Lanzac | Prison ferme pour le pédocriminel récidiviste qui a violé une fillette de 6 ans

non

Deux jours après sa sortie de prison, il viole à nouveau une enfant
Le pédocriminel de 40 ans sera condamné à 30 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté des deux tiers et 5 ans de suivi socio judiciaire.

La première affaire des assises du Lot a débuté ce lundi après-midi au tribunal de Cahors.

Un homme de 40 ans est jugé pour un viol sur mineur en récidive en mars 2022 à Lanzac, le procès doit durer jusqu’à mercredi. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Il venait à peine de sortir de prison après avoir purgé près de 9 ans pour viol.

Le 5 mars 2022, Anthony 38 ans à l’époque, se trouve chez sa mère et son beau-père à Lanzac dans le Lot quand un repas de famille s’organise.

Le patriarche reçoit sa fille, son beau-fils et leurs deux petites filles de 2 et 6 ans.

Tout bascule dans l’horreur, quand l’enfant de 6 ans vient voir sa mère et lui raconte le « jeu » qu’elle vient de faire avec Anthony dans sa chambre.

Elle explique, elle décrit des bisous, des bisous sur sa bouche, des bisous sur sa culotte, puis des bisous sur sa « minette ».

Il aurait aussi utilisé « ses doigts sur sa minette » et « sorti son zizi ».

Des mots d’enfants qui ne laissent aucun doute sur ce qui vient de se passer. Les parents et l’enfant partent à la gendarmerie déposer plainte et sont entendus.

Retour à la case prison pour Anthony, en détention provisoire depuis le 7 mars 2022.

Il se renferme dans l’adolescence

Le détail des faits sera passé au crible mardi pour le deuxième jour du procès où la famille de la victime sera appelée à la barre.

L’audition filmée de la petite fille sera également diffusée pendant une heure.

Ce lundi, le tribunal s’est donc d’abord attaché à comprendre le parcours et la personnalité de l’accusé. Grâce au récit de l’enquêtrice de personnalité qui intervient à la barre en premier, la cour et les jurés apprennent qu’Anthony a eu une enfance presque normale en Haute-Vienne.

Mais à six ans, ses parents divorcent. À 14 ans, il voit son père refaire sa vie avec une autre femme, il est jaloux, se renferme, commence à fumer du cannabis.

À 18 ans, ses parents l’aident à prendre son indépendance et à louer un appartement à Limoges.

« On a commis une faute, on a failli, on a choisi la solution de facilité pour assurer notre petit confort de vie, on l’a lâché dans la nature à une époque où il n’était pas suffisamment mature » avoue son père entendu à la barre.

L’homme de 68 ans regarde à peine son fils sinon avec dégoût.

« Sincèrement je pense qu’il est capable de tuer, il me l’a dit qu’il avait des envies de meurtres. Je pense que mon fils est malade. »

“Je me sentais la proie idéale pour lui”

Anthony vit de petits boulots à la marge de la société, il cumule les échecs amoureux. Il est décrit comme introverti, frustré et pervers.

En juin 2013, il agresse sexuellement et avec violence une jeune femme dans la rue, puis la même nuit, il viole une seconde femme avec une cagoule noire et un couteau dans un buisson.

Quand la présidente lui demande de revenir sur ces faits, l’accusé semble lassé et décrit brièvement ce qu’il s’est passé en minimisant le viol :

“Plutôt une agression sexuelle, je me suis arrêté de moi-même et je l’ai raccompagné” lâche-t-il laconique.

Le deuxième témoin appelé à la barre est son ancienne meilleure amie qui livre un récit glaçant de ces dernières années. Alors qu’ils correspondent par lettres, le ton d’Anthony change en 2016.

“Ses écrits sont devenus violents, menaçants et agressifs. Il écrivait que j’étais la femme de sa vie. J’ai coupé court à nos échanges. Mais j’ai reçu près de mille pages de plus en plus folles. Il exprimait ses fantasmes, ses envies de tuer, de violer les femmes. J’ai fait des crises de panique, je me suis fait suivre par un psy, j’ai déménagé chez mon compagnon de l’époque, pas par amour, mais parce que j’avais peur. Je me sentais la proie idéale pour lui. J’ai porté plainte pour harcèlement et il a été condamné”.

L’avocat général lui demande alors :

“Vous le pensez capable de faire ce qu’il a écrit dans les courriers alors que vous l’avez connu avant et que c’était votre ami ?”.

Sûre d’elle, elle répond:

“Oui” .

Le témoignage glaçant de la victime de 6 ans

Pour ce second jour du procès d’un pédophile présumé aux assises du Lot, la journée du 5 mars 2022 où tout a basculé pour la fillette de 6 ans, a été décortiquée dans le détail.

Les parents de la victime, la mère de l’accusé et les experts psychiatres se sont relayés à la barre.

Le samedi 5 mars 2022 devait être une journée de joie et de retrouvailles familiales dans la maison de Lanzac dans le Lot.

Sophie*, 32 ans à l’époque, venait enfin rendre visite à son père qui sortait d’une lourde opération et avait « failli y passer ».

Avec son conjoint et ses deux petites filles de 2 et 6 ans, ils viennent de la région de Limoges. La petite fille Marie* est impatiente de revoir ses grands-parents.

Le repas se passe bien en présence de sa belle-mère et du fils de cette dernière, Anthony, 38 ans, qui vient de sortir de prison trois jours auparavant.

Après le repas chacun vaque à ses occupations. Sophie et sa belle-mère discutent au rez-de-chaussée, son père et son conjoint bricolent une porte au premier étage, la fillette de 6 ans dessine dans le salon et Antony est dans sa chambre au deuxième étage.

Mais dans leur dos, il attire l’enfant dans sa chambre en prétextant à un jeu.

Un scénario minute par minute

Ce mardi, pour le second jour du procès aux assises, la journée qui a fait basculer la famille dans l’horreur est décryptée presque minute par minute.

Où était chaque membre de la famille ? Que faisaient-ils exactement ?

La mère de la victime se souvient :

« Marie est descendue me voir, elle m’a dit qu’elle avait fait un jeu avec Anthony. Je lui ai demandé lequel sans rien imaginer. Et elle est venue chuchoter à mon oreille ce qui m’a surpris. Elle m’a raconté qu’il lui avait fait un bisou sur la joue, un sur la bouche et un sur sa minette. Et qu’il a sorti son sexe. Je n’étais pas bien du tout, j’ai eu une réaction virulente, j’ai pleuré, j’ai crié contre Anthony qui niait, comment pouvait-il avoir fait ça à ma fille alors qu’on se connaît depuis tout petit ! Mon conjoint a pris ma fille à part pour la protéger et être sûr de ce qu’il s’est passé » poursuit-elle encore en pleurs.

Le père de Marie, 36 ans, maçon, livre lui aussi le scénario de ce dimanche.

Quand il voit sa femme surgir en trombe et en pleur, criant ces mots déchirants :

« Pas ça à ma fille, pas ça à ma fille ! ».

Il comprend que quelque chose d’horrible vient de se passer et préfère isoler sa fille dehors pour parler avec elle.

Des bisous sur sa « minette », un doigt, son « zizi ».

« Quand ma fille m’a raconté ça dehors, j’ai reçu une bombe sur la tête » avoue-t-il encore abasourdi.

« Puis on est parti à la gendarmerie, tout de suite. Peut-être qu’il aurait fallu que je lui saute dessus, sur Anthony, mais ça aurait marqué ma fille » souligne-t-il.

La présidente reconnaît :

« Vous avez eu la réaction qu’il fallait monsieur, on ne peut que louer votre sang-froid ».

Des risques de récidive

Vient au tour de la mère de l’accusé, 65 ans, qui s’avance à la barre tremblante.

« Sur les faits je les condamne mais Anthony est mon fils et jamais je ne le laisserai tomber » commence-t-elle.

« À sa tête, à son visage, j’ai compris que la petite disait la vérité, il avait son visage décomposé. »

Marie, la victime est absente, mais son audition filmée du lendemain des faits est diffusée.

Le silence est pesant dans la salle, le petit visage apparaît sur les écrans avec ses lunettes rouges et ses cheveux châtains mi-longs.

Pendant 37 minutes, avec ses mots d’enfant, elle décrit des scènes glaçantes. L’expert psychiatre, le docteur Edmond Manouelian, 67 ans, parle d’une enfant intelligente, d’une relation parents-enfant sécurisante et excellente.

Il reconnaît les traumatismes qui pourraient se manifester plus tard.

Enfin, l’accusé prend la parole, coopératif.

Il revient sur ses pulsions pédophiles qu’il a toujours cachées, enfouies.

“En voyant la mère changer la plus petite de deux ans, voir le sexe de l’enfant ça a réveillé des pulsions chez moi.”

Sur le déroulement des faits, il nie avoir sorti son sexe.

“Mais oui j’ai touché son sexe avec mes doigts de manière superficielle à mon sens, il n’y a pas eu de pénétration. C’est quand même notable que je n’ai pas été plus loin” se félicite-t-il.

– “Pardon qu’est-ce qui est notable ?” le relance, ahurie, la présidente.

– “Que j’en ai pris conscience”

– “La seule conscience c’est de ne pas commencer. Vous considérez que vous êtes dangereux ?”

– “Oui”.

Dans sa plaidoirie Maître De Behr, avocate des parties civiles, alarme :

“Il n’a éprouvé aucun regret sincère, profond par rapport à ce qu’il a fait, aucune empathie, un détachement certain. Il a cette minimisation de la gravité des faits. Il a été examiné par plusieurs médecins qui disent tous la même chose, avec les mêmes traits de la personnalité : des traits pervers, des risques de récidives !”

Après deux journées intenses, le procès du pédophile touche à sa fin.

Anthony, l’accusé, comparaissait depuis lundi pour récidive de viol commis sur une enfant à Lanzac en mars 2022.

Mardi, la vidéo du témoignage glaçant de la fillette de 6 ans a été diffusée au tribunal. Les parents de la victime, la mère de l’accusé et les experts psychiatres sont aussi montés à la barre.

Cette troisième journée du procès était donc consacrée aux dernières plaidoiries et au verdict.

L’avocat général a pris la parole en premier et s’est adressé aux jurés en rappelant leur responsabilité sur cette affaire :

“Vous avez compris, il s’agit d’un viol d’un majeur sur un mineur, avec une différence d’âge d’au moins cinq ans”.

32 ans séparent Marie* âgée de 6 ans et Anthony, 38 ans au moment des faits.

“Anthony est en récidive, la peine encourue est la perpétuité”.

L’avocat général est revenu sur la stabilité mentale de la fillette.

“Il n’y a pas de possible fabulation car elle n’a pas de connaissance en matière sexuelle, c’est une petite fille normale. Elle décrit ce qu’elle a vécu”.

Lors de sa plaidoirie, il a aussi rappelé le passé judiciaire, bien chargé de l’accusé : sursis probatoire en 2009 pour agression sexuelle, 9 ans de prison pour viol et tentative de viol en 2013.

“Il est totalement responsable de ses actes, il est capable de choisir, au regard de la loi, il a une entière responsabilité des actes qu’il a commis.”

Il finira son propos en requérant 27 ans de réclusion criminelle assortis d’une peine de sûreté équivalente au 2/3 de la condamnation et d’un suivi socio-judiciaire de 7 ans.

“27 ans, c’est la mort sociale”

L’exercice n’était pas facile pour l’avocate de la défense.

“Je suis persuadée que vous vous demandez : qu’est-ce qu’elle va bien pouvoir plaider”, dit-elle en s’adressant aux jurés.

Elle revient à son tour sur le passé d’Anthony, en insistant sur le manque d’implication des parents et leur absence pour le dernier jour du procès.

“Est-ce qu’il est pédophile, je ne crois pas, je pense que c’est une opportunité. Si c’était le cas, ça se serait manifesté bien avant, chez les pédophiles, il y a la peur du corps féminin adulte. Anthony a eu des relations avec des femmes adultes”.

Durant sa plaidoirie, l’avocate revient sur la sentence prononcée par l’avocat général :

“27 ans je trouve ça énorme, c’est la mort sociale. On juge un homme qui a eu un parcours et qui s’est construit comme il a pu. 27 ans, c’est une vie passée en détention, il n’y a plus d’espoir”.

Dans le box des accusés, Anthony reprend la parole à la fin de l’audience :

“J’ai l’impression que beaucoup de points ont été tournés du mauvais côté, de manière péjorative”.

De nombreux silences séparent son discours :

“Je suis régulièrement taxé de ne pas montrer ma culpabilité, je pense que j’ai des difficultés sur le mode émotionnel”.

Après un dernier long silence, il finit sa déclaration :

“Ma repartie me manque, ce sera tout”.

Anthony sera finalement condamné à 30 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté des deux tiers et 5 ans de suivi socio judiciaire.

*les prénoms ont été changés

 

Source(s):