La Roche-sur-Yon | Un père condamné pour agressions sexuelles incestueuses

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Notre belle justice a encore frappé et prononce du sursis pour ce pédocriminel
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Au tribunal de La Roche-sur-Yon le 14 avril, un père de 50 ans a été condamné pour dix ans d’agressions incestueuses sur ses quatre enfants et sa belle-fille, mineurs à l’époque.

Crâne chauve, lunettes à monture rouge, sweat à capuche gris clair.

Cet homme de 50 ans accompagné par ses parents, comparaissait devant le tribunal de La Roche-sur-Yon, lundi 14 avril 2025, pour des faits d’agressions sexuelles incestueuses sur ses quatre enfants – issus de deux unions différentes – et sur sa belle-fille.

Menuisier de profession, l’homme gagne 1 600 euros par mois et n’a jamais été condamné.

Il est pourtant accusé d’avoir commis des attouchements répétés sur plus de dix ans : caresses sur les fesses, le sexe, les seins des filles.

Parfois à travers les vêtements ou directement sous le pyjama, lorsque les enfants avaient entre 4 et 14 ans.

Les agressions auraient commencé en 2004 et ont cessé le 16 février 2024, à la suite d’un premier dépôt de plainte.

Des faits extrêmement graves que l’accusé conteste sans une once d’hésitation, évoquant « une machination » à son encontre.

L’effondrement d’un château de cartes

C’est sa belle-fille qui a brisé le silence en premier.

La mère était régulièrement absente pour des raisons professionnelles.

Le quinquagénaire en a profité pour agresser et intimider sa fille.

Alors qu’elle n’avait que 11 ans, son beau-père s’est introduit dans sa chambre pour lui caresser le sexe en lui demandant si elle prenait du plaisir.

Depuis ça a été la descente aux enfers.

Les attouchements se sont enchaînés, répétés.

La violation de son intimité aussi.

Sa belle-fille, « qu’il considère comme sa fille » d’après l’avocate de la partie civile, aurait subi des agressions répétées de 2015 à 2018.

« Pendant très longtemps, elle s’est tue pour ne pas briser la famille », explique son avocate.

Une fois le silence brisé, les langues se sont déliées.

« C’est troublant, ils décrivent tous la même chose », analyse la procureure.

« Des chatouilles et des caresses »

Les deux premières filles, issues d’un précédent mariage, aujourd’hui âgées d’une vingtaine d’années, racontent des faits similaires lorsque leur père les gardait.

« Il les obligeait à prendre leur douche avec lui » et « touchait leur sexe, poitrine et fesses », détaille leur avocate.

« Les enfants savent faire la différence entre des chatouilles et des caresses qui les mettent mal à l’aise », estime la procureure.

Il leur interdisait de dormir avec une culotte lorsqu’elles n’avaient que quatre ans.

Et devaient lui faire un bisou sur la bouche en guise de bonjour et d’au revoir.

Les deux derniers, encore mineurs à l’heure actuelle, ont décrit les mêmes faits.

Pour la dernière fille, « il allait dans la salle de bain quand elle prenait sa douche, se promenait nu dans la maison. »

Quant au petit dernier, il a décrit aux enquêteurs que son papa « lui faisait des câlins et lui touchait le sexe par-dessus ses vêtements et lui a mis sa main dans son pyjama. »

La grand-mère maternelle a été témoin de cette scène.

Le prévenu, crampé à la barre, nie en bloc.

« Je n’ai pas mis sa main dans le pantalon, c’était pour le porter, c’est tout. »

Quant à la question posée par l’avocate des victimes :

« Est-ce que les cinq enfants mentent ? »

Celui-ci n’a pas pu s’empêcher :

« Pour moi, oui, c’est une machination. »

Aucun aveu ne sera prononcé de l’agresseur à la grande déception de ses quatre enfants et sa belle-fille, tous assis sur le banc des victimes, leur mère et Tiwi, la Golden Retriever, assistante judiciaire à leurs côtés.

« Monsieur n’est pas allé jusqu’au viol »

Les expertises psychologiques décrivent des enfants « marqués par des troubles anxieux », et un père « autocentré », qui « ne considère pas ses enfants comme des victimes potentielles. »

La présidente l’interroge du regard : « L’expert constate que les enfants ne vont pas bien. »

Ce à quoi il répond :

« Je ne sais pas pourquoi. »

Pour la procureure, les faits révèlent une mécanique bien rodée :

« Ça commence par des chatouilles, des caresses et des intrusions dans l’intimité. Monsieur n’est pas allé jusqu’au viol, ou en n’a pas eu l’opportunité. »

Sans admettre, le prévenu fini par ajouter :

« Si j’ai eu des gestes déplacés, j’en suis désolé, mais c’était pas mon but. »

Après délibération, le père de famille est condamné à deux de prison avec sursis avec interdiction d’entrer en contact avec les victimes pendant trois ans.

Il lui est interdit d’exercer une activité en lien avec les enfants.

Privé de son droit d’éligibilité durant trois ans, il devra rembourser 500 euros de préjudice moral à son ex-compagne, donné 1 500 euros pour chaque enfant agressé et rembourser les frais de justice des victimes.

Il est désormais inscrit au fichier des délinquants sexuels.

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