La Réunion | Un enseignant d’un institut médico-éducatif écope de 15 ans de prison pour des viols sur une mineure autiste

Les policiers réunionnais ont interpellé et mis en examen un enseignant soupçonné d’avoir violé à plusieurs reprises une adolescente atteinte d’autisme, de ses 14 à ses 16 ans. Il confie avoir pratiqué une cinquantaine d’attouchements sexuels et reçu une vingtaine de fellations au cours de cette période.

Le quinquagénaire harcelait aussi ses collègues en filmant sous leurs jupes avec son téléphone. Les policiers ont retrouvé des images et vidéos des abus sur son ordinateur. Le médecin évoque un côté prédateur, de part la multiplication de ses victimes.

Un professeur de l’institut médico-éducatif Raymond-Allard (IME), situé à Saint-André (La Réunion), a été mis en examen et incarcéré jeudi 25 avril 2019.

Il est soupçonné d’avoir violé régulièrement, depuis deux ans, une jeune fille mineure, handicapée atteinte d’autisme, dont il s’occupait au sein de l’institut.

Les faits ont été mis au jour grâce à la dénonciation de ses collègues de l’IME.

Plusieurs femmes ont récemment porté plainte contre lui pour « atteinte à l’intimité ».

Elles accusaient l’homme, âgé de 50 ans et père de famille, d’avoir filmé sous leurs jupes avec un téléphone portable, rapporte Clicanoo.

Le domicile du suspect a alors été fouillé et ses appareils électroniques inspectés.

C’est ainsi que les enquêteurs ont retrouvé plusieurs images et vidéos confirmant les accusations des employées de l’institut.

Pire encore : le quinquagénaire aurait violé à plusieurs reprises une jeune patiente handicapée, rapporte FranceInfo La 1ère.

Les abus auraient duré de ses 14 à ses 16 ans.

Placé en garde à vue mercredi, l’homme a nié les faits.

Devant le juge des libertés et de la détention le lendemain, il a demandé à être libéré sous contrôle judiciaire afin de pouvoir retrouver sa famille et, plus étonnamment, ses animaux.

L’expert-psychiatre qui l’a rencontré a décrit un individu dangereux à la personnalité « perverse ».

Mis en examen pour « viol sur mineur de 15 ans vulnérable par personne ayant autorité », il a vu sa demande de libération refusée.

L’homme a été placé en détention provisoire.

 

Source : Ouest France

 

Actualisation :

Il confie avoir pratiqué une cinquantaine d’attouchements et reçu une vingtaine de fellations sur la jeune patiente autiste. L’enseignant a été condamné à 15 ans de réclusion.

Pour rappel, Thomas (*) est accusé d’avoir abusé sexuellement d’une de ses élèves autiste et mineure, alors qu’il enseignait dans un Institut Médico-Educatif de l’île entre 2016 et 2019.

Contrairement à ce que les faits auraient pu laisser penser, le huis clos n’a pas été demandé par la partie civile. La jeune fille, aujourd’hui majeure, était même présente à l’audience entourée de ses parents et de ses sœurs.

La brigadière de police, qui a enregistré les plaintes des enseignantes, était présente comme témoin. Elle est revenue sur la saisie des fichiers à portée sexuelle.
Elle a souligné :
“Il s’est présenté directement avec ses sept clés USB dans ses poches”.
Elle a également rappelé leurs intitulés, comme par exemple “Charlotte (*) la grosse pute et Alexandra (*) la salope”.
Ces documents, extrêmement bien rangés, évoquent son côté obsessionnel selon le psychiatre. Il ajoute :
“Il s’agit d’une personne avec une intelligence normale supérieure”.
Il est décrit comme quelqu’un de calme, voire introverti. Malgré ces traits de caractère, le médecin évoque un côté prédateur, de part la multiplication de ses victimes.
Au-delà des photos, des vidéos le mettent en scène en train de se masturber dans la petite culotte volée de sa voisine ou encore en train d’étaler son liquide blanc sur des pains aux raisins. Le psychologue parle d’actions pour “court-circuiter la séduction”.
Bien que l’accusé explique que “c’était juste pour qu’elles goûtent”, selon le médecin, Thomas aurait voulu faire entrer son sperme dans leurs corps sans acte de pénétration.

Thomas répond avec naturel “oui” à tout ce que la cour lui dit.

Il confie avoir pratiqué une cinquantaine d’attouchements et reçu une vingtaine de fellations au cours de la période. 

Il déclare à la barre, sans ne jamais savoir expliquer pourquoi :

“Je savais que c’était mal”.

Il semblerait que ce soit l’interdit qui le pousse à faire ça, au-delà du plaisir que cela lui procure. L’accusé a clairement avoué être excité en filmant ainsi qu’en revisionnant les vidéos.

L’agresseur se déculpabilise en racontant que c’est la jeune fille qui s’est rapprochée de lui. Il explique :

“Si elle ne m’appelait pas chéri, ça ne serait pas arrivé”.

Il raconte ensuite que cela a commencé lorsqu’il était seul avec elle :

“C’était l’occasion de voir si elle était d’accord”.

Mais il avoue qu’elle le repoussait et qu’il avait dû la forcer. Thomas est sans cesse en contradiction avec ses propres déclarations.

Le psychiatre parle alors d’un côté manipulateur.

Il confie :

“Elle me voit comme quelqu’un qui l’aime et la protège”

Et continue en déclarant :

“Elle fait car je lui dis, elle ne capte rien”.

Claire (*) est passée à la barre, accompagnée de sa mère. Les mots se succèdent, sans pour autant exprimer quelque chose de concret, hormis une phrase évocatrice :

“Mis le zizi dans les poils”.

Le père, incapable de s’exprimer pendant l’audience, a uniquement juré quelques mots dans sa barbe à l’encontre de Thomas. Lorsque l’accusé a pris la parole, ce dernier a préféré sortir de la salle, tant la douleur était intenable.

La mère de Claire a déclaré :

“C’est à vomir, vous vous êtes servi de son corps pour assouvir vos pulsions. Comment un papa peut faire ça ?”.

La maman ajoute que :

“Jamais elle n’aurait pu imaginer cela, on avait confiance en lui, il n’avait pas le droit. Qu”il aille brûler en enfer”.

L’enseignant reconnaît avoir abusé de leur confiance.

Or, ce qui semble avoir marqué le président d’audience, et la cour de manière générale, est le manque d’empathie.

Le psychiatre et le psychologue déclarent que Thomas n’a aucune maladie mentale mais a un vrai versant pervers. Il a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle.

(*) Prénoms d’emprunt.

Source : clicanoo.re

 

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