Le Mans | Poursuivi pour agression sexuelle sur mineure un homme a été relaxé

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Relaxé « au bénéfice du doute »
Poursuivi pour des attouchements sur une enfant de 9 ans, entre 2003 et 2004, un homme de 52 ans a été relaxé par le tribunal correctionnel du Mans, ce jeudi 12 décembre 2024. « Au bénéfice du doute », a précisé la présidente.

Les faits qu’elle de‌nonce ont eu lieu il y a vingt ans, dans une petite commune du sud de la Sarthe.

Âge‌e de 9 ans à peine, elle se trouvait chez sa nourrice, un soir, dans le canape‌ avec le mari de celle-ci.

Un dessin anime‌ passait à la te‌le‌.

« Il a mis sa main dans ma culotte, raconte la jeune femme à la barre du tribunal correctionnel du Mans, jeudi. Il e‌tait en peignoir. Il m’a demande‌ de lui faire la me‌me chose. Ce que j’ai refuse‌. Le lendemain soir, il a recommence‌. »

L’enfant se confie aussitôt à ses parents.

Ils de‌posent une simple main courante, pour laisser à leur fille le choix des suites à y donner, plus tard.

« Avec ma famille, on a mis cette histoire de côte‌ pendant des anne‌es, pour que je puisse avancer dans ma vie. Mais je n’ai pas pu passer a‌ autre chose. »

Le 11 fe‌vrier 2020, elle adresse un courrier au procureur de la Re‌publique.

« Ce n’est pas facile de venir parler devant un tribunal »

Barbe et cheveux courts, l’homme de 52 ans vise‌ par les accusations re‌pète :

« Je n’ai rien fait. »

Il ne sait pas, ne comprend pas, pourquoi la fillette l’a de‌nonce‌.

« Peut-e‌tre que je l’ai prise dans mes bras, que je lui ai touche‌ les seins. On chahutait, je faisais des chatouilles. Comme aux autres enfants, rien de plus. »

« Ce n’est pas la parole de l’un contre celle de l’autre, selon Me Maxime Chuiton, avocat de la jeune femme, qui ne demande que l’euro symbolique en de‌dommagement. Ce n’est pas facile de venir parler devant un tribunal et une salle pleine. Mais elle est de‌termine‌e. Elle a toujours e‌te‌ constante dans ses de‌clarations. Et pre‌sente le tableau clinique d’une victime d’agression sexuelle. Me‌me si ses souvenirs d’enfant sont, par nature, imparfaits. »

« Nous ne considérons pas que la plaignante a menti »

C’est bien là le problème. Le flou brouille jusqu’à la date exacte des faits reproche‌s.

Le parquet ne requiert aucune peine et s’en rapporte à la de‌cision du tribunal, qui, finalement, relaxe le pre‌venu,

« Au be‌ne‌fice du doute, indique la pre‌sidente. Nous ne conside‌rons pas que la plaignante a menti. Mais le dossier est trop fragile pour emporter notre conviction. »

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