La Châtre | Un pédocriminel récidiviste condamné à 4 ans ferme pour agressions sexuelles incestueuses sur sa fillette de 4 ans

Immature, troubles de la sexualité… Un pédophile récidiviste a été condamné, mercredi, à quatre ans d’emprisonnement pour des actes insupportables sur sa fillette de 4 ans.

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Ma fille est tout pour moi, répète sur un ton monocorde, un trentenaire habituellement domicilié à La Châtre. Actuellement, il demeure plutôt au Craquelin dans le cadre d’une autre affaire que celle qui l’amène, ce mercredi, devant les magistrats castelroussins.

Cette fois-ci, il lui est reproché une agression sexuelle incestueuse.

« Sur votre fille qui avait 4 ans », s’étonne le président Philippe Vignon.

L’homme baisse la tête, bafouille quelques explications pour, au final, évoquer « une cabale » de son ex-épouse ou tente encore de minimiser son implication.

Des propos qui ne persuadent personne et surtout pas le banc des parties civiles représentées par Mes Nathalie Gomot-Pinard et Catherine Bayard, respectivement pour l’enfant et la mère.

La présentation de l’affaire par le président Vignon, fait froid dans le dos.

Datant d’avant les faits :

« Des enquêteurs de la gendarmerie ont retrouvé des échanges que vous aviez eus avec un internaute pédophile, alors que votre femme était enceinte.

Vous écriviez : “ J’aurais bientôt ce qu’il faut à la maison ”. »

Des écrits qui allaient prendre tout leur sens, quelques années plus tard, lorsque la petite Anna (1) allait se confier dans le cadre scolaire.

De courtes déclarations lourdes de sens :

« Mon papa a léché mon pipi » et puis, « il m’a chatouillé le kiki » ; « m’a montré des photos d’enfants tout nus ».

Des phrases qui allaient être au centre d’auditions par les gendarmes.

Puis pour un psychologue :

« Ce sont des propos sincères, cette petite fille n’a pas récité une histoire. »

Quant à l’auteur, « il est immature » et présente « des troubles de la sexualité ».

Pour Me Nathalie Gomot-Pinard qui défend la mère, « ce père partageait périodiquement son lit avec ses enfants et puis, il a de nombreux antécédents, notamment avec une de ses jeunes cousines germaines ».

Actes pour lesquels, « il avait déjà été condamné » et avait confié par SMS « qu’il n’arrivait pas à se soigner, mais je vais tout faire pour devenir un homme normal ».

Un objectif qui ne sera malheureusement pas atteint après la révélation de ces derniers faits.

Pour Me Catherine Bayard qui défend les intérêts de la petite fille, « ce père a déjà été condamné à six reprises, notamment pour les échanges d’images pédopornographiques, mais aussi des agressions sexuelles ».

Et puis, « du haut de ses 4 ans, cette petite fille a compris que ces actes insupportables ne se faisaient pas et ses propos ont toujours été constants. Elle n’a pas pu les inventer. »

Avis appuyé par Marine Labarthe, substitut du procureur, qui a également pointé « l’ambivalence » de la mère, « qui aurait pu pressentir ces agissements », le danger.

Du côté de la défense, Me Julio Odetti a eu la lourde tâche de défendre… l’indéfendable.

« Certes, ce dossier sent mauvais, mais des doutes subsistent. La victime a des versions qui diffèrent et ces faits éclatent juste après une altercation entre la grand-mère paternelle de la petite fille et le nouveau compagnon de sa mère. »

Et puis, « on ne peut pas vraiment localiser ces agissements, dont certains seulement évoqués par la mère, mais jamais confirmés par l’enfant. »

À l’issue de ces échanges douloureux, le père incestueux a été reconnu coupable et condamné à quatre ans d’emprisonnement, avec un mandat de dépôt ; une obligation de soins et l’interdiction de travailler en présence de mineurs.

Il devra par ailleurs verser des dommages et intérêts à la mère et la jeune victime sur la base de 5.500 € et 3.500 €.

(1) Nous avons changé son prénom.

Source : La Nouvelle République

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