Les faits ont été révélés grâce à Marion (tous les prénoms ont été modifiés), qui a osé dire à une amie ce qu’il se passait. L’enquête a permis d’identifier trois autres jeunes filles concernées par les agissements du prévenu.
Marion a 13 ans quand elle rencontre son futur agresseur lors d’une partie de pêche sur les bords de Loire, à l’été 2017. Il lui offre des bracelets, des bonbons, et autres petits cadeaux. Et rapidement, il lui touche les fesses. La jeune fille cherche à vendre son skateboard et l’homme se montre intéressé pour l’acquérir. Mais pour cela, il faut qu’elle vienne chez lui.
Quatre jeunes filles concernéesÀ son domicile, elle s’assoit sur son canapé. Il se rapproche d’elle et commence à lui caresser les cuisses. Sa main remonte sur les seins sous le pull.
Il l’embrasse et n’hésite à montrer son sexe. Il va plus loin et l’incite à se mettre nue devant lui pour des caresses intimes. Il veut aller plus loin et la porte pour l’allonger sur son lit. Mais là, elle résiste et ne s’allonge pas.
Mais elle ne réussit pas à résister quand il prend sa main pour qu’elle le masturbe. L’agresseur lui demande de ne pas révéler ce qu’il vient de se passer. Mais cela tourmente Marion.
L’histoire ressemble à celle de Tatiana, 13 ans en 2017.
Là aussi, le prévenu touche les fesses et le sexe. Camille, 15 ans, a aussi reçu des cadeaux. Après de nombreuses tentatives, l’homme parvient une fois par lui toucher les fesses. Il a fait la même chose auprès de Laurie, 10 ans. “Il m’a forcé à venir chez lui pour apprendre à me connaître”, rapporte Camille à la barre, mardi 18 juin.
Un homme limité
“Il a une grande immaturité affective et intellectuelle, qui le met en incapacité d’avoir une sexualité adulte, ce qui le porte à avoir des relations avec des mineurs. Il se défend d’être pédophile mais il en a les caractéristiques. Il insiste sur le fait qu’il n’y a eu ni viol ni pénétration pour banaliser les faits. L’expert précise qu’il est caractérisé par son immaturité affective et limitation intellectuelle. Même s’il a compris les actes, il existe risque de réitération.”
Elle est encore choquée, elle l’estimait comme une personne de confiance.
Me Chataîgner, qui représente Laurie, prend la parole : “Il y a un retentissement des faits sur elle. Elle est encore choquée, elle l’estimait comme une personne de confiance.
” Elle demande 500 € pour le préjudice moral de la victime. Me Boirin, qui représente Camille, demande 1.000 € pour le préjudice moral, et l’avocat de Marion sollicite 2.000 €.
Le ministère public, porté par la voix de Marine Labarthe, requiert dix-huit mois d’emprisonnement ferme, avec un suivi sociojudiciaire pendant cinq ans assorti d’une injonction de soins, l’obligation de réparer les dommages.
Avec l’interdiction de fréquenter les victimes, de fréquenter les mineurs, d’exercer une activité en lien avec des mineurs et l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).
Du côté de la défense, Me Lancier met en avant les limites intellectuelles de son client, pour demander une peine adaptée.
Le tribunal n’a pas suivi les réquisitions, puisqu’il a condamné le prévenu à dix-huit mois assorti d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant trois ans, obligation de soins et de réparer les dommages, interdiction de fréquenter les mineurs, d’entrer en contact avec les victimes, d’activité avec des mineurs, inscription au Fijais.
Le prévenu doit verser 1.500 € à Marion, 400 € à Camille et 200 € à Laurie pour le préjudice moral.