenu par la suite avocat général assistant du comté.
Accessoirement, selon Ted Gunderson (un ancien du FBI), un certain nombre de proches de King se sont suicidés à cette période[14].
Quoi qu’il en soit, le jury a conclu que ce suicide n’avait aucun rapport avec King.
Et selon le grand jury, le psychiatre qui a examiné Bonacci a dit qu’il ne peut pas dire la vérité en raison de sont trouble de personnalités multiples.
Mais, le psy n’est pas venu témoigner devant ledit grand jury[15].
Bonacci a également identifié des pédocriminels de la ville de Jordan dans le Minnesota, qui ont bénéficié d’un non lieu miraculeux, malgré une trentaine de témoignages d’enfants (dont les leurs, qu’ils ont récupérés) racontant les pires horreurs, des viols collectifs aux tortures en passant par au moins trois meurtres d’enfants.
Bonacci évoque un enfant nommé Joey, qui n’a pas été kidnappé contrairement à ce qui avait été dit, mais que ses parents, amis avec un kidnappeur d’enfants nommé Emilio, avaient emmené à une cérémonie.
D’après un rapport de la police du Nebraska, le Nebraska Foster Care Review Board a envoyé un rapport de 50 pages à l’avocat général de la commission du Sénat sur l’affaire Franklin.
Julie Walters, l’employée des services sociaux qui l’a rédigé, a rencontré en 1986 Nelly et Kimberly du Webb home care, qui lui ont parlé de ces voyages à travers le pays pour se rendre à des partouzes organisées par King.
D’autres avaient lui chez lui sur River Road.
Nelly explique que les invités pouvaient lui faire ce qu’ils voulaient, sauf des pénétrations, probablement pour qu’il n’y ait pas de traces indéniables d’abus.
Elle parle aussi d’un voyage jusqu’à Chicago en compagnie de 15 à 20 garçons de Boys Town.
D’après les deux sœurs, tout cela a été fait avec la complicité de la famille dans laquelle elles étaient placées.
Mais il semble que malgré toute l’enquête, on ait eu du mal à déterminer comment les enfants sortaient de Boys Town sans que personne ne s’inquiète, pour ensuite être baladés dans tout le pays.
Pour les filles, King se fournissait au Omaha’s Girl Club, devenu mixte lui aussi.
D’après une enquête menée par le comité des familles d’accueil d’enfants de Boys Town, plusieurs victimes ont évoqué Larry King comme abuseur et/ou organisateur des soirées.
Le Comité a transmis aux services sociaux, qui ont transmis « aux plus hautes autorités », avant de constater qu’il n’y avait « pas eu de poursuite ».
Déjà en 1986, des enfants envoyés par leurs parents dans des partouzes avaient dit qu’ils y croisaient des garçons de Boys Town.
Ces parties étaient organisées par King, qui touchait de l’argent sur les passes des enfants et aussi de prostitué(e)s présent(e)s. Déjà en 1986, ces enfants (alors ados) ont dit avoir été emmenés par King et sa femme à Chicago et Washington.
Ces enfants, des filles pour la plupart, disaient qu’elles allaient au North Omaha Girls Club (au conseil d’administration duquel on retrouvait King), où on les recrutait pour des photos pornos et pour les partouzes.
Tous ces faits avaient déjà été dénoncés mais jamais traités par la justice.
Connections avec Washington
John DeCamp, ancien sénateur du Nebraska de 1971 à 1987, avocat et vétéran du Vietnam, se retrouve avec cette affaire sur les bras.
A l’origine, il doit conclure qu’il ne s’est rien passé, mais étrangement tout l’amène à penser le contraire.
D’ailleurs, à la suite de son enquête, il a écrit « The Franklin Cover-up: Child Abuse, Satanism, and Murder in Nebraska ».
D’après DeCamp, parmi les personnalités républicaines achetées par King, ou dont il cherchait à obtenir les faveurs, certaines étaient carrément à la Maison Blanche.
D’ailleurs, King allait faire partie de l’équipe de campagne de Bush.
Pour ces gens, King organisait les soirées dans un palace de Washington ou dans une maison qu’il louait là pour 5.000$ par mois.
Bonacci explique que les soirées se déroulaient en deux temps : une fête normale entre politiciens du parti républicain et pontes locaux, et ensuite, ceux qui voulaient partouzer arrivaient, ceux qui ne voulaient pas s’en allaient, et on faisait monter les enfants qui attendaient, enfermés dans une pièce.
Les enfants parlent de voyages en avion payés par King.
Boner explique[16] que des avions affrétés par King ou Baer les emmenaient un peu partout dans le pays, et qu’il y avait de la cocaïne avec eux.
Une fois, il a voyagé en même temps qu’Alisha.
Pour DeCamp, le FBI, en sabotant l’enquête, voulait surtout couvrir des personnes très haut placées, et pas seulement King et sa clique.
A Washington, DeCamp a compris que King travaillait avec un lobbyiste appelé Craig Spence.
L’individu s’est retrouvé au cœur d’une enquête fédérale et d’un scandale de prostitution de mineurs (et d’adultes aussi)[17] destinés à des personnes haut placées dans les administrations Reagan et Bush, de hauts officiers, des membres du Congrès etc.
Spence a été repéré en train d’amener des garçons mineurs à la Maison Blanche, et est arrêté en juillet 1989.
Tout serait parti d’une fraude aux cartes de crédit.
Paul Bonacci a expliqué qu’il faisait partie d’un cheptel de garçons fournis par Spence à la Maison Blanche et ailleurs.
L’une des fonctions de ce réseau était de compromettre des personnalités en les filmant avec des mineurs, et on a retrouvé des vidéos chez lui laissant penser qu’il s’amusait à faire chanter ses clients.
Les prostitués majeurs étaient souvent fournis par Henry Vinson, qui a confirmé pour le chantage et pour les liens avec King dans le réseau pédocriminel.
Hélas, Spence a eu la bonne idée de se suicider en novembre 1989, avant son procès, juste après avoir dit que celui qui le laissait passer à la Maison Blanche était Donald Gregg, conseiller à la sécurité nationale de George Bush (père).
Spence a été retrouvé mort dans une chambre d’hôtel Ritz Carlton de Boston, l’hôtel le plus cher de la ville, le 10 novembre 1989.
Comme des paquets de Xanax étaient présents à côté de la baignoire où l’on a trouvé tout habillé, on a conclu à un suicide.
Il aurait laissé un mot sur un miroir, disant qu’il abandonnait et que Dieu bénisse l’Amérique.
Spence aurait été à un stade avancé du SIDA, ce qui aurait contribué à son geste.
Bonacci a dit à DeCamp qu’il avait été lui aussi amené deux fois à la Maison Blanche par King, et que « Spence faisait partie des gens qui organisaient » les soirées.
Bonacci explique que ces soirées à la maison Blanche étaient « une sorte de cadeau » pour les services rendus par les jeunes.
Les partouzes avaient lieu à l’extérieur en fin de soirée.
Là, King fournissait des enfants qui avaient souvent moins de 10 ans, d’après Bonacci, alors que Spence fournissait des ados.
Mais, évidemment, on a surtout parlé d’un réseau, certes important, mais n’impliquant que des jeunes hommes majeurs.
Nelly Patterson (adoptée par les Webb, qui tenaient un foyer pour enfants), interrogée par une employée des services sociaux en 1986, a dit avoir rencontré Georges Bush à la soirée suivant une convention républicaine à laquelle King a chanté l’hymne national.
Elle a dit l’avoir rencontré à nouveau en 1985 lors d’une partouze à Washington.
Elle explique qu’elle l’avait déjà rencontré en septembre ou octobre 1984, et se rappelle qu’à un moment tout le monde était à table, et que Bush a donné de l’argent à King avant de quitter les lieux avec un ado de 19 ans.
Or justement, à cette période Bush était dans l’Illinois pour un congrès des candidats fin octobre[18].
D’un autre côté, il semble que des sommes d’argent venus du Franklin Credit union ont été déposées en Suisse, et que King avait voyagé en Jamaïque avec de l’argent, là où étaient basés les militaires qui ont piloté le coup d’État des Contras au Nicaragua.
De fait, on était à l’époque en plein scandale des établissements communaux de crédit [19], qui se sont retrouvés sur la paille.
Et d’aucuns considèrent qu’une partie au moins de l’argent envolé a servi à des opérations secrètes de la CIA.
Le sénateur Schmit, qui a demandé une enquête en 1990, a expliqué avoir reçu un appel anonyme lui demandant de ne pas introduire sa résolution, celle qui demandait une enquête.
En outre, De Camp soupçonne fortement King d’avoir blanchi de l’argent pour les opérations secrètes de la CIA.
Il explique ses connexions avec un cabinet d’avocats dont plusieurs membres travaillaient régulièrement pour la CIA, plus particulièrement pour les opérations menées par Oliver North comme l’Iran Contra.
On sait aussi que Wadman, ce flic en chef d’Omaha qui a mis enceinte Alisha, fournissait de grosses quantités de drogue à des gangs locaaux, comme les Cryps ou les Bloods, dont les membres conduisaient des véhicules appartenant à Larry King.
Satanisme
Loretta Smith a décrit une scène qui rappelle beaucoup la manière de faire des réseaux sataniques, dans lesquels on fait tout pour traumatiser les enfants au maximum.
Elle dit que quand elle avait environ 10 ans, on l’emmenait dans des partouzes avec des gens puissants.
Il y avait des chandelles et de la déco ésotérique, les adultes portaient de grandes capes noires, et les enfants étaient drogués.
Elle a aussi parlé d’un meurtre d’enfant : on l’a enfermée quelques heures dans une pièce avec une petite fille, c’était un test car elle commençait à se rebeller.
Vers minuit, un homme est venu, a pris la petite fille, et lui a dit que maintenant elle devait quelque chose qu’elle aimait vraiment.
Les adultes ont ensuite décapité la fillette, ont obligé Lorette à s’asseoir devant la tête accrochée au mur, puis à l’enlever.
Ils ont ensuite enlevé les yeux du crâne et ont enfermé Loretta avec le corps en quittant la pièce.
Elle serait restée ainsi 32 heures, pendant lesquelles elle pouvait entendre une autre petite fille crier pendant qu’elle était battue.
Au total, Loretta a décrit cinq meurtres rituels d’enfants par la clique de King [20].
Loretta évoque aussi le meurtre d’un petit garçon qui a été sacrifié, et qu’on l’a obligée ainsi que d’autres fillettes présentes à manger des morceaux de ce garçon.
Loretta a refusé, si bien qu’elle a été battue pendant deux jours.
Ces procédés sont satanistes de par leur finalité (le meurtre sacrificiel) et aussi par leur fonctionnement : il s’agit de casser les enfants, de les choquer le plus possible, afin de créer des chocs traumatiques.
Les enfants « switchent » quand le choc est trop grand, et peuvent oublier ces scènes.
On peut aussi les obliger à oublier en les battant et en les torturant dès qu’ils citent un nom, un lieu.
C’est de l’endoctrinement, et c’est pour cela que les satanistes ont besoin de prendre les enfants très jeunes.
On tue des animaux, puis des enfants, on menace de leur faire pareil, ou à leur parents, s’ils parlent.
Cela, on le voit aussi en France, dans le Var par exemple.
Le témoignage d’Alisha Owen recoupe souvent celui de Loretta.
Par exemple, les deux parlent d’un certain Teddy Broom, impliqué dans le réseau et surtout dans le culte satanique.
Paul Bonacci a parlé du meurtre d’un garçon à la période de noël: les adultes avaient mis son sang dans des coupes, on l’a mélangé avec de l’urine et on a forcé les enfants à boire en chantant « Satan in Lord Lucifer ou King ».
Les adultes lui ont dit qu’il serait le prochain sacrifié s’il lui venait l’envie de parler.
Alan Baer était présent lors de plusieurs de ces cérémonies sataniques.
D’après Bonacci, le culte satanique dans lequel il avait été enrôlé dans le Nebraska était basé dans un camp de l’armée US, l’Offutt US Air Force Base près d’Omaha, où sont les quartiers du Strategic Air Command.
Il a été emmené là dès son plus jeune âge, vers 3 ans, pour y être violé et torturé.
On sait aussi que des limousines appartenant à King faisaient la navette entre la base et Omaha pour y prendre des agents de la CIA et les amener à des partouzes.
Bonacci dit avoir été emmené dans d’autres bases militaires par la suite.
A chaque fois, des tortures alliées à un entraînement militaire comme les assassinats.
Parmi les personnes qui ont formé Bonacci dans ces bases militaires, selon le programme de contrôle mental Monarch, on a Michael Aquino, un militaire sataniste et pédophile spécialisé dans la guerre psychologique et la manipulation, qui était impliqué dans un autre scandale d’abus sexuels rituels dans une maternelle à Presidio (dont on reparlera prochainement aussi).
Kathleen Sorenson était une travailleuse sociale qui était aussi une mère d’accueil.
Parmi les enfants qu’elle a accueillis, il y avait deux victimes du Webb’s children care, dont on a parlé plus haut et qui ont dénoncé des abus sataniques, notamment commis par King.
Mais au total, Sorenson avait recueilli les témoignages d’une trentaine d’enfants passés sous sa garde, qui au bout de quelques mois de mise en confiance avaient commencé à parler des viols dont ils avaient été victimes, puis des films qui étaient systématiquement tournés, de viols collectifs, de meurtres qu’ils ont été obligés de commettre alors qu’ils étaient tout petits…
Là encore, les témoins X, ou les enfants de l’affaire du Var, parlent de meurtres d’enfants qu’on les a obligés à commettre.
Comme une initiation, une étape incontournable du formatage.
Une fillette a raconté que des enfants étaient aspergés d’essence et jetés au feu.
Que « souvent, les gens venaient en famille, sans savoir que c’est leur enfant qui allait être sacrifié ».
Souvent, les victimes parlent de bébés massacrés (surtout à la période de noël, où le bébé sacrifié représente l’enfant Jésus), d’organes génitaux enlevés, de jeunes femmes enceintes qu’on éventre, d’organes (notamment sexuels) congelés, de cannibalisme…
Autant de pratiques qu’on aimerait croire marginales, mais qui sont tristement banales.
Kathleen Sorenson est morte très rapidement, en octobre 1989, d’un accident de voiture.
D’après Ted Gunderson, il a été demandé lors d’une cérémonie satanique dans le Nebraska qui voulait faire un suicide satanique pour tuer Sorenson [21].
De fait, un véhicule conduit par un jeune couple a percuté celui de Sorenson en pleine face sur une route droite.
Étouffement de l’affaire
Comme pour l’affaire de la maternelle McMartin, la Justice a eu pour seul but d’éviter le scandale, et donc d’étouffer l’affaire.
Les allégations des enfants, dont Loretta Smith, en 1986, ont été mises au placard, notamment en écartant le seul flic auquel Loretta parvenait à parler [22].
Et la deuxième vague d’accusation va être elle aussi désactivée patiemment par la Justice.
De fait, quand on ne cherche surtout pas à trouver d’éléments concrets et à vérifier la réalité des témoignages, aussi nombreux soient-ils, il est facile de déclarer qu’ils sont « non fondés ».
Après avoir commencé par anéantir l’enquête, on a nommé un vieux juge retraité, Samuel Van Pelt, en février 1990, au poste de procureur spécial d’un Grand Jury du comté de Douglas, destiné à enquêter sur l’exploitation sexuelle d’enfants attribuée à Larry King.
Van Pelt a été accusé par des fermiers d’avoir couvert l’assassinat d’Arthur Kirk, un activiste fermier du coin, commis en 1984 par une équipe de police spéciale du type RAID, la Swat team du Nebraska.
Des irrégularités flagrantes avaient été repérées dans l’enquête de Van Pelt sur l’assassinat d’Arthur Kirk.
Quand l’opinion s‘est émue de la partialité du travail de Van Pelt, on a demandé un audit.
Et qui a-t-on choisi ?
Le procureur Robert Sigler.
Il faut dire qu’il connaissait bien l’histoire : c’est déjà lui qui avait condamné Alisha Owen pour ses 700 $ de chèques en bois, et c’est encore lui qui a déclaré que Citron n’avait rien à voir avec l’affaire Franklin.
Par contre, deux victimes ont bien relié Sigler à l’affaire Franklin, dont Bonacci.
En outre Sigler, avant d’être procureur, était avocat dans un cabinet qui défendait Charlie Rogers, un amant de King qui a fait partie de l’épidémie de suicides chez les proches de King quand le scandale a éclaté.
Plusieurs témoins de l’affaire Franklin, des victimes mais aussi des parents [23], ont dit que Van Pelt avait cherché à les intimider, à tel point qu’Alisha Owen a dit que les trois jours où elle est venue témoigner devant le grand jury étaient « les trois jours les plus durs » de sa vie.
Elle a par ailleurs été surprise qu’on ne lui pose pas de questions sur les faits, sur Wadman, sur son passé.
A ce stade, on peut aussi préciser que Wadman, accusé de trafic de drogue, esclavagisme et viol d’enfants en novembre 1989, a été reconduit dans ses fonctions de chef de la police locale au même moment.
Mais il n’est pas le seul, Harold Andersen, le patron du Omaha World Herlad, mis en cause également pour avoir torturé et sodomisé des enfants (ce qui revient au même) et ancien président du conseil d’administration du Franklin Credit Union, a eu droit à un nouveau mandat dans son journal.
Les pressions ont si bien fonctionné que pas moins de 76 victimes potentielles sont revenues sur leurs propos, ou bien ont carrément refusé de participer à l’enquête.
De plus, un grand jury décide en privé, les débats sont secrets et il n’y a pas de procès à proprement parler, si bien que le débat n’est pas contradictoire.
En outre, le procureur qui pilote le grand jury fait ce qu’il veut.
C’est pour cela qu’en principe une telle affaire aurait du être jugée à l’issue d’un procès.
En l’occurrence, les débats, qui doivent être uniquement à charge pour les accusés, étaient en réalité uniquement à charge contre les témoins.
Et il semblerait que le Nebraska ait une utilisation particulièrement extensive du Grand Jury.
Celui-ci a finalement considéré, après avoir entendu quelques témoins, que les victimes mentaient toutes, et a savamment expliqué que toute cette affaire n’était qu’un canular.
Toutefois, le président du comité spécial d’enquête sur les casseroles de Larry King, le sénateur Loran Schmit, a estimé que ce rapport était un bien « étrange document ».
Celui-ci a d’ailleurs expliqué que dès le début de son enquête, il a reçu des menaces anonymes lui demandant d’ « annuler l’enquête » car elle remontait « au plus haut niveau du parti Républicain ».
On lui a aussi dit que son rapport allait être enterré, qu’il aurait des problèmes financiers (qu’il a effectivement eus)…
Schmit a aussi rapidement reçu la visite d’un certain Nick O’Hara du FBI, qui l’a prévenu que le FBI s’opposerait à ce que Robert Wadman, l’amant d’Alisha et ancien chef de la police d’Omaha, soit mis en cause.
Mais, d’autres témoins ont expliqué avoir été appelés par téléphone avant de témoigner devant la commission d’enquête.
Schmit a remis tout le dossier au FBI et juste après, il y a eu d’importantes fuites dans les médias au sujet des témoignages, exactement comme les fuites de l’affaire Dutroux concernant les témoins X.
Une campagne de décrédibilisation des témoins a alors démarré dans les médias, notamment le Omaha World Herald de Citron, où les journalistes n’ont jamais cherché aucune confirmation de ces témoignages, se contentant de dire que tout était faux.
La jeune Nelly Patterson, qui a accusé Georges Bush 1er d’avoir participé à des partouzes organisées par King, a eu droit à quatre tests au polygraphe, tous concluants, on a ignoré le rapport de Julie Walter.
On a même poussé le vice jusqu’à accuser deux des victimes, Alisha Owen [24] et Paul Bonacci, de parjure, à la suite de la rétractation de deux autres témoins.
On a donc considérés qu’ils avaient menti pour tout ce qui concernait les abus sexuels.
Pour le grand jury, tout est parti d’un ancien employé de Boys Town qui aurait voulu se venger.
Alisha a aussi déclaré devant la commission Franklin en juin 1990 que son ancienne avocate, Pam Vuchetich, était venue la voir de la part du FBI pour lui dire que si elle retirait son témoignage, il ne lui arriverait rien et qu’elle pourrait même sortir de prison.
Elle devait aussi dire que Caradori l’avait payée et lui avait dicté un témoignage bidon.
Un documentaire sur l’affaire, Conspiracy of Silence, a été censuré à la demande du Congrès juste avant sa diffusion sur Discovery en mai 1994.
Les droits ont ensuite été rachetés afin que le documentaire ne soit jamais diffusé.
Bonacci y explique par exemple que ni la police ni le FBI ne l’ont jamais interrogé au sujet de King ou de Baer.
Au contraire, ils ont tout fait pour les victimes changent de version, d’après Schmit.
Boner a été convoqué aussi par le FBI, plusieurs fois, juste pour lui dire que tout cela était impossible, que personne n’y croira, qu’il sera reconnu coupable de parjure, que c’était joué d’avance et qu’il ira directement en prison.
Boner a eu peur et a désavoué le témoignage vidéo qu’il a fait à Caradori.
Le FBI a ensuite fait le même couplet à d’autres témoins, mais Alisha Owen n’est jamais revenue sur ses déclarations.
Il faut dire que son frère a été retrouvé pendu dans la prison où il venait d’être envoyé en novembre 1989, quelques heures avant qu’Alisha ne témoigne devant le grand jury, et après qu’on l’ait prévenue que « des choses fâcheuses pourraient arriver » si elle ne se rétractait pas.
Le 9 mars 1990, Boner, qui vient de se rétracter, appelle Alisha pour l’amener à lui dire qu’elle aussi avait menti.
Elle maintient ses affirmations et dit que lui aussi a dit la vérité, ce qu’il finit aussi par confirmer.
En 2003, Boner a été retrouvé mort dans sa chambre d’un hôpital psychiatrique du Nouveau Mexique [25].
Plusieurs enquêteurs qui travaillaient sur cette affaire ont été menacés ou ont vu leurs véhicules sabotés.
Caradori en a été victime à plusieurs reprises, jusqu’à cet accident d’avion qu’il pilotait, et dans lequel il a péri avec son fils.
Il revenait alors de Chicago dans un petit avion.
Les morceaux de l’épave s’étalaient sur un bon kilomètre de diamètre, montrant que l’avion s’était disloqué en plein vol.
On n’a jamais retrouvé les bagages de Caradori, et dans la journée qui a suivi le crash, tous ses dossiers étaient saisis par le FBI.
Quant aux témoins visuels du crash, ils ont vu un « flash lumineux » avant l’explosion de l’avion.
Après la mort de Caradori, Boner a dit à sa femme qu’il expliquerait au comité d’enquête de Schmit pourquoi il s’était rétracté.
Mais il ne l’a pas fait par peur du FBI.
Et quant il a témoigné devant le grand jury, il a dit que lui et Alisha Owen avaient concocté toute l’histoire.
Quelques années plus tard, DeCamp intervient pour défendre Owen, et retourne voir Boner pour qu’il rétablisse la vérité, même s’il risque d’être lui aussi accusé de parjure.
Mais finalement, les deux seuls à avoir maintenu leurs accusations parmi les quatre témoins appelés au tribunal sont Paul Bonacci et Alisha Owen.
Lors de ses rencontres avec Alisha, DeCamp se rend compte que le FBI a coupé les parties de son témoignage et de celui de Boner qui concordaient.
Il a donc voulu montrer les passages coupés de la vidéo montrée au procès.
L’enquête sur l’ami de King, le lobbyiste Craig Spence, et son réseau de prostitution de mineurs pour la Maison Blanche, a elle aussi été vite sabotée.
Des officiels de haut rang ont, d’après un témoin, fait en sorte de bloquer les investigations.
En outre, Henry Vincent, le patron du réseau de prostitution auquel Spence louait des services, n’a jamais été poursuivi.
Ni ses trois sous chefs.
Quant au dossier, il a été mis sous scellés par la Justice, qui disposait pourtant des noms de tous les clients qui avaient payé par carte bancaire.
Le jugement du Grand jury rendu en juillet 1990 est finalement étrange.
On reconnait que King a opéré des détournements de fonds, mais on ne reconnait pas son réseau de prostitution, ni même qu’il a abusé d’enfants ou trafiqué de la drogue.
Il a été condamné à 15 ans de prison pour fraude et a été libéré le 4 octobre 2001, après avoir fait 5 ans de détention.
Au final Alisha Owen a fait plus de prison que lui.
Pour Baer, on reconnait qu’il est coupable de proxénétisme, ainsi que d’avoir abusé de mineurs, mais pas ceux qui étaient là en tant que victimes.
« Alan Baer le philanthrope » est mort en novembre 2002, à 79 ans, d’un cancer.
Peter Citron a finalement fait deux ans de prison (il a été condamné à 3 ans) pour avoir eu des « contacts sexuels inappropriés ».
En fait, le grand jury a considéré qu’il n’y avait pas de preuve de lien entre Citron et le Franklin Credit Union, ni d’ailleurs avec l’affaire Franklin en général, et il a été jugé séparément.
Citron est mort en 2003, d’une mort naturelle même si on n’en connaît pas la cause.
On reconnait que les Owen et Bonacci ont bien subi des abus, mais pas commis par les accusés, d’où les accusations de parjure.
On notera au passage que les deux autres témoins, qui se sont rétractés, à savoir Troy Bonner et Danny King, n’ont pas été condamnés pour avoir menti à Caradori, qui était pourtant mandaté par le comité d’enquête.
Autres incohérences de la Justice
Plus tard, en 1999, un juge fédéral a condamné King à verser 1 million de dollars à Paul Bonacci, pour l’avoir forcé à entrer dans un réseau de prostitution [26].
Mais, on ne dit pas que King a commis les abus, et de plus ses 15 coaccusés ont été blanchis.
Le montant est important, car il a été fixé en fonction des dommages, notamment le problème de personnalités multiples de Bonacci.
Pour ce procès, Bonacci était défendu par John DeCamp.
En 2008, Robert Wadman a perdu son procès contre DeCamp.
Wadman, devenu en 1997 professeur de « justice criminelle » à la Weber State University dans l’Utah, l’accusait d’avoir menti dans son livre « The Franklin Coverup », et voulait faire retirer le livre – qui en était à sa deuxième édition – de la vente.
Accessoirement, DeCamp a pu bénéficier de l’aide de son ami et ancien collègue, William Colby, ex-patron de la CIA, viré car il ne plaisait pas à Henri Kissinger, le grand pote de Bush 1er.
Celui-ci est mort d’un accident de bateau en 1996.
Les Webb n’ont pas été poursuivis parce que le juge a déclaré que Nelly ayant parlé deux jours après ses 16 ans, il ne pouvait pas poursuivre, alors que c’est faux car il s’agissait de viols de mineur.
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Au milieu des années 90, certains observateurs aux États-Unis parlaient de véritable « épidémie d’abus sur les enfants ».
Selon l’American Association for Protecting Children estimait qu’en 1987, 2,2 millions d’enfants étaient abusés ou négligés en 1987, soit 225% d’augmentation en 10 ans.
Et plus 48% depuis l’année précédente.
En parallèle, la proportion d’enfants touchés par diverses maladies mentales semble avoir augmenté sensiblement elle aussi.
Mais étrangement, on ne trouve jamais de preuve, d’autant plus qu’on part du principe que les témoignages concordants des enfants, même quand ils sont neuf à décrire la même chose [27], ou même 460, ne constituent pas des preuves.
(NB. Les dessins qui illustrent l’article ont été faits par une victime d’abus sexuels rituels durant son enfants)
[1] Un groupuscule qui a par exemple financé des discours du lieutenant colonel Oliver North, qui a piloté l’affaire des Contras, ainsi que des leaders Contras aux États-Unis.
D’après un témoin rencontré par DeCamp, North a été présent à au moins une des soirées de King en présence d’enfants.
[2] Le Franklin Credit Union servait aussi à blanchir des quantités d’argent via des comptes off shore.
[3] La patronne du French Café, chez qui avaient lieu des partouzes organisées par Franklin, a expliqué que « si tu avais de l’argent à investir chez Franklin, King aurait comblé tes pires perversions ».
[4] Il était notamment l’avocat du « National Child Abuse Defense and Resource Center” du Nebraska, qui se battait contre les fausses allégations d’abus sexuels.
On ne peut donc pas vraiment le soupçonner d’être de parti pris pour les victimes !
Il a ensuite défendu Paul Bonacci, l’une des victimes.
[5] Apparemment, ConAgra aurait financé des campagnes de pub dans les médias qui participaient à l’étouffement de l’affaire, tout en supprimant les mêmes campagnes dans les médias qui faisaient leur travail.
[6] Le patron de Massachusetts Mutual Insurance, Joseph Baker III, a dit à DeCamp qu’il écrivait à la police en faveur de Larry King, qu’il connaissait depuis des années.
Ils ont même participé ensemble à des œuvres sociales.
[7] Notamment via son Baer Indigent Fund, dont Troy Boner a été bénéficiaire, et cela bien que Baer ait nié avoir jamais connu Boner.
[8] Mais Paine déclare que des membres de l’administration de Boys Town lui offraient de nombreux cadeaux, que d’autres n’avaient pas.
[9] C’est là aussi qu’a disparu en 1982 le jeune Johnny Gosch, dont on parlera dans un autre billet.
[10] North American Man Boy love Association, qui d’après Bonacci organisait carrément des ventes aux enchères d’enfants.
Cette asso milite officiellement pour l’autorisation du viol d’enfants, mais semble bien cacher un énorme réseau pédophile.
Lors de ces voyages aux Pays Bas ou en Allemagne, Bonacci dit qu’il amenait des photos en vue d’une « importation » d’enfants ultérieure.
[11] Ce témoignage a été recueilli par John DeCamp, mais le psychiatre qui le suivait avait confirmé que Bonacci était victime d’un trouble de personnalités multiples.
Le médecin a précisé qu’il avait déjà entendu des récits similaires de la part de plusieurs de ses patients.
[12] Connu par Owen comme Larry the King, par Danny King comme Larry junior, par Loretta Smith comme King Horse, et tous le décrivent comme un barbare très souvent présent aux soirées.
[13] Un certain Rusty Nelson, le photographe du réseau Franklin, a témoigné en 1999 que King lui avait dit qu’il avait « pris soin » de tuer un certain Charlie Rogers et qu’il s’était arrangé pour que cela passe pour un suicide.
On aura bientôt l’occasion de reparler de lui.
[14] Il cite Joe Malek, Dan Ryan, Curtis Tucker, mais bien d’autres personnes proches de l’enquête auraient passé l’arme à gauche.
[15] D’après DeCamp, le psychiatre en question, le Dr Beverly Mead, a déclaré devant le comité d’enquête qu’elle pensait que Bonacci disait la vérité.
Un autre psy, le Dr Densen Gerber, a expliqué en 1990 devant le même comité que selon elle, Bonacci pouvait difficilement mentir.
[16] Dans une partie du témoignage vidéo qui a été enlevée avant que le film soit montré lors des différents procès.
[17] Spence aurait été le plus gros client de ce réseau de prostitution, dépensant environ 20.000$ par mois.
Mais apparemment, il travaillait avec plusieurs réseaux.
[18] Cf. The Franklin Case de De Camp.
[19] La « Savings and loan crisis » qui a vu couler 747 de ces institutions à cause de spéculation hasardeuse, du moins c’est ce qu’on en a conclu.
[20] Cf. The Franklin Case de De Camp
[21] Le volontaire ayant l’assurance d’être réincarné avec encore plus de pouvoirs.
[22] C’est aussi ce qu’il s’est passé dans le cas des témoins X, qui faisaient exactement le même genre d’allégations que Loretta.
Cela a eu pour effet de bloquer les témoins qui se sont retirés de l’enquête.
Dans le cas de Loretta, l’officier Carmean, en qui elle avait confiance et qui a osé dire publiquement qu’il la trouvait crédible, Carmean a été déclaré fou par ses supérieurs.
En outre, comme les témoins X, Loretta a été complètement discréditée dans les médias, y compris par les enquêteurs chargés de travailler sur son affaire.
[23] Comme Bonnie Cosentino, qui a participé à la fondation du Concerned Perents Group, et a déclaré que l’assistant de Van Pelt n’avait cessé de la harceler et de tenter d’établir un lien entre elle et Michael Casey, un journaliste que le grand jury a accusé d’avoir propagé le « canular » de l’affaire Franklin.
[24] Alisha Owen, âgée de 21 ans, a été condamnée en 1991 à 9 à 27 ans de prison, mais a été libérée en 1996. Par contre, les charges contre Bonacci ont été abandonnées.
[25] Le frère de Boner, Shawn, qui avait aussi témoigné au sujet des abus de King, est mort dans des circonstances étranges : officiellement il s’agissait d’une mort par balle en jouant à la roulette Russe.
[26] Evidemment, King n’a jamais voulu verser 1 dollar, disant qu’il n’avait pas d’argent. Après sa libération en 2001, De Camp a retrouvé King à Washington DC…
[27] Cette affaire a éclaté en 1991 à Evansville : les enfants disaient avoir été sortis de l’école et abusés sexuellement.
Un an plus tôt, un étrange chirurgien et sa femme qui ont longtemps vécu à Evansville ont été condamnés pour avoir laissé mourir leur fille de 5 ans de déshydratation et d’abus sexuels.
Source: http://dondevamos.canalblog.com/
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