Hagetmau | Justice laxiste pour un père condamné à 6 mois de prison ferme pour violences et privations

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Il a 13 ans, mesure 1,51 m et pèse… 28 kilos !
Douches glacées, bouches scotchées, enfants affamés : un père psychopathe, âgé de 34 ans, condamné à 6 mois ferme avec mandat de dépôt différé. Son avocate fait appel afin d’obtenir une peine sous bracelet électronique. Il perd l’autorité parentale.

Un Landais de 34 ans s’en prenait à ses enfants, âgés de 7 et 13 ans. Des violences quotidiennes insoutenables et une privation d’alimentation dénoncées par un ami qu’il hébergeait.

« Je suis allé trop loin »

« Il a 13 ans, mesure 1,51 m et pèse… 28 kilos.

« Un enfant de cet âge fait normalement 46 kilos.

On est 18 kilos en dessous ! »,

indique Mathilde Marie, substitut du procureur de Mont-de-Marsan, qui interroge, mardi 5 décembre, un père de famille suspecté d’avoir affamé ses enfants durant des mois, dans une petite commune à l’ouest d’Hagetmau.

« C’est qu’ils se lèvent tard, donc ils font un gros petit dej’, un bon goûter et un bon dîner »,

certifie ce Landais de 34 ans, habillé en survêtement.

Les petites victimes expliqueront ne faire qu’un repas par jour.

Un régime alimentaire exclusivement composé de pizzas et de raviolis.

Outre de les affamer, l’homme, chômeur – sauf « deux semaines d’intérim en début d’année » – est jugé pour des violences sur ses enfants, entre janvier et août 2023.

C’est un ami qu’il héberge qui donnera l’alerte.

À plusieurs reprises, l’invité s’interpose pour faire cesser « ces violences insoutenables ».

« Il leur donne des douches froides.

La petite de 7 ans, il l’a même mise dehors juste après en plein hiver.

Le fils, lui, prenait des coups de pied. C’était son larbin. »

Les experts relèveront de nombreuses blessures sur les enfants, des maladies non soignées, des poux mais aussi la gale et une « hygiène pitoyable ».

« J’ai pris conscience que je suis allé trop loin avec mon fils.

Je me suis excusé auprès de lui et on s’est pardonné.

Je me suis rendu compte que j’ai failli le noyer sous la douche. »

L’eau était tellement froide que l’enfant ne pouvait plus respirer.

Il manque d’étouffer aussi quand son père lui enfourne dans la gorge l’avion en papier qui lui a atterri dessus une fois de trop.

« Il passe ses journées vautré dans le canapé à jouer à la console.

Les petits sont livrés à eux-mêmes », témoigne l’ami.

Interrogés sur ce qu’ils aiment faire, les enfants répondent :

« Manger McDo et aller à Leclerc. »

Le père fait preuve d’une créativité douteuse quand il s’agit de punir ses enfants.

Il leur tape la tête contre la table. Il les force à rester assis, à apprendre des verbes et faire des calculs.

Quand il n’est pas content d’eux, il les attache sur une chaise, avec de l’adhésif sur les épaules, la bouche et les cheveux.

« J’étais obligée de rogner le Scotch pour respirer »,

dit la plus jeune aux enquêteurs.

Interrogé, le Landais botte en touche :

« Je n’en ai pas le souvenir. »

Une amnésie qui l’arrange bien.

« Ces enfants sont de petits martyrs et vous un père sadique »,

plaide Me Tressard pour les victimes.

La substitut appuie :

« Vos enfants sont psychiquement détruits et ce très durablement. »

S’il reconnaît « être allé trop loin à cause d’une mauvaise période de vie » et le regretter, le père a tendance à minimiser.

L’avocat de la défense, Me Sutter, plaide pour que son client garde l’autorité parentale face à une mère « totalement absente ».

« Et je tiens à souligner qu’il n’y a pas eu de signalement à l’école, ni par les services qui suivaient la famille.

Là aussi, il y a eu défaillance. »

Le père est condamné à deux ans de prison, dont six mois ferme, avec mandat de dépôt à délai différé.

Le retrait de l’autorité parentale a été prononcé.

Me Sutter annonce faire appel pour obtenir un aménagement de la peine avec port d’un bracelet électronique.

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