France | Carte des aides et michetomètre pour aider les mineurs à sortir de la prostitution

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Un phénomène qui touche entre 11.000 et 20.000 jeunes en France
Alors que la Fondation Droit d’Enfance publie ce mardi 29 avril 2025 une carte des associations et structures d’accueil de mineurs, on fait le point sur ce « phénomène en croissance » qui toucherait entre 11.000 et 20.000 jeunes en France.

Prostitution de mineurs : michetomètre, carte des aides ou comment sortir des jeunes de ce phénomène

La phrase choc du communiqué de presse de la fondation Droit d’Enfance met directement dans le bain de ces réseaux de prostitution de mineurs dans l’Hexagone. Un phénomène que la structure décrit comme « pas nouveau » mais « en croissance ».

« En France, plus de 11.000 mineurs seraient victimes d’exploitation sexuelle »

Alors pour contrer ce mouvement, facilité par « les réseaux sociaux et la possession par les victimes de smartphones » les associations et autres structures d’aides cherchent de nouvelles armes. On fait le point.

Des victimes qui se déplacent : la carte de France

Il existe une carte de l’aide disponible en France. Elle est accessible aux témoins, aux victimes et surtout aux professionnels de l’aide à l’enfance.

« Les jeunes femmes victimes de réseaux de prostitution, même aidées, se déplacent fréquemment », explique ainsi Julien Landureau, responsable plaidoyer et communication pour Droit d’Enfance.

Ainsi « une victime accueillie à Amiens qui se déplacerait vers la métropole lyonnaise pourrait être mieux suivie : la structure picarde trouverait facilement sur la carte son ou ses homologues lyonnais et pourrait leur indiquer l’arrivée de cette mineure dans leur secteur géographique ».

Mais, justement, à Amiens, la carte n’indique aucune structure d’aide. Ni à Amiens, ni dans le reste de la Somme, ou même de l’Aisne.

Seule l’Oise comporterait une structure d’aide, à Tillé, près de Beauvais, l’ADSEAO – AdoSexo. « Plusieurs structures n’apparaissent pas sur la carte ».

Un oubli de l’équipe PARÉ qui a constitué – entre autres – cette carte ?

« Il s’agit le plus souvent de structure de répit. Les victimes y restent quelques jours, semaines, mois. Pour les protéger – ainsi que les personnels qui y travaillent – elles n’apparaissent pas sur la carte », note Julien Landureau.

Vous connaissez une victime mineure de ce type de réseau ?

Vous habitez Abbeville ou Saint-Quentin et Tillé vous semble être presque à l’autre bout du monde pour aider un proche ou parce que vous êtes vous-même victime ?

Sur la même page web que la carte de Droit d’Enfance, les numéros nationaux utiles ont été répertoriés.

Parmi eux, le 119, qui conseille et oriente les mineurs victimes d’exploitation sexuelle et autres abus ou crimes.

Un numéro dédié aux familles dont l’enfant a disparu existe aussi. Il ne se substitue pas à la gendarmerie ou à la police qui, elles, pourront conduire des recherches, mais il accompagne et soutien les familles : le 116.000.

Des outils pour éviter le déni comme le michetomètre

Parmi les 11.000 mineurs victimes de d’exploitation sexuelle en France – selon une estimation du gouvernement – « beaucoup sont dans le déni » de la prostitution note Droit à l’Enfance.

Il n’est pas toujours simple de voir les limites entre du « michetonage » et de la prostitution ; le premier étant déjà une conduite à risque.

Pour faire de la prévention, un michetomètre a été mis en place par l’ACPE (Agir contre la prostitution des enfants). Le principe ?

En retrouvant le type d’activité qu’il ou elle a, la victime mineure voit si elle a une « conduite à risque » – comme créer un compte OnlyFans – si elle est dans la prostitution voire, si elle a basculé vers le proxénétisme.

« La plupart de ces réseaux de prostitution de mineurs sont informels et désorganisés. Une partie des jeunes filles sont recrutées par d’anciennes victimes devenues proxénètes », explique Julien Landureau.

Qui sont les mineures victimes de ces réseaux ?

Oubliez l’image de l’adolescente issue d’un milieu défavorisé tombant dans la prostitution avant la majorité.

« Plusieurs études sont sorties à ce sujet et il n’y a pas vraiment de profil sociologique type ». En revanche, le point le plus commun entre ces victimes est « d’avoir au moins une fois été victime de violences sexuelles. Mais chaque cas est particulier ».

Un traumatisme qui peut conduire à une image erronée de son corps, à des comportements addictifs qui amènent les victimes vers ces réseaux de prostitution de mineurs.

Les structures d’aides ont encore du chemin à faire pour endiguer le phénomène ou au moins son expansion, malgré des difficultés budgétaires et de recrutements de personnels.

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