“Les abus sexuels commis sur des enfants par des responsables des forces armées et de la police afghanes décrits par des militaires américains qui ont servi en Afghanistan sont révoltants”, souligne The New York Times dans son éditorial.
Le quotidien revient sur les révélations publiées sur son site le 20 septembre, selon lesquelles – “plus révoltant encore” : “Les soldats et marines qui ont voulu intervenir et dénoncer ces faits ont été empêchés de le faire par leur hiérarchie.”
L’esclavage sexuel des jeunes garçons “est un problème de longue date en Afghanistan”, rappelle le journal.
Cette pratique, particulièrement répandue dans les campagnes, parmi les commandants de région, est connue sous le nom de “bacha bazi”.
Mais le fait que le Pentagone a contraint les militaires américains à fermer les yeux sur ces sévices qu’ils avaient rapportés, notamment depuis 2011, y compris lorsque ces abus ont eu lieu sur des bases américaines, est un pur scandale, s’emporte le journal.
Les soldats témoins se sont vu “ordonner d’ignorer ces abus et de détourner leur regard car cela fait partie de la culture locale”.
Une politique indulgente et complice
En intimant aux soldats américains de ne pas réagir et en les blâmant lorsqu’ils ont osé le faire, le Pentagone s’est rendu complice et “a choisi de sacrifier des enfants vulnérables afin de conserver de bonnes relations avec ses alliés afghans dont il a besoin pour lutter contre les talibans”.
Cette politique “indulgente voire complice du ministère de la Défense américain vis-à-vis des pédophiles dans les rangs des forces armées afghanes est indéfendable, conclut TheNew York Times, et aux antipodes des valeurs américaines et des lois internationales.”