Granville | Un homme condamné à un an de prison pour agressions sexuelles incestueuses

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Leur père les a agressées quand elles avaient entre 6 et 8 ans, dans les années 90
L’omerta familiale a été brisée par une fillette. La mère et la tante, elles-mêmes victimes dans leur enfance, ont également porté plainte contre cet homme âgé de 71 ans.

En août 2018, Léa*, 7 ans, raconte à Élise*, sa maman, que son grand-père maternel a caressé son sexe.

La jeune femme porte plainte pour sa fillette et signale qu’au même âge, son père lui a fait subir des attouchements.

Puis Aude*, la sœur d’Élise, porte plainte à son tour pour les mêmes faits.

Leur père les a agressées quand elles avaient entre 6 et 8 ans, dans les années 90, à son domicile dans la région de Granville.

Sentiment de culpabilité

Le dossier a fait l’objet d’une instruction pour suspicion de viol, puis il a été jugé au tribunal judiciaire de Coutances mercredi 13 septembre 2023.

À la barre, le retraité de 71 ans maintenant, conteste et se prétend victime de ses filles, présentes à l’audience.

Il les insulte:

« C’était des caresses d’affection, ça n’avait rien de sexuel. »

Pauline Beaufils est l’avocate des victimes.

Elle évoque le sentiment de culpabilité d’Aude et d’Élise, qui n’ont rien dit de leur agression pour ne pas faire éclater la famille, et qui pensent maintenant que si elles avaient parlé, il ne serait rien arrivé à la petite Léa.

La fillette a grandi et devient adolescente, elle est très en colère et elle a besoin d’un accompagnement pour se construire.

Le « courage » de Léa

La représentante du parquet a salué « le courage » de Léa qui a dénoncé les faits et brisé l’omerta familiale, ainsi que celui des deux jeunes femmes présentes dans la salle et qui entendent leur père nier ce qu’elles dénoncent.

Elle a requis une peine de deux ans de prison ferme.

Nicolas Tannier est l’avocat du prévenu.

Il regrette le délai de l’instruction.

Son client est soumis à un contrôle judiciaire depuis 5 ans, qu’il respecte.

Il explique qu’il a grandi dans une famille incestueuse, qu’il a lui-même été victime et donc qu’il manque de repères.

Il reconnaît les gestes mais il n’a pas conscience de l’interdit.

Invité à s’exprimer en dernier, l’homme s’énerve et montre qu’il n’a pas compris ce qu’on lui reprochait:

“Je suis le seul à rentrer à l’arsenal sans contrôle, j’ai travaillé à l’usine atomique, je suis quelqu’un de bien, mes gamins me font ch…”

Le tribunal a condamné Dominique Laignel à une peine d’un an de prison ferme, à un suivi socio-judiciaire de 5 ans avec obligation de suivre des soins psychologiques et interdiction d’exercer une activité avec des mineurs.

Il devra verser 3 900 euros aux victimes et 2 400 euros pour leurs frais de justice.

* Les prénoms ont été modifiés

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