Lacanau | Un septuagénaire condamné pour détention d’images pédopornographiques

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Il détenait des images difficilement regardables, avec des nourrissons violés
Un habitant de Lacanau a échangé de nombreux contenus pédopornographiques sur un réseau social. Il a été condamné plus sévèrement que la peine requise par le parquet.

Signe que les questions de pédocriminalité sont prises très au sérieux par la justice, les juges du tribunal correctionnel de Bordeaux (Gironde) sont allés au-delà des réquisitions du parquet.

Mardi 15 avril, un habitant de Lacanau a été condamné à de la prison ferme pour importation, détention et diffusion d’images pédopornographiques.

L’affaire démarre en 2024.

Un service d’enquête australien donne l’alerte : il a réussi à infiltrer des discussions sur la messagerie cryptée Telegram où s’échangent des contenus illégaux.

Les investigations transitent par Interpol avant d’être confiées à l’Office des mineurs (Ofmin) de la police nationale.

Un Girondin est identifié, suspecté de faire partie des 10 000 internautes identifiés dans 50 pays.

Son arrestation a lieu le 12 novembre.

Ses déclarations lors de sa garde à vue ont de quoi inquiéter.

Le suspect confie avoir violé des enfants dans son entourage.

D’ailleurs, il est bien connu et impliqué dans sa ville, où il œuvre pour la paroisse et pour une association.

Il s’accuse de viol

Ces soupçons vont s’envoler.

Il s’est accusé à tort et il n’a jamais été en contact avec des enfants dans le cadre de son office dans l’Église.

Néanmoins, les faits qu’il reconnaît sont très graves.

Le Canaulais échangeait des photos et vidéos au contenu insoutenable.

« Des images difficilement regardables, trash, avec des nourrissons violés », tonne Olivier Bonithon, le procureur.

À la barre s’avance un vieux garçon de 72 ans.

Son parcours de vie éclaire sa personnalité : homosexuel, tout le monde se doutait qu’il l’était mais il n’en a jamais parlé à personne.

Il n’a jamais eu de relation amoureuse avec personne.

« Je n’avais pas conscience de la gravité des images que je voyais »

Un élément attire l’attention : pourquoi le paroissien n’est jamais intervenu auprès des enfants ?

Il a préféré « mettre de la distance », selon ses mots.

Pour éviter de passer à l’acte ?

Le psychiatre qui a réalisé son expertise parle de « pédophilie abstinente » et « essentiellement fantasmatique » qui doit être « relativisée au regard de la quantité de contenus » pédopornographiques retrouvés.

Retiré de l’Église

Justement, le tribunal met le prévenu face à l’intensité de sa déviance.

« Je n’avais pas conscience de la gravité des images que je voyais », dit simplement le vieil homme à la barre, qui a tendance à minimiser les faits.

Confronté à ces contenus qui mettent en scène des victimes violentées à l’extrême, il semble enfin prendre la mesure :

« Je comprends la souffrance de ces enfants. Je veux tirer un trait. »

Son avocat, Me Lucas Tabone, pointe des éléments positifs : son casier judiciaire est vierge, il a engagé un suivi psychologique dès sa sortie de garde à vue, et il s’est mis en retrait de ses fonctions associatives et religieuses.

Le procureur réclame deux ans de prison avec sursis.

Le tribunal alourdit la peine : trois ans de prison, dont un ferme.

Mais il n’ira pas en prison, la sanction étant aménagée dès le départ sous forme de bracelet électronique à domicile.

Le septuagénaire devra aussi engager des soins, et a interdiction à vie d’exercer une activité avec des mineurs.

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