Elle est aujourd’hui surnommée “la maison blanche de l’horreur” tant son histoire est terrifiante. Du début des années 1900 à juin 2011, la Dozier School, en Floride, a été le théâtre d’atroces souffrances. Dans cette maison de correction, des centaines de petits garçons ont été battus, violés, torturés voire tués, par ceux qui étaient censés les encadrer. Près de 100 enfants seraient morts là-bas et ont été enterrés dans un terrain tout proche. Mais seulement 31 croix ont été découvertes dans un petit bois près de l’école, relate Paris Match rapportant les informations de Tampa Bay Times.
En 2011, un rapport du Département de la justice américain affirmait que 31 enfants étaient bien morts dans ce pensionnat, indiquant que les éducateurs étaient violents avec les garçons en dehors du champ de vision des caméras de surveillance. Ils isolaient également les jeunes punis pour des infractions mineures. En avril 2013, les autorités de l’état de Floride ont donc autorisé l’exhumation des corps de dizaines d’enfants, victimes de la “maison blanche de l’horreur” après des recherches sur l’établissement.
34 victimes afro-américaines ou “colorés”
Les premiers détails de l’enquête ont été révélés dans un rapport dévoilé par l’Université de Floride du Sud, à l’origine des recherches. Sous terre se trouvaient des seringues, des médicaments datés de 1985, mais aussi un chien pris au piège à l’intérieur d’une fontaine à eau. Par ces horribles découvertes, les anthropologues espèrent non seulement identifier et nommer les victimes, mais également connaître leurs histoires, indique le Tampa Bay Times.Parmi les corps, un garçon aurait reçu une balle dans l’abdomen.
Erin Kimmerle, l’anthropologue chargée de l’enquête, a déclaré jeudi dernier en conférence de presse que sur les 51 corps découverts, 48 appartiennent à des enfants dont 34 étaient d’origine afro-américaine et qualifiés de “colorés” dans les documents de l’époque. Le plus jeune à avoir été enterré n’avait que 6 ans. D’autres garçons sont morts après avoir été violemment battus. Les rats, insectes et le manque total d’hygiène pourraient aussi avoir causé des maladies chez certains, voire leur décès. Et ce n’est pas fini.
Un “cachot du viol” comme punition
Des survivants ont été entendus par les anthropologues. Selon eux, il y existait un “cachot du viol” où les enfants étaient envoyés et étaient agressés sexuellement. “La police a entendu les témoignages que nous avons recueillis, et elle les trouve assez crédibles pour être honnêtes”, a commenté Erin Kimmerle.
Bill, un ancien pensionnaire de la “maison de l’horreur” avait déjà raconté à ABC en 2013 avoir été “violé, comme d’autres garçons”. “Mais aucun n’a été assez courageux pour le dire. Ils n’étaient pas assez forts pour ça”, avait-il confié. Admis dans cette école lorsqu’il avait 11 ans, il s’est souvenu “des cris des autres la nuit”. Il s’est aussi souvenu du froid qu’il faisait dans sa chambre. Tellement froid que les peintures sur les murs ne tenaient plus. “Parfois, vous restiez deux ou trois jours enchaîné, et ils vous battaient”, avait-il ajouté.
Source: http://www.metronews.fr