Haute-Goulaine | Sorti de prison, le pédocriminel avait récidivé

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« Ce n’est pas avec les psychologues et les psychiatres que cela va changer les choses »
Illustration | Palais de Justice de Nantes
Un homme de 63 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Nantes à deux ans de prison pour avoir commis une nouvelle agression sexuelle sur un mineur à Haute-Goulaine.

Bien qu’il était interdit d’entrer en contact avec des mineurs en vertu de ses précédentes condamnations judiciaires, ce sexagénaire gardait un petit garçon de 7 ans dans la nuit du 8 au 9 octobre 2022.

Le prévenu avait cette nuit-là « malaxé le zizi » de ce jeune garçon « fragile » et ayant « des problèmes de comportement », avant que ce dernier ne lui demande « Pourquoi tu me touches ? ».

Le retraité avait alors cessé ses méfaits, mais avait fait promettre au garçonnet de « ne pas en parler » autour de lui : dans le cas inverse, la victime n’aurait « plus de cartes Pokemon », l’avait-il prévenu. L’enfant avait néanmoins dénoncé les faits auprès de sa famille et à l’école où il est scolarisé.

Décrit comme un « tonton d’adoption » par la mère de la victime, qui ignorait ses antécédents judiciaires, l’homme était arrivé  à Haute-Goulaine après sa sortie du centre de détention de Nantes où il avait fini de purger une peine pour des faits similaires : il avait été condamné en 2014 à cinq ans de prison pour avoir agressé un jeune voisin à Bayeux (Calvados).

Logé près de l’école

Cet ancien bénévole de la Croix-Rouge et des Restos du cœur avait alors été relogé « près de l’école » de la commune sur le contingent de logements préfectoraux à sa sortie de prison.

C’était soit ça, soit je retournais en CHRS [centre d’hébergement et de réinsertion sociale]… Du coup, j’ai accepté.

, le prévenu au tribunal correctionnel de Nantes

L’homme avait ainsi déjà bravé son interdiction de contacts avec les enfants puisqu’il a avoué à sa conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP) qu’il s’était rendu « à la fête de l’école ». Cela lui a valu d’être réincarcéré pour huit mois, mais il n’avait toutefois pas avoué à la travailleuse sociale qu’il gardait aussi les enfants de sa nouvelle « amie »…

Par le passé, cet ancien vendeur de fruits et légumes pour l’association Saint-Benoît Labre de Vertou s’était déjà fait connaître de la justice nantaise pour avoir consulté des images pédo-pornographiques à la bibliothèque municipale de Haute-Goulaine. Depuis cette histoire, son insertion sociale était restée « précaire », et il va « bientôt » être à la retraite.

Cet homme célibataire et sans enfant n’a par ailleurs jamais connu son père, mais a eu un beau-père « alcoolique », lui-même violé dans son enfance, il a révélé au tribunal que sa toute première condamnation remontait en réalité à 1988, quand il avait été condamné aux assises pour le viol d’une femme.

Depuis, on a tout essayé… Ce n’est pas avec les psychologues et les psychiatres que cela va changer les choses.

, le prévenu

Ce dernier a demandé aux juges de pouvoir se voir administrer une « castration chimique ».

Cinq ans de prison requis

« Je ne ferai plus jamais garder mes enfants par un inconnu, c’est fini », a réagi de son côté la mère de la victime, qui élève seule le petit garçon et sa petite sœur. Cette dernière a d’ailleurs déjà été victime d’une « agression sexuelle » par un autre homme…

Monsieur n’est pas entré dans n’importe quelle famille, il a fait le choix d’une famille fragile.

, le procureur de la République

Il avait requis en conséquence cinq ans de prison, avec maintien en détention : cette peine était « à la hauteur du passé judiciaire » de ce pédophile qui « a bénéficié d’un nombre important de mesures pour éviter ce passage à l’acte ».

Mais cette peine « déconcertante » et « sans aucune proportion » ne tenait pas compte du « début de réflexion » opéré par le prévenu, avait objecté l’avocat de la défense. Matthieu Créach avait donc « conjuré » les juges de ne pas prononcer un tel « coup de bâton ».

Pour quelques secondes, on vous demande cinq ans de prison.

, l’avocat du prévenu

Le tribunal correctionnel de Nantes s’est finalement contenté de prononcer deux ans de prison et d’un suivi socio-judiciaire (SSJ) de sept ans.

Le père du jeune garçon – qui réclamait 5 000 € de dommages et intérêts et 2 000 € supplémentaires pour ses frais de justice – touchera finalement 800 € et 700 € pour les mêmes raisons. La mère, de son côté, demandait elle 2 000 € pour leur fils et 1 000 € de frais de justice ; elle touchera 1 500 € et 700 €.

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