Guam | Procès d’un archevêque pas très “catholique”
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 17/02/2017
- 00:00
Catégories :
Mots clés :
En froid avec le pape sur l’Ordre de Malte, l’ancien préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique a été envoyé dans le Pacifique pour présider le procès de l’archevêque de Guam accusé de viols sur mineurs.
Le cardinal américain Raymond Burke est arrivé ces derniers jours sur l’île de Guam, afin de juger en première instance l’archevêque de cette petite île du Pacifique, dépendance des États-Unis, accusé de viols sur mineurs.
Le Vatican a confirmé mercredi 15 février à l’agence catholique américaine CNS que le cardinal Burke préside un tribunal de première instance composé de quatre autres juges – tous évêques – qui doivent juger Mgr Anthony Apuron, 71 ans, archevêque d’Agana, accusé par trois hommes de les avoir violés quand ils étaient servants d’autel dans les années 1970.
La mère d’un quatrième homme, aujourd’hui décédé, porte les mêmes accusations d’abus contre son fils.
“Secret pontifical “
Selon le Guam Daily Post, une des victimes a reçu début février une lettre du cardinal Burke lui demandant de venir témoigner.
Il a aussi reçu une seconde lettre précisant qu’il sera entendu devant un « tribunal » au cours d’un procès «confidentiel » tenu « sous le secret pontifical ».
Toutefois, d’après l’agence Associated Press, cette victime aurait refusée de témoigner devant ce tribunal, son avocat ne pouvant être présent à ses côtés.
Après que les victimes aient rendu publiques leurs accusations, début juin 2016, le pape François avait envoyé le secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, Mgr Savio Hon Tai Fai, comme administrateur apostolique du diocèse.
L’archevêque a néanmoins toujours refusé de démissionner.
Mais, en octobre, le Pape a nommé l’évêque auxiliaire de Détroit (nord des États-Unis), Mgr Michael Byrnes, comme archevêque coadjuteur, lui donnant tout pouvoir sur le diocèse.
Mgr Byrnes avait annoncé fin novembre l’ouverture d’un procès canonique contre Mgr Apuron.
Le cardinal Burke est actuellement cardinal-patron de l’Ordre de Malte – fonction dans laquelle il s’est opposé au pape François qui a nommé son propre délégué privant le cardinal américain de tout pouvoir – mais, ancien préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, c’est aussi un canoniste respecté.
Le tribunal ecclésiastique qu’il préside, dépendant de la Congrégation pour la doctrine de la foi, n’est pas exclusif d’une éventuelle action devant les tribunaux de l’île de Guam où une action civile est actuellement en cours dans laquelle les victimes demandent 80 millions de dollars (75,5 millions d’euros) de dommages et intérêts au diocèse.
Un procès pénal devant les tribunaux de Guam contre Mgr Apuron n’est en revanche plus possible à cause des délais de prescription extrêmement courts en vigueur sur l’île de Guam (jusqu’aux 21 ans de la victime).
Source : La Croix
Source(s):