Lanquetot | Un récidiviste prend 5 ans ferme pour agression sexuelle sur une mineure handicapée

L’homme de Gonfreville-l’Orcher qui avait écopé de la réclusion criminelle à perpétuité dans les années 80 a récidivé sur une jeune femme qui ne peut ni parler ni se mouvoir.

Parce qu’il avait tué et tenté de violer une femme en 1982, Jean-Jacques L. P. avait été condamné en 1984 à la réclusion criminelle à perpétuité. La justice l’a malgré tout libéré des années plus tard. Et il n’était guère guéri.

Il a agressé sexuellement une jeune femme très lourdement handicapée, en mars 2017.

À maintes reprises, l’homme de 62 ans originaire de Gonfreville-l’Orcher assure ne pas comprendre son geste.

Pourtant, il offre lui-même des réponses aux juges du tribunal correctionnel du Havre.

« Si elle n’était pas handicapée, c’est vrai que je ne l’aurais pas touchée, a-t-il avoué en garde à vue.

Sinon elle aurait pu parler. »

Jean-Jacques L. P. a mentionné avoir « envie de toucher les seins des femmes dans la rue ».

Là, il passe sa pulsion sur la victime née en 1998 qui ne peut ni parler ni bouger.

L’après-midi du 4 mars 2017, il a remarqué que celle qu’il considère « comme [s]a petite-fille est devenue une petite femme ».

Parce qu’elle « a des formes ».

Le soir, à Lanquetot, on fête en famille l’anniversaire de la grand-mère.

Jean-Jacques L. P. a d’abord été le beau-frère de celle-ci, puis son concubin au décès de son mari.

Puisqu’il n’a pas de voiture, il dort sur place.

D’autant que de l’alcool a été bu pendant la soirée.

Au cours de la nuit, la grand-mère se relève.

Elle voit la porte de la chambre de sa petite-fille entrouverte.

Cela l’étonne ; elle approche. Jean-Jacques L. P. est là, penché sur le lit médicalisé, touchant les seins de la victime.

Son haut de pyjama a été remonté ; le bas est baissé.

« Tu n’as rien à faire là ! », intervient la grand-mère.

Elle s’occupe de sa petite-fille réveillée, puis de l’homme.

Aux policiers, elle rapporte qu’« il est déjà connu pour ça ».

Jean-Jacques L. P. parle aux juges de la correctionnelle d’un « étranglement » sur sa précédente victime.

« Vous avez été condamné pour tentative de viol », lui répète la présidente.

« Pardon ?

Ah, oui. Je n’ai pas pu montrer qu’on avait des relations sexuelles en temps normal », pense bon de préciser le prévenu.

L’expert-psychiatre le déclare totalement responsable de ses actes.

Surtout, il existe « une dangerosité criminologique majeure ».

Entre perversité et psychopathie.

« C’est un tableau très sombre », résume la présidente.

« Mhh », marmonne l’intéressé dans sa longue barbiche taillée en pointe.

La plupart du temps, sa voix est inaudible du tribunal.

Sauf quand il promet d’essayer de comprendre.

« Je ne peux pas m’expliquer, mais j’y travaille. »

« Avec le psychiatre, on cherche ce qui a déclenché. »

« On essaye de progresser dans ce sens-là pour savoir pourquoi. »

Jean-Jacques L. P. dit avoir eu « une envie spontanée » en passant devant la chambre de la victime après un passage aux toilettes.

Au sein de la famille, ça n’a été qu’une demi-surprise.

L’expert parle d’un « climat incestueux ».

Une tante de la jeune femme a même déclaré « ne pas être du tout surprise ».

Elle a subi la perversité de l’homme de Gonfreville-l’Orcher durant son enfance, par une pénétration digitale et une tentative de pénétration sexuelle.

Deux autres femmes mentionnent avoir été « touchées ».

Jean-Jacques L. P. lève les sourcils :

« Je n’ai pas souvenir. »

Toujours dans sa barbiche, il dit « avoir regretté devant le psychiatre ».

La présidente ne s’en satisfait pas :

« Dommage qu’on ne l’entende pas cet après-midi, à l’audience. »

Jean-Jacques L. P. :

« Bah non, je l’ai vu ce matin. »

Il pense que la présidente fait allusion à son psychiatre, et non à ses regrets bel et bien peu formulés à l’audience.

« C’est une grande misère, une grande tristesse.

Pour elle déjà, finit-il par lâcher.

Je les ai trahis. »

La défense rappelle que son client « est un être humain. Il n’est pas né comme ça… »

Les juges prononcent cinq ans de prison ferme.

Le parquet avait requis le maximum légal, soit sept années.

« Je ne vois pas d’autre solution », avait insisté le procureur.

Les juges l’ont trouvée.

Source : Paris-Normandie

Source(s):