La Réunion | Un tyran domestique violeur prend 25 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 19/04/2018
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- 974 | La Réunion, Condamnation, Cour d'Assises, Décision de Justice, Département et région d'outre-mer, Exploitation Sexuelle, France, Inceste, Jugement, La Réunion, Maltraitance, Obligation de Soins, Pédocriminalité, Prison avec Sursis, Prison Ferme, Récidiviste, Viol sur Mineur, Violence sur Mineur
En tout juste une heure, les jurés, quatre hommes et deux femmes ont tranché. Sans surprise, ils ont déclaré Jean-Marc E, un dionysien de 57 ans, coupable de viols et de violence sur sa compagne mais surtout de viols sur sa propre fille, entre ses 5 et 11 ans. Une condamnation que le quinquagénaire a eu du mal à accepter
« Après en avoir délibéré, les réponses à l’ensemble des questions sont oui. En conséquence, après en avoir délibéré et à la majorité absolue Jean Marc E est condamné à la peine de 25 années de réclusion criminelle. De plus, la Cour prononce un suivi socio-judiciaire d’une durée de 5 ans avec une peine complémentaire de 3 années d’emprisonnement en cas de non-respect de ces obligations ».
Alors que le Président Michel Carrue vient de rendre le verdict de la Cour, Jean Marc E s’effondre, pris d’un malaise.
Un malaise non feint, nécessitant l’intervention des pompiers et son transfert à l’hôpital.
« Depuis son enfance, il souffre d’épilepsie », avait expliqué l’enquêtrice de personnalité.
Deuxième d’une fratrie de 11 enfants, avec lesquels il n’a que des liens distendus, les premières années de sa vie n’ont pas été traumatisantes, même si la famille ne vivait pas dans l’opulence.
Très jeune, il se marie avec la victime.
Rapidement un premier fils est né.
Un enfant qui ne verra pas son père durant des années, car il est incarcéré après avoir été condamné à 14 années de réclusion pour viol.
Malgré cela, sa compagne le reprend, et deux nouveaux enfants arrivent.
Un second garçon en 1997 et une fille, la seconde victime, en 1999.
Dès sa sortie de prison, alors que sa compagne venait le voir régulièrement, il l’accuse de le tromper.
Il devient violent.
En 2002, il perd sa capacité érectile et cela le traumatise.
Un événement qui l’aurait fait passer à l’acte, d’après les experts.
« Quatre vies ont été détruites. Lui seul est responsable de tout cela », commence Me Sophie Vidal pour les parties civiles.
« Le syndrome de la femme battue est un syndrome post-traumatique. Des violences qui marquent le corps mais aussi l’esprit », souligne le conseil en développant le problème des femmes battues.
« Pour ces deux victimes, le chemin de la reconstruction passe par plusieurs phases dont, celle du procès » conclut Me Vidal.
Pour l’avocate générale, le vrai problème de l’accusé est sa jalousie maladive et ensuite son problème d’érection.
« Il y a une volonté de domination chez lui.
Que cela soit avec sa fille ou avec sa femme, il a les mêmes méthodes associant violences psychiques et physiques.
Il reconnaît les faits, mais soit il les minimise, soit il les reporte sur les autres », constate encore la magistrate.
« Il a détruit sa famille sans chercher à réellement se remettre en cause.
Ses moyens de défense sont insupportables.
Il a commis des viols et des violences sur sa femme et sur sa fille.
Il ne cherche pas à se remettre en question.
C’est un despote absolu », conclut Florence Breysse en requérant une peine de 25 années de réclusion avec une peine de sûreté et un long suivi socio-judiciaire.
« Ces actes immondes sont reconnus », admet Me Mihidoiri Ali dès le début de sa plaidoirie.
« Maintenant la vraie question est la peine.
Une peine qui doit pendre en compte trois éléments.
Réparer les préjudices des victimes, laver l’accusé du mal qu’il a fait et préparer sa réinsertion », souligne le conseil de la défense en plaidant les problèmes de l’accusé.
« Il bascule en 2002, lorsqu’il commence à avoir ses problèmes d’érection.
Pour retrouver sa virilité, il utilise sa fille.
C’est ignoble, mais c’est comme cela.
Dès qu’il bénéficie de ces injections intracaverneuses, il stoppe ses agressions.
Il minimise les faits, car il a honte », soutient encore Me Ali.
« Mais malgré tout, il reste un être humain et c’est sur cette humanité que vous devez le juger », termine-t-il.
Source : Clicanoo
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