La Réunion | Trois ans ferme pour le grand-père qui a agressé sexuellement sa petite fille

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Il y a un prédateur derrière le visage de ce papi inoffensif
Un sexagénaire était jugé vendredi pour l’agression sexuelle de sa petite fille. Depuis 2 ans, ses gestes devenaient de plus en plus insistants envers l’enfant, qui a montré une force de caractère exceptionnel. Le tribunal l’a condamné à quatre ans de prison, dont trois ans ferme.

C’est le drame qu’aucune famille ne veut connaître.

Roger*, un homme approchant les 70 ans, était jugé en comparution immédiate pour avoir agressé sexuellement l’une de ses petites filles depuis deux ans.

Le gramoun (grand-père) ne cessait d’avoir des gestes de plus en plus insistants envers elle, allant jusqu’à lui faire regarder des films pornographiques.

Heureusement, la jeune fille a toujours eu la force de le repousser à temps avant d’en parler à sa psychologue.

Une force de caractère qu’elle a démontrée durant l’audience où c’est elle qui soutenait sa mère et sa grand-mère en pleurs.

« Je pense qu’en vrai, il ne regrette pas », déclare-t-elle au tribunal.

L’expertise psychiatrique du prévenu va relever un défaut d’inhibition sexuelle ainsi qu’une persistance de fantasme pour la victime.

Le médecin confirme une dangerosité avérée chez le gramoun qui ne peut expliquer les raisons qu’on l’ont poussé à agir.

« Derrière le visage du papi inoffensif, il y a un prédateur »

Pour Me Julie Daguenet, qui représente la partie civile, le prévenu voulait « aller plus loin, mais heureusement qu’elle a eu la force de le repousser. Il est plus loquace quand il est seul avec elle et a tenté de la dissuader de parler en usant de son empathie. Derrière le visage du papi inoffensif, il y a un prédateur. »

« Être victime n’empêche pas d’avoir de l’affection pour son agresseur, c’est la complexité de ces dossiers. Elle ne comprenait pas tout et ne pouvait pas le détester directement », souligne la procureure qui réfute l’argument de la pulsion.

« Dans les cas d’inceste, ce n’est pas une pulsion, car les agresseurs connaissent leur victime depuis longtemps et savent parfaitement cacher leurs méfaits qu’ils ont prémédités ».

Elle requiert une peine de trois ans de prison, dont deux avec un sursis probatoire et une interdiction contact avec la victime et tous les mineurs.

« Elle attend une explication de ma part, mais je n’en ai pas à lui donner malheureusement, car il n’est pas loquace », souligne Me Sameïdha Mardaye pour la défense qui ajoute « qu’il a compris qu’il est allé trop loin. Il a déjà une sanction chez lui où il est mis à part. »

Finalement, le tribunal va aller plus loin que les réquisitions en prononçant une peine de quatre ans de prison, dont un an avec un sursis probatoire.

Il a une interdiction de contact avec la victime et une interdiction définitive d’exercer toute activité avec les mineurs.

*Prénom d’emprunt

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