Tergnier | Pascal Vanderschooten, l’ancien président du club de gym condamné

L’ancien président du club de gym a été condamné jeudi pour agression sexuelle sur une enfant.

 

Julie (*) joue au basket. Ce mercredi-là, elle sortait de l’entraînement quand elle est allée rejoindre sa copine à la gym. Elle s’est assise sur un banc pour la regarder faire ses enchaînements. Le président du club, et entraîneur des garçons, est venu la rejoindre.

Il a entamé la conversation, prenant soin au passage de lui demander son profil Facebook. Il s’en servira plus tard, comme le démontrera l’enquête de police.

L’homme de 51 ans, qui comparaissait jeudi devant le tribunal correctionnel de Laon pour agression sexuelle sur un mineur, n’a pas été très bavard. Il a répété à de maintes reprises qu’il regrettait, guère plus, au grand regret du procureur de la République et des parents de Julie.

Les juges ont dû se contenter de ses déclarations au cours de sa garde à vue. Il a ainsi affirmé que ce fameux mercredi de juin, la petite fille âgée de 10 ans était agitée, gênant l’entraînement. Il a donc décidé de l’emmener dehors.

Là, à cette enfant qu’il ne connaissait que depuis quelques minutes, il aurait fait un baiser sur la joue, lui aurait demandé s’il pouvait la prendre en photo et surtout, lui aurait caressé la poitrine, ce qui lui valait sa comparution devant les juges.

« Des conversations tendancieuses »

Le père de Julie a été un « lanceur d’alerte » comme le dira son avocat, Me Antonini. C’est lui qui, découvrant une conversation sur Facebook entre sa fille et celui qui exerce le métier de contrôleur SNCF, fera un signalement auprès des enquêteurs. Ces derniers découvriront que parmi ses 390 contacts sur Facebook, 72 sont des petites filles d’une dizaine d’années. Avec plusieurs d’entre elles – Julie y compris – il discute régulièrement, parfois jusqu’à 23 heures ou dès 7 heures.

« Des conversations tendancieuses, estime la juge Martine Brancourt. Vous lui dites Tu es jolie, craquante, mimi, Tu pourras rendre un homme heureux. Il y a les questions aussi, Tu as un petit copain ; Tu es seule, je peux t’appeler, ce que vous ferez d’ailleurs. »

« Ce n’est pas un accident »

Julie est la seule à avoir révélé des attouchements. Peut-être la seule à en avoir été victime. Pourtant, « ce n’était pas un accident, estime le procureur Julien Haquin.

Ce n’est pas une fois, un jour. Vous avez dit vous-même que dès que vous en aviez l’occasion, quand vous chahutiez avec les petites filles de la gym, si vous pouviez leur effleurer la poitrine, eh bien vous le faisiez. Vous dites aussi qu’en vacances, sur la plage, il vous est arrivé de prendre en photo de très jeunes filles. »

Le prévenu ne répond toujours rien d’autre que « je regrette » puis « j’aimerais savoir pourquoi, d’un seul coup… » sans terminer sa phrase.

Il a été condamné à cinq mois de prison avec sursis, peine assortie d’une injonction de soins pendant trois ans. Il devra verser 2 000 euros à la victime.

Il a en outre l’interdiction d’exercer toute activité bénévole ou salariée en contact avec des mineurs, et sera inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Il a dix jours pour faire appel de cette décision.

 (*Prénom d’emprunt )

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