Iwuy | Le prof de collège “entretenait” une relation avec une élève de 14 ans

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Laxisme judiciaire pour celui qui a violé une jeune adolescente pendant un an…
L’attitude détachée du prévenu contraste avec la gravité des faits. Ce mardi 26 septembre, un professeur de collège résidant à Iwuy mais officiant dans un collège d’un autre arrondissement comparaissait devant le tribunal de Cambrai pour agression sexuelle.

Ce dernier a entretenu une relation avec une élève, âgée de 14 ans à l’époque, qu’il avait eue en 5e.

L’histoire débute en 2018. L’enseignant est alors âgé de 30 ans. Il est interpellé lors d’un inter-cours par l’une de ses anciennes élèves. La discussion s’engage. Elle va se transformer en envoi de mails de la part de la collégienne. En retour, le professeur lui transmet son numéro de téléphone. Là, une toute autre histoire débute.

Le mis en cause converse quotidiennement avec la jeune fille de 14 ans — qui lui aurait confié son mal-être — lui demandant tout de même de “supprimer les messages“.

“Au cas où“, dit-il à la barre.

Leur relation ira bien plus loin puisque quelques semaines plus tard, l’homme se rendra au domicile des grands-parents de la collégienne… pour l’emmener chez lui. Plusieurs fois, le professeur l’a emmenée à son domicile, lui demandant de se baisser dans la voiture afin que personne ne puisse la voir.

Lors de ces rendez-vous, ce dernier lui touchera les fesses, les seins et la pénétrera avec ses doigts. Dans sa déposition, la victime arguait que, lors de ce premier acte, elle était assise dans le canapé, avec lui, qu’elle “avait senti quelque chose” qui l’avait perturbée.

“Je ne savais pas ce que c’était.“

“J’ai été manipulé”

Les gestes du professeur iront plus loin lorsqu’il prendra la main de la jeune fille pour la mettre sur son sexe. Ou quand le trentenaire léchera le sexe de l’adolescente.

Interrogé sur ces faits, ce dernier répondra qu’elle lui :

“Faisait comprendre qu’elle en avait envie“.

Interloquée, la présidente du tribunal lui demande comment une jeune fille de 14 ans peut lui faire comprendre cela, sans le lui dire.

“Sa manière d’être, de se tenir…”

Il évoque également des effleurements qu’il supposait volontaire. Des réponses évasives qui ne contenteront pas le jury.

“Est -ce qu’à 14 ans on peut faire comprendre à un homme de 30 ans qu’on a envie de lui ?“, insiste la présidente du tribunal.

Il répond :

“Je ne pense pas que cela soit impossible“.

Les faits qu’il présente laissent à penser que le professeur se décrit comme une victime ou qu’il ait été manipulé par la jeune fille. Il indique que c’est elle qui a voulu se rendre chez lui, elle qui a voulu “le caresser” et, que lui, lui a pris la main pour lui montrer comment faire.

“Si je dis que je suis une victime cela ne va pas vous plaire, lâche-t-il à la président. Victime est un peu fort, mais manipulé.”

L’histoire dura pendant près d’un an. Une année durant laquelle ce genre de scènes va se répéter.

“Comme il était plus grand que moi, je me suis dit qu’il devait savoir”, disait la victime lors de son audition.

“Je trouve que cette phrase est très hypocrite“, assène le mis en cause à la barre du tribunal.

Rupture et injures

L’année passe et la jeune fille se rend compte de la perversité de la situation et prend du recul. Une rupture très mal vécue par le professeur qui, dans un premier temps, tentera de “la raisonner“. Une phrase prononcée au tribunal.

Le prévenu est même allé jusqu’à envoyer des photos de l’élève, à moitié nue, à sa mère et sa grand-mère. Un fait pour lequel il sera également condamné (voir encadré).

Il crée également un faux compte Instagram, pour converser avec les amis de la jeune fille, l’insultant au passage.

“C’était de la colère, de l’orgueil“, déclare-t-il.

Dans ses messages, l’homme se montre insultant, grossier et menaçant.

“Je n’ai pas fini avec elle“, notait-il.

Il avançait même qu’au lit, “elle kiffait bien” mais que lorsqu’il se montrait plus entreprenant, elle freinait la chose.

“J’aurais vraiment dû la maltraiter“, continuait-il.

Une attitude totalement détachée

Durant l’ensemble du procès, l’homme semblait détaché. Son attitude renvoyait alors cette phrase de la présidente qui, lisant un rapport, indiquait que lors de la perquisition survenue chez lui, ce dernier était assis sur son canapé, en train de réaliser un casse-tête. Les policiers retrouveront plusieurs fichiers pornographiques et des photos de la jeune fille, dont trois en sous-vêtements, les mêmes qu’il a envoyées à sa famille.

Jamais durant ce procès, il ne s’excusera frontalement.

“Les mineurs, ce qu’on leur doit avant tout, c’est la sécurité. C’était quelqu’un en qui elle avait confiance et il l’a trahie“, déclare l’avocat de la jeune fille, âgée aujourd’hui de 18 ans.

Ce dernier appuyant sur le fait que le mis en cause s’est dit “manipulé“, il questionne :

“Comment peut-on décider de tout, à 14 ans, face à un homme de 30 ans ?”

La question du consentement est primordiale dans cette affaire et le substitut du procureur insiste sur le fait que :

“La première pénétration, elle ne l’a pas vu arriver.”

“Un homme de 30 ans, pénétrant une fille de 14 ans, c’est une relation consentie ? Ma réponse est non.”

Ce dernier affirme qu’à aucun moment :

“On ne peut considérer qu’elle avait son libre-arbitre“.

Le substitut du procureur met en avant la fonction du mis en cause : professeur. Celui-ci est suspendu depuis un an. Il assure, en réponse au tribunal, qu’enseigner est dans son ADN.

“Je serai toujours enseignant“, assure-t-il.

“L’audience a permis de constater qu’il n’y a ni remise en question, ni regret, ni excuse. Il savait ce qu’il faisait“, déclare à la suite le substitut du procureur.

Si, à la suite de ces paroles, le prévenu tentera de s’excuser — “il y avait tout de même une forme de regret dans mes propos“, précise-t-il — il ne convainc pas le tribunal. Le professeur a été condamné à 4 ans de prison, dont un an sous sursis probatoire. Il est inscrit au FIJAIS et ne peut plus exercer d’activités auprès de mineurs.

Il est également interdit de contact avec la jeune femme. Un mandat de dépôt est prononcé, l’Iwuysien est parti directement en détention.

 

Également condamné pour la diffusion de photos

Le professeur avait, après la rupture et “dans un sursaut d’orgueil“, déposé chez la mère et la grand-mère de la jeune fille, des photos d’elle à moitié nue. Deux lettres immédiatement détruites par les deux intéressées. Si l’avocat de la défense a tenté de faire tomber cette accusation — car aucune preuve matérielle n’existe — le tribunal a décidé de le condamner pour la diffusion de ces photos. En effet, celles retrouvées dans son PC lors de la perquisition correspondent à celles envoyées à la famille.

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