Gradignan | Prison ferme pour un “pervers pédophile”

Accusé de viols, il filmait à leur insu ses filles et leurs copines pendant leur toilette.

En juin, il devra s’expliquer devant la cour d’assises de Gironde. Et répondre de viols répétés sur sa plus jeune fille, de 2013 à 2015. La victime avait 9 ans quand Interpol a découvert son calvaire.

C’est Interpol, en surveillant le Web, qui a donné l’alerte. arch. ap

L’organisation internationale de police criminelle, qui surveille notamment le Web, était tombée sur des images pédopornographiques. Les investigations avaient permis de remonter jusqu’à leur auteur, un habitant de Gradignan de 45 ans.

Il filmait ou photographiait les sévices imposés à son enfant et diffusait les images sur Internet. Des faits qu’il ne conteste pas, comme il reconnaît ceux pour lesquels il était renvoyé devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, hier : atteinte à la vie privée. Une seconde affaire révélée au cours de la première enquête.

Un profil lisse et trompeur

En 2014, le prévenu avait installé en toute discrétion, dans la salle de bain familiale, un appareil photo. Grâce à lui, il filmait à leur insu ses deux autres filles de 11 et 12 ans et leurs copines qui venaient passer des week-ends dans ce foyer respecté de Gradignan. « À l’époque, l’image que vous donnez à l’extérieur est très positive », précise la présidente Anne-Marie Vollette. Employé municipal à la mairie de Gradignan, il a le profil du père de famille bien sous tous rapports.

Très investi dans son église, il donne des cours de catéchisme, s’implique dans des associations de parents d’élèves, de scouts, rend toujours service.Certains le surnomment « l’abbé Pierre », précise son avocate, Me Katy Mira.

Mais cette existence lisse cache « un pervers pédophile », selon un expert psychologue. 130 000 images pédopornographiques ont été découvertes sur l’ordinateur du prévenu. A-t-il pensé à se faire soigner ? « Oui, j’ai aussi voulu me dénoncer à la police mais je n’ai jamais réussi à passer le pas », souffle l’homme aux allures de « Monsieur tout le monde » depuis son box.

Pourquoi la caméra dans la salle de bain ? « Il me fallait toujours plus d’images », lâche-t-il, reconnaissant avoir commencé à collectionner des photos et vidéos à caractère pédophile dès 2008. Parce que la sexualité de son couple était au point mort, a-t-il avancé, pendant l’information judiciaire.

En détention provisoire depuis son interpellation, il a tenté de conserver un lien avec ses victimes. Il leur a écrit. Beaucoup. Une forme de « manipulation », estime Me Isabelle Desmoulins, avocate de l’épouse du prévenu et deux de ses filles, parties civiles.

Un point de vue partagé par le ministère public.

Le vice-procureur Jean-Louis Rey requiert un an de prison ferme, « le maximum pour le délit d’atteinte à la vie privée ». Le tribunal l’a suivi et ordonné le maintien en détention du prévenu.

Source : sudouest.fr

Source(s):