Le Havre | Déjà condamné deux fois aux assises pour viol, le beau-père pervers recommence

Déjà condamné à deux reprises aux assises pour viol, le Havrais est reconnu coupable d’agressions sexuelles sur sa très jeune belle-fille. La mère est condamnée pour s’être tue.

image_content_general_20093429_20160204222439Il y a des dénégations plus difficiles à entendre que d’autres. Jacques R., 56 ans, clame son innocence dans le box du tribunal correctionnel du Havre, mercredi. Il va pourtant être reconnu coupable d’agression sexuelle sur sa très jeune belle-fille.

Le casier judiciaire du Havrais pèse inévitablement lourd : deux condamnations par les assises de Seine-Maritime, en 1999 et 2006, pour des viols sur ses enfants et à l’encontre d’une belle-sœur. Déjà il niait. Il avait écopé de douze et quinze ans de réclusion criminelle. Les deux peines ont été confondues.

Aujourd’hui, Laëtitia est à ses côtés à la barre. C’est la mère de l’enfant, énième victime de la perversité de Jacques. Laëtitia a vingt ans de moins que lui. Ils se rencontrent alors qu’elle n’a que 9 ans. Elle prend régulièrement le car. Jacques, 29 ans donc, est le chauffeur. Il lui offre des bonbons. « Il me touche tout le temps », se souvient auprès des services sociaux Laëtitia.

« Oui, c’était plein de fois »

Après les deux condamnations criminelles dont elle a connaissance, ils se retrouvent.
La Havraise est déjà mère de famille et ils vont avoir un enfant en commun. Ils se séparent en 2013.

Placée en famille d’accueil, la fille de Laëtitia, 5 ans, se confie. Son beau-père lui a fait « mal à la foufoune », dès 2010. « Il bougeait sur moi […] Des fois, il le sort. Des fois, il le rentre », décrit-elle avec ses mots aux policiers de la brigade des mineurs. « Oui, c’était plein de fois. » 

Pour le procureur, « cet enfant n’avait pas les capacités d’élaboration d’un tel mensonge ».

Allongé sur le lit, Jacques ne s’arrête que quand Laëtitia entre dans leur chambre, avant de reprendre. « Nous sommes là à la limite de la qualification criminelle », retient l’avocate représentant la petite. Simplement, le médecin légiste n’a constaté aucune défloration.

À la barre, Laëtitia écoute. Elle concède avoir surpris Jacques. Elle ne l’a pas dénoncé. « J’avais peur de lui », assure au tribunal celle bénéficiant d’une mesure de tutelle. « Ce n’est pas ce que vous aviez dit au juge d’instruction », bouscule le président. « Je l’aimais », disait-elle.

Dans le box, il pointe du doigt

Jacques trépigne dans le box. Il coupe la parole sans cesse. Ses regards sur Laëtitia sont agressifs. Il pointe du doigt. 

« C’est maladroit, mais c’est pour donner plus de force à ce qu’il dit. Ce n’est pas une façon d’impressionner », tente son avocate.

« Je suis non-coupable », formule-t-il.

Dans la procédure, la petite désigne son agresseur comme son « beau-père ».
Mais, pour Jacques, elle l’a toujours appelé papa. « Madame devait avoir d’autres hommes qu’on appelait « beau-père ». Je ne veux pas trop en dire», sourit-il.

Pour avoir tu sa perversion, Laëtitia écope de quatre mois de prison avec sursis. Jacques est condamné à cinq ans de prison ferme. Il est maintenu incarcéré et aura à respecter un suivi sociojudiciaire.

Il était poursuivi également d’attouchements sur sa fille née en 2011. Trop petite au cours de l’enquête, elle n’avait pas réussi à s’exprimer. Il est relaxé de cette poursuite.

Source: http://www.paris-normandie.fr/

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