La Réunion | Six ans de prison ferme pour le pédophile multi-récidiviste Sully Cazambo

Hier, Sully Cazambo, 50 ans, a été condamné à six ans de prison ferme pour tentative d’agression sexuelle sur une fillette de 11 ans.


«Si un marmaille passe devant moi, je suis attiré et je ne me contrôle pas.»

C’est ainsi que Sully Cazambo résume ses pulsions pédophiles quand il a consommé de l’alcool et du zamal. Le lourd passé judiciaire de cet homme de 50 ans témoigne de son irrépressible appétence pour les petites filles. En se présentant devant ses juges hier, son casier comportait pas moins de quatre condamnations pour agression sexuelle. De 1994 à 2009, il a écopé pour cela de 24 ans et demi de prison.

Sully Cazambo est repassé à l’acte le 28 septembre dernier dans le quartier de la Confiance à Saint-Benoît où il réside depuis sa dernière sortie de prison en août 2018.

Il est 10h30 quand il croise une frêle gamine qui chemine le long de la RN3. La petite, en fugue, s’apprête à rejoindre son père qui réside à la Plaine-des-Palmistes. Le pervers est aussi à pied. Il rentre du marché quand il la repère.

Il surgit de nulle part et l’attrape par les épaules. Il la déroute de la nationale pour la forcer à entrer dans un champ de cannes.

«Monsieur la traîne et lui a dit à trois reprises qu’il veut lui toucher la chouchoute»,

rapporte la présidente du tribunal. Mais sa proie lui résiste. La fillette se débat. Il tombent au sol. Elle le frappe encore au visage. Comme il ne lâche toujours pas prise, elle lui dit être «trop jeune pour ça».

Son agresseur insiste. Elle a la présence d’esprit de lui promettre «de faire ça à la Plaine-des-Palmistes».

“PRÉDATEUR SEXUEL”

Le subterfuge fonctionne. Sully Cazambo se calme. Elle en profite pour s’enfuir.

«Je lui ai demandé si je pouvais la toucher»,

confirme l’homme à la barre. La présidente lui rappelle qu’il lui est interdit d’entrer en contact avec des mineurs.

«J’étais pas normal ce jour-là. J’avais bu et pris du zamal»,

explique-t-il. Quand on lui demande s’il prend régulièrement son traitement comme son suivi-socio judiciaire l’exige, il nuance :

«Je ne prends pas mes médicaments deux ou trois jours avant d’aller voir les prostituées.»

Après avoir faussé compagnie à son agresseur, la fillette est recueillie par un éducateur de son foyer. Traumatisée, elle se confie. Les gendarmes de la compagnie de Saint-Benoît mènent l’enquête, forts du signalement fourni par la petite victime.

Ils ne s’attardent pas sur le sentiment des gens du foyer qui parlent «d’affabulation» et d’une enfant «difficile à croire», rapporte Me Guillaume Motos, avocat du père.

«Le service d’enquête a fait preuve de persévérance», 

insiste le substitut du procureur.

La magistrate vise la récidive légale pour un prévenu qui «adopte un comportement de prédateur sexuel».

Elle requiert quatre ans de prison ferme à son encontre. Me Henri Moselle, qui a comparé son client à «un grand malade», n’a pas emporté la conviction du tribunal.

Sully Cazambo a été condamné à six ans de prison ferme avec mandat de dépôt à l’audience. Il doit aussi se conformer à une injonction de soins et à l’interdiction d’entrer en contact avec un mineur pendant cinq ans, sous peine d’écoper de trois ans de prison de plus.

Source : clicanoo.re

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