Havre | une association (LHAVI) libère la parole de victimes d’inceste

Aide associative pour les victimes d’inceste

LHAVI association, Le Havre aide aux victimes d’inceste

L’association « Le Havre aide aux victimes de l’inceste » met en place des groupes de parole pour permettre aux personnes de se rencontrer, de s’exprimer et d’échanger.

L’association Le Havre aide aux victimes de l’inceste (LHAVI) a été créée en 2012 par Éléonore Tarlet.

« J’œuvrais dans une association de prévention du suicide. À cette époque, j’ai rencontré une victime d’inceste.

J’ai eu le déclic. Je me suis documentée et j’ai eu envie de donner la parole à ces personnes… Des problématiques douloureuses qui touchent toutes les catégories sociales »,

explique-t-elle.

Chaque mois, une dizaine de personnes participe au groupe de paroles, dans un cadre bienveillant et d’écoute. Les groupes sont animés par au moins deux administratrices de l’association, psychologues et/ou victimes d’inceste.

« La majorité des participants est bien insérée socialement, mais tous montrent une confiance altérée»

révèle Éléonore.

Le groupe de parole est un élément important dans le processus de réparation car en libérant la parole qui est taboue, en comprenant la cause de ses différents symptômes, la victime pourra peut-être mieux comprendre, et ne plus porter la honte et la culpabilité qui ne lui appartiennent pas ».

Une agression encore taboue

La morale interdit l’inceste (fait d’avoir des relations sexuelles avec un membre de sa famille).

Ça fait partie des grands tabous de l’humanité. Souvent les victimes – en général, des enfants sensibles et en manque d’attention – subissent une amnésie traumatique suite à l’agression (le cerveau se met en mode sécurité) et les souvenirs reviennent longtemps après les faits.

Il est essentiel que la parole se libère mais souvent l’agresseur parvient à faire admettre à la victime qu’elle est en partie responsable de ce qui est arrivé. L’enfant devenu adulte sait qu’en parlant il touche à l’équilibre familial. Et il peut alors être ignoré ou être écarté des siens.

« Souvent, les psychiatres parlent aux victimes du principe d’Œdipe. Il est normal de tomber amoureux de son père ou de sa mère, ou de l’adulte en général.

Cette croyance entraîne des réactions en chaîne, poursuit Éléonore. Il est important de comprendre que ces traumatismes se réparent avec des thérapies spécialisées. »

 

source  : paris-normandie

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