Herbault – Saint-Bohaire | Alain suivait les enfants en se caressant : 3 mois de prison avec sursis

Alain est accusé d’avoir terrorisé des enfants sur les communes d’Herbault et Saint-Bohaire, les suivant à la trace en caressant son sexe.

Un quinquagénaire était jugé en correctionnelle pour avoir terrorisé de jeunes garçons au printemps dernier. – (Photo d’illustration NR)

 Tribunal correctionnel de Blois

Sac à dos sur l’épaule, le pantalon rentré dans les chaussettes, Alain arrive d’un pas décidé à l’audience, mais terriblement en retard. Son avocat, Me Damien Vinet, attend sagement que le parquet ait terminé ses réquisitions pour glisser au président du tribunal que son client a sûrement fait la route d’Herbault à Blois en vélo. Une belle trotte pour ce quinquagénaire maigre comme un clou, vivotant du RSA, dont le sac à dos contient probablement la totalité de ses effets personnels. Le sourcil froncé, les magistrats s’abstiennent de commenter l’entrée en scène surprise car l’heure n’est pas au divertissement. Alain est accusé d’avoir terrorisé des enfants sur les communes d’Herbault et Saint-Bohaire, au printemps dernier, les suivant à la trace en caressant son sexe avec entrain. Des gestes équivoques sur son pantalon certes, mais pas moins choquants pour un enfant.

Le président, Denis Dabansens, relate quatre plaintes d’enfants talonnés par l’individu ou observés chez eux par la clôture du jardin. Il y a eu aussi cet incident près du stade de foot. « C’est sympa le foot ! », avait lancé le bonhomme à deux jeunes garçons en se tripotant allégrement. Apeurés par son « regard bizarre », les jeunes avaient cavalé pour trouver refuge en sonnant à la première maison rencontrée. Le voisin avait sauté dans sa voiture pour retrouver le perturbateur, repéré bien vite près de son vélo… qui venait de dérailler.

Chez Alain, il n’y a pas que le vélo qui déraille. Une expertise psychiatrique parle de léger retard mental, de discernement altéré. Le prévenu reconnaît volontiers « obéir à des pulsions » depuis qu’il est adolescent. Il aime suivre les enfants dans la rue, surtout les garçons, mais jure n’avoir aucune arrière-pensée. Mais les parents des jeunes victimes en ont pour lui. La colère a tellement grondé du côté des familles que les gendarmes lui ont interdit de s’approcher des lieux fréquentés par les enfants de la commune. Le propriétaire qui lui avait loué un studio, a bien vite récupéré son bien ; le logement était en face de l’école… « On souhaite qu’il soit soigné, que ça s’arrête ! » réclame une maman invitée à s’exprimer à la barre.

Trois mois de prison avec sursis

« Les faits sont préoccupants » reconnaît le parquet, « Ses victimes sont choquées, font des cauchemars ou des poussées d’eczéma. Il a un comportement déviant, il faut protéger la société et les enfants. Un jour tout peut basculer, c’est une bombe à retardement », en termine la représentante du ministère public en réclamant trois mois avec sursis et une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.

« Il n’a pas toutes ses facultés, il est en désocialisation totale, mais il n’y a pas d’atteinte sexuelle physique », tempère Me Vinet.

« Il n’y a pas d’hypothèse à faire, on s’en tient aux faits. ».
Le tribunal a suivi les réquisitions en condamnant Alain à trois mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Il lui est désormais interdit d’approcher tous mineurs.

Cor. NR : Sandrine Satti

Source: La Nouvelle République

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