Le Havre | Le « pasteur » récidiviste condamné à 1 an de prison ferme pour une agression sexuelle sur mineur

Considéré comme « un maître spirituel », un quinquagénaire a été condamné à un an de prison ferme pour l’agression sexuelle d’une jeune fille au Havre.

La victime était âgée de 11 ans au moment des faits (photo d’illustration Adobe stock)

Pouvant être décrit au dossier comme un « pasteur », un homme de 58 ans a été condamné pour avoir agressé sexuellement une enfant.

Pour le parquet, il y a dans ce dossier d’agression sexuelle « une contrainte physique ». Le prévenu a poussé la jeune fille sur son lit, avant de lui imposer des gestes sexuels, en 2010 et 2011. Il y a aussi « une contrainte morale » au vu de la différence d’âge. « Et elle lui a bien dit qu’elle était trop petite, qu’elle avait peur. » Le mis en cause a été jugé devant le tribunal correctionnel du Havre.

En 2013, la jeune Havraise se confie à deux reprises à l’éducateur d’un foyer où elle a été placée. Elle écrit d’abord que le voisin de sa mère — qui se fait appeler par différents prénoms — lui a mis une main sur la cuisse et a voulu l’embrasser.

Puis, alors qu’à 11 ou 12 ans elle rentre chez elle, il l’attire chez lui. Plus précisément dans sa chambre, après avoir fermé la porte d’entrée à clé. Il la plaque sur le lit, se déshabille.

L’audition de la plaignante est si difficile à l’audience correctionnelle du Havre que le président doit la réaliser en deux temps. Dans le secret de la chambre, des attouchements auraient eu lieu avant que la victime puisse fuir.

« Je veux faire ma vie avec toi. Je veux faire l’amour avec toi », aurait prononcé le suspect.

Déjà condamné pour une autre agression

À la barre, il conteste l’agression en traitant de « menteuse » la plaignante.

« Alors pourquoi lui avoir fait des cadeaux ensuite ? demande la représentante du parquet.

Il raconte n’importe quoi au tribunal ! Je suis convaincue qu’il a commis cela ! Il s’est rapproché d’elle parce qu’elle avait des difficultés, des relations conflictuelles avec sa mère. »

La parquetière insiste sur la vulnérabilité de la victime.

« Une accusation n’est pas une preuve. Une affirmation n’est pas une preuve, plaide la défense. Il n’y a pas assez d’éléments objectifs pour statuer avec certitude. Ce n’est pas une parole qui s’est libérée mais qui s’est contredite. »

L’avocate retient des variations dans le récit de la plaignante devenue majeure. La mère de la victime a indiqué que le prévenu était comme un « maître spirituel » ou un « pasteur ».

Le président du tribunal rappelle à l’intéressé qu’il a « déjà eu des soucis dans le cadre d’un groupe de prière ».

Aussi, il a été condamné, en 2002 pour une agression sexuelle commis en 1993 sur un mineur par un ascendant. 

« Un comportement inadapté », selon le quinquagénaire.

Dans ce nouveau dossier, il a été condamné à deux ans de prison pour moitié ferme et il devra suivre des soins psychologiques et psychiatriques.

Il a interdiction d’exercer une activité en lien avec des mineurs. Son nom sera inscrit au fichier des délinquants sexuels.

Par Matthias Chaventré

Source : Paris Normandie

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