Cadaujac | L’ancien directeur d’école reste en prison

Gironde : l’ancien directeur d’école reste en prison

© AFP THOMAS COEX

Le quadragénaire avait demandé sa remise en liberté qui a été refusée ce mercredi. Il détenait bien des clichés – pris à leur insu – d’enfants nus du Bouscat et de Cadaujac

L‘ancien directeur de l’école primaire de Cadaujac reste en prison. Ainsi en a décidé le juge des libertés et de la détention (JLD) qui examinait mercredi matin une demande de remise en liberté au tribunal de grande instance de Bordeaux.

Cheveux grisonnants, visage las, regard perdu et fuyant, le quadragénaire arrivé sous bonne escorte a laissé faire son avocate qui a demandé le huis clos. Au nom de la présomption d’innocence dont il bénéficie toujours à ce stade de la procédure.

Mis en examen en novembre dernier pour détention et diffusion d’image à caractère pédopornographique, il est depuis en détention provisoire. L’enseignant en classe de CE2, suspendu à titre conservatoire, affichait jusqu’alors de bons états de service.

60 000 images et vidéos

Mais à l’automne, un signalement sur le contenu de son ordinateur est parvenu à l’Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP). Les enquêteurs de la « Crim’» à la direction interrégionale de la police judiciaire de Bordeaux ont ensuite été saisis par le parquet pour faire la lumière sur ces accusations.

De fait, plus de 60 000 images et vidéos à caractère pornographique de garçons de 8 à 10 ans ont été retrouvées. Restait à fouiller, analyser, exploiter, localiser ces fichiers pour savoir dans quelles circonstances ils ont été créés. Visiblement à l’insu des petits figurants, ce qui vaut à l’ancien directeur d’être également mis en examen pour violences avec préméditation n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail. De nombreuses images ont en effet été captées grâce à des gadgets sophistiqués, comme une mini-caméra cachée dans des lunettes, une montre ou une sacoche.

L’enquête a démontré que des photos, ramenées de séjours à Vendays-Montalivet ou dans les pays nordiques, se trouvaient dans les fichiers incriminés. Mais les investigations ont également prouvé que l’enseignant détenait des clichés d’une demi-douzaine d’enfants de Cadaujac, photographiés nus ou partiellement dévêtus et toujours à leur insu, alors qu’ils se changeaient dans son bureau à l’occasion d’un spectacle ou d’une kermesse.

Le quadragénaire avait en outre conservé des photos de dix petits élèves du Bouscat où il a été en poste entre 2006 et 2013, juste avant d’être affecté à Cadaujac. Les images avaient pour cadre les vestiaires lors de séances de piscine.

« Cela n’arrive pas qu’ailleurs »

Les enfants n’ayant pas conscience des faits ni connaissance de leur caractère délictueux, ils n’ont pas été entendus.

« Nous faisons tout pour préserver notre fils, confie un couple de parents concernés. On ne lui en a pas parlé. »

Les policiers ont fait appel aux collègues et interlocuteurs professionnels de l’ancien directeur qui ont reconnu des enfants sur les clichés et permis de les identifier.

Les parents ont ensuite été convoqués. Quasiment tous ont décidé de déposer plainte contre l’enseignant dans lequel ils avaient placé leur confiance. Entre besoin et peur de savoir. « On le doit à nos enfants », souffle un père de famille.

« Nous avons perdu un peu de notre insouciance de campagne », résume une mère.

« Cela a tout changé dans nos réflexes quotidiens. Cela n’arrive pas qu’ailleurs. »

Source: http://www.sudouest.fr

Source(s):