Garges-lès-Gonesse | Un ancien pharmacien condamné à 14 ans de prison pour des viols à répétition sur sa fille aînée

Un ancien pharmacien de Garges-lès-Gonesse a de nouveau été condamné pour inceste. La cour d’assises l’a condamné pour les viols à répétition sur sa fille aînée. Il avait déjà écopé de 9 ans de prison en 2014 pour la cadette.

 S. Thomas AFP

Il a reconnu ses actes « abominables », sa « sale besogne », au cours des trois jours de son procès devant la cour d’assises du Val-d’Oise. Pour avoir violé sa fille aînée pendant deux ans et demi, entre 2010 et 2012, à Écouen et dans l’officine de Garges-lès-Gonesse, des dizaines de fois, sinon des centaines, Thierry M., ancien pharmacien de 50 ans, a été condamné ce vendredi à 14 années de réclusion criminelle pour viols incestueux.

Une peine assortie d’un suivi sociojudiciaire de cinq ans.

La cour a également prononcé une confusion partielle à hauteur de six années avec sa précédente condamnation à 9 ans de prison, après le viol de la sœur cadette de P. Il lui faut ainsi encore exécuter 8 ans de réclusion.

Pendant son procès, Thierry M., un homme posé, s’exprimant parfaitement, a reconnu la quasi-totalité des faits : les viols de P. à partir de ses 18 ans, plusieurs fois par semaine, son emprise sur sa fille, sa manipulation, ses violences, assurant avoir compris désormais l’horreur des faits, le calvaire qu’il lui a fait endurer.

« Je pense que toutes les personnes qui ont assisté à l’audience ont vu quelle personne je suis devenue aujourd’hui.

J’ai une totale aversion pour celle que j’étais », a-t-il répété avant que la cour ne se retire pour délibérer.

Sa démarche reste cependant incomplète pour Me Christian Gallon, qui défendait la file aînée, une victime qu’il avait déjà assisté en 2009 lorsque son père lui avait mis du piment dans ses parties intimes.

Il avait aussi assisté sa sœur cadette, victime également d’un viol.

« Après le remords, la démarche ultime c’est d’avoir de l’empathie.

Je ne l’ai pas ressentie.

Je considère que tout cela n’est pas terminé, a plaidé l’avocat. P. a été suffisamment rejetée pour qu’aujourd’hui toute la vérité soit dite », évoquant notamment les violences subies pendant les viols que l’accusé conteste.

« Il faut qu’on lui dise qu’elle est une personne. »

Ce que son père avait nié, selon lui.

« La première nuit, il réveille sa fille, l’emmène dans le salon, et lui demande quelle est la partie de son corps la plus importante.

P. répond son cœur.

Il lui dit : Ce n’est pas ton cœur, c’est ton vagin, tu es ma fille et je dois avoir ta virginité.

Voilà comment le calvaire commence et cela résume l’affaire.

Il réduit sa fille à la sexualité.

On ne lui autorise pas à être une personne qui a du cœur.

C’est le début de cette néantisation. »

La jeune femme s’étaie tue pendant de nombreuses années, notamment lors du procès pour le viol de sa sœur, avant de se défaire de l’emprise et de libérer sa parole, provoquant l’ouverture de l’enquête des gendarmes de la brigade de recherches de Montmorency.

L’avocat général avait requis 14 ans de réclusion criminelle, souhaitant que cette peine soit inscrite à son casier, tout en sachant que l’accusé ne pouvait cumuler plus de 20 ans de prison avec les 9 ans de la précédente condamnation.

Il a souligné « la dépendance affective que le père a su installer, son emprise psychique qui lui a permis son passage à l’acte et lui a garanti le silence de la victime. »

Il n’a pas hésité à comptabiliser jusqu’à 300 viols possibles commis « sans préservatif, sur sa fille qui commence sa vie et qui, ensuite prend des ovules pour éviter les MST et la pilule du lendemain qu’il lui fournit.

Cela fait beaucoup. »

« Rarement j’aurais vu un homme autant changer, autant évoluer, a répondu Me Raphael Lehmann, qui assistait le pharmacien.

Il reconnaît les faits, qu’elle avait peur.

Il a un regard extrêmement critique sur lui-même, admet qu’il a eu un comportement abominable.

Il s’explique comme je l’ai rarement vu et ne se dérobe pas. Que veut-on de plus ? »

Il a demandé la confusion totale des deux affaires et a également proposé aux jurés de tenir compte de l’ancienneté des faits qui remontent à 8 à 10 ans et de l’absence de risque de récidive.

« La prison n’apportera rien à sa fille et à sa souffrance, elle n’apportera rien à la société pour qui cet homme n’est plus un danger selon les experts.

Il continuera ses soins. »

Source : Le Parisien

Source(s):